Syrie : les méchants baassistes contre les méchants islamistes.
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Michel Garroté, réd en chef –- Nombre d’informations – sur la Syrie – véhiculées par les médias francophones sont fausses, car elles s’appuient exclusivement sur des médias musulmans impliqués dans la guerre de l’info, telle la télévision al Jazeera et autres médias financés par le Qatar et l’Arabie Saoudite, des puissances sunnites qui soutiennent les rebelles djihadistes en Syrie.
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La fin de la Chrétienté en Syrie
Depuis juillet 2012, les chrétiens syriens sont de plus en plus pris pour cibles, chassés de leurs maisons et de leurs quartiers, par les rebelles djihadistes.
Quelque 138’000 chrétiens ont fui Homs terrorisés après que leurs églises ont été pillées et occupées par les forces rebelles islamistes.
Au moins 9’000 chrétiens ont fui la ville de d’al-Qusayr, à l’ouest et proche d’Homs après que les chefs d’une faction rebelle ont lancé un ultimatum qui a été répété depuis les minarets des mosquées.
Dans les zones contrôlées par les rebelles, la ligne dure du sunnisme fondamentaliste rend impossible la coexistence islamo-chrétienne. Pour les djihadistes, la neutralité n’est pas une option et les chrétiens qui refusent de soutenir le djihad sont torturés, expulsés et assassinés.
Dans une fatwa, le religieux sunnite Adnan Arour a menacé ainsi : « Nous allons vous découper en morceaux et vous jeter à manger aux chiens ».
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Les organisations terroristes infiltrent l’opposition syrienne
L’opposition armée au régime de Bachar el-Assad est hétéroclite : aux côtés de l’Armée Syrienne de Libération (ASL), formée en partie par des militaires déserteurs, l’on trouve aussi les djihadistes du Front al-Nosra.
Et ces derniers tendent à prendre l’ascendant sur les autres composantes de la rébellion (extraits adaptés ; cf. les deux premiers liens en bas de page).
L’origine du Front al-Nosra est mal connue, de même que sa composition. Classé par le département d’Etat américain parmi les organisations terroristes, certains pensent que ce mouvement est une filiale de l’Etat islamique d’Irak (ISI), lui-même inféodé à al-Qaïda.
Ce qui apparaît comme établi est que des combattants irakiens sont partis faire le coup de feu en Syrie. D’autres pensent que s’il n’y a sans doute pas de lien organique entre les deux structures, elles partagent cependant la même idéologie.
Quoi qu’il en soit, la montée en puissance du Front al-Nosra est bien évidemment loin de réjouir la CIA. Selon le Los Angeles Times, la centrale de Langley cherche à recueillir des renseignements sur ses responsables en vue de les éliminer ultérieurement par des frappes ciblées réalisées au moyen de drones.
En effet, explique le quotidien, le service de contre-terrorisme de la CIA, qui supervise le programme de frappes ciblées au Pakistan et au Yémen, a formé une unité chargée de traquer les responsables du Front al-Nosra, avec notamment des analystes ayant déjà travaillé sur les opérations menées contre al-Qaïda en Irak.
En outre, des liens étroits ont été établis avec les services de renseignement jordaniens et saoudiens.
Pour le moment, le président Obama n’aurait pas encore autorisé d’attaques de drones en Syrie.
Il s’agirait d’une des options envisagées pour répondre aux menaces liées à la situation syrienne.
Comme l’est aussi celle du Pentagone visant à saisir, voire à détruire, l’arsenal d’armes chimiques du régime de Bachar el-Assad si, d’aventure, il venait à tomber entre de mauvaises mains.
Pour le moment, les Etats-Unis refuseraient de livrer des armes aux insurgés syriens, contrairement à ce qu’ont l’intention de faire la France et le Royaume-Uni pour ceux qui n’ont pas de liens avec la mouvance djihadiste.
Officiellement, Washington n’apporte qu’une assistance médicale et alimentaire à certains rebelles (fin des extraits adaptés ; cf. les deux premiers liens en bas de page).
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De la dictature laïque à la dictature islamique
Les horreurs de la Syrie d’aujourd’hui – la répression, la guerre civile, la barbarie – ont résulté de nombreux évènements, l’un des plus importants a eu lieu il y a 50 ans aujourd’hui (extraits adaptés ; cf. le troisième lien en bas de page).
C’est alors que le comité nommé de façon pédante « Comité militaire de la Direction régionale syrienne du Parti Baath » (parti socialiste du renouveau arabe), dont le leadership comprenait Hafez al-Assad, a pris le pouvoir à Damas lors de ce qui a fini par être connu, encore une fois de façon pédante, comme « la Révolution du 8 mars ».
Le parti Baath a depuis, gouverné le pays, d’abord sous Hafez (1970-2000), puis sous son fils Bachar (depuis 2000).
Avant la révolution du 8 mars, la Syrie avait été exceptionnellement instable : depuis le premier coup d’état militaire du pays près de 14 ans plus tôt, en avril 1949, elle avait connu une série de coups d’Etat ; en effet, rien que l’année 1949 avait connu trois changements de régime.
Puis vint la lourde emprise des baathistes. A part certains remaniements internes (le coup d’Etat alaouite de février 1966 et le coup d’Etat d’Assad de novembre 1970), cela a été par la suite le même régime morne, étatiste, totalitaire qui n’a jamais cessé, étouffant l’expression individuelle et ethnique, corrompant les esprits, empêchant le développement de l’esprit d’entreprise de la population, et conduisant finalement à la violence déchaînée il y a trois ans qui a déclenché le conflit actuel, et qui pourrait amener le prochain régime totalitaire, celui des islamistes (fin des extraits adaptés ; cf. le troisième lien en bas de page).
Bachar al-Assad est alaouite, une branche du chiisme. Les alaouites représentent 11% de la population syrienne, les sunnites 75%, les chrétiens 10% et les druzes 4%.
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La Grande-Bretagne et la France transfèrent des armes aux rebelles syriens
La Grande-Bretagne et la France vont transférer, via la Jordanie, des armes aux rebelles syriens combattant al Assad.
Le roi de Jordanie Abdallah a décidé de se joindre à la décision anglo-française d’armer les rebelles syriens, après y avoir été vigoureusement encouragé par l’Arabie Saoudite et les Emirats du Golfe, qui pensent qu’à moins de stopper les djihadistes actifs en Syrie, ceux-ci partiront à la conquête de territoires non en seulement Syrie, mais également en Irak et aux portes de la Jordanie.
Le chef d’Etat-Major jordanien, le général Al Zaben s’est envolé vers Bruxelles, à bord d’un avion affrété par l’armée britannique, le 14 mars dernier (extraits adaptés ; cf. le quatrième lien en bas de page).
Le général jordanien s’est assis avec les responsables de l’armée et de la sécurité britannique pour planifier les détails du transfert d’armes britanniques à travers son pays ; et il a décidé à quelles unités rebelles syriennes elles seraient attribuées (fin des extraits adaptés ; cf. le quatrième lien en bas de page).
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ET AUSSI
Plus de 100 musulmans britanniques sont supposés avoir voyagé en Syrie pour combattre dans la guerre civile, ce qui en fait la principale destination des musulmans radicaux anglais qui veulent se battre à l'étranger.
Les musulmans radicaux préfèrent la Syrie au Pakistan ou à la Somalie comme destination de Djihad, car le risque est un faible d'être suivis par les services de sécurité.
Le député travailliste Khalid Mahmood affirme que le soutien du directeur du Foreign Office, William Hague, encourage effectivement les musulmans britanniques à rejoindre l'opposition syrienne.
«Au départ, ce sont les gens qui avaient été jetés expulsés de Syrie et des Kurdes, mais maintenant les musulmans britanniques vont rejoindre l'opposition parce qu'ils croient qu'ils sont conforté dans leur choix".
Valentina Soria est chargée de recherche au Royal United Services Institute pour les questions de contre-terrorisme.
Même si elle dit qu'une centaine de combattants anglais est un petit nombre, il est encore un sujet de préoccupation pour les services de sécurité britanniques.
"Il ne faut pas forcément à 100 personnes pour réussir à lancer une attaque terroriste. Donc, en termes de nombre réel, mais il est relativement limité sa capacité à contribuer à l'évolution de la menace terroriste au Royaume-Uni est néanmoins pertinente, »dit-elle.
Khalid Mahmood est très sévère à l'encontre du ministre anglais des Affaires étrangères (Foreign Office).
«Comment William Hague, peut-il affirmer qu'en voulant armer ces gens et les financer, cela ne tombera pas dans de mauvaises mains?
C'est une conséquence directe", a-t-il dit.
"Il dit qu'il ne veut pas les entrer dans les mauvaises mains - bien sûr qu'elles arriveront dans de mauvaises mains parce que ce sont ces gens qui sont sur le terrain et ils seront confortés par l'ordre hiérarchique islamiste de prendre certains de ces équipements ", ajoute-il.
Mahmood soutient que les leçons de l'intervention en Afghanistan et en Irak n'ont pas été tirées.
«Même si nous commençons à armer l'opposition et qu'ils gagnent, cette tendance se poursuivra dans les troubles à très long terme et de vengeance en prenant l'intérieur de la Syrie.
Et puis bien sûr il y aura les djihadistes qui prendront part à l'engrenage des vengeances, et en résultera une catastrophe encore plus grande », at-il dit.
Les groupes islamistes en Syrie, y compris Jabhat al Nusra, dont on dit qu'il a des liens avec Al-Qaïda et a été qualifié d'organisation terroriste par les Etats-Unis, ont reçu de grandes quantités d'armes déjà de la part d'Etats du Golfe comme le Qatar.
Voir la liste impressionnante des régiments djihadistes présents en Syrie cachés par les médias français.