Mali : Le Monde et l’Humanité se comportent en agents des islamistes
« Impasse malienne » (Le « Monde » du 1er mars 2013)
Du crypto-stalinisme politique et journalistique jusqu’aux débris putrides du stalinisme soi-même, (du quotidien le « monde » jusqu’à l’organe PCF « l’Humanité »), on se retrouve sur une même longueur d’onde : on s’interroge, en réalité, on feint de s’interroger.
On pointe les faiblesses et les erreurs, on met en avant les contradictions gouvernementales et l’impotence de Fabius, pour nourrir les arguties concernant « la sale guerre » au Mali.
Bien évidemment que ce gouvernement se prend les pieds dans ses incohérences et ses petites et grandes lâchetés, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres. Ce n’est pas moi qui le nierai.
Mais dans l’affaire malienne, il s’agit de toute autre chose que l’affaire Goodyear ou des injustices fiscales sortant d’une prétendue recherche de l’égalité et de l’équité.
Ce qui sourd des reproches, ce qui suinte des articles de l’Humanité et du « Monde », c’est un pus moral, si tant est que du pus puisse être moral.
Ce qui suinte, disais-je, et que ce petit monde fait reprendre d’une manière ou d’une autre par le mouvement ouvrier syndical, c’est cette antienne : « la sale guerre », la sale guerre, au Mali comme en Afghanistan, comme en Irak… Le Mali, ce serait un guêpier.
A écouter ces Circée pro-islamistes, Bamako va devenir Saigon sur Niger ; le massif des Ifoghas va devenir la plaine des joncs- sur Afrique pour les forces françaises et africaines engagées sur le terrain malien.
Le sirop empoisonné sublimé par les critiques des gens dont nous parlons, ce n’est pas une critique positive.
Ce n’est pas : nous croyons que le gouvernement français devrait faire ceci, ne devrait pas faire cela, pour aider les populations du Mali et leurs forces armées.
Non, c’est même tout le contraire. C’est : comment ne pas aider, comment ne rien faire face à la contre-attaque des fanatiques totalitaires, ces bandes armées de la charia.
En d’autres termes, nous sommes confrontés à une politique néo-munichoise, une politique diversifiée de « kollaborationnisme », sous la répétition à outrance du slogan « la sale guerre », et du vers de Jacques Prévert : « quelle connerie la guerre ».
Pour dire les choses telles qu’elles sont, sous ces faux-nez, en creusant d’à peine un centimètre sous le camouflage on trouve l’immondice politique suivant : la légitimité n’est pas du côté des hommes et des femmes qui refusent qu’on enlève leurs enfants ou qu’on les achète pour les envoyer djihader et se faire exploser.
Elle n’est pas du côté des femmes qui ne veulent pas se revêtir du linceul qui leur rappelle toute la journée qu’elles ne doivent pas chanter, ni jouer de la musique, et moins encore danser, et surtout, qu’elles ne doivent se livrer à aucune activités productives indépendantes.
La légitimité ne serait pas du côté des hommes et des femmes qui refusent de se laisser fouetter en public, qui refusent d’aller lapider tel couple de voisins ou telle voisine, qui refusent que l’on coupe les pieds et les mains…
En 1936, les pères politiques de nos personnages, -ceux qualifiant de « sale guerre » l’aide aux Maliens-, protestaient à juste titre contre la politique dite de non-intervention en Espagne.
Pour cela, ils continuent de critiquer Léon Blum (qui n’en était pas responsable et n’était d’ailleurs pas d’accord (organisant ou faisant organiser la contrebande des armes et des munitions), ceux qui éructent présentement : « Mali, la sale guerre ».
Ces schizophrènes politiques sont ceux-là même qui écoutent, avec une abondante larme à l’œil, les chants de la révolution espagnole trahie par la répression stalinienne -fusillant les militants du POUM, les anarcho-syndicalistes- qui accompagnera la politique officielle dite de non-intervention.
Quelle connerie la guerre ?
Et la passivité face aux talibans retranchés dans les Ifoghas, c’est quoi ?
N’est-ce qu’une connerie grossière, n’est-ce qu’une stupidité sans nom, ou n’est-ce pas plutôt une trahison éhontée de la démocratie et de la défense des libertés individuelles et collectives – sous sa forme des libertés de base des personnes, assaillies par les fanatiques forcenés de la charia armée- qui au Mali subissent un assaut qui peut s’avérer mortel ?
Comme nous n’avons pas vocation à nous revêtir par nous-mêmes de chaînes, morales autant que physiques – nous voulons dénoncer cette impuissance théorisée
A l’inverse, nous soutenons la demande, somme toute modeste, adressée au gouvernement français par des démocrates et des syndicalistes maliens : que le gouvernement français ouvre des centres de recrutement militaire pour les enfants de l’émigration malienne, pour former des soldats, des sous-officiers et des officiers pour l’armée nationale malienne, pour qu’elle trouve ses Saint-Just, ces Lazare Carnot, ses petits tambours Bara, lesquels qui lui donneront les moyens humains nécessaires pour terrasser et vaincre la lèpre morale de la dictature fanatique.
source et publication: Alain Rubin http://ripostelaique.com/mali-le-monde-et-lhumanite-se-comportent-en-agents-des-islamistes.html