02/02/2011
Singapour : les musulmans ne s'intègrent pas
Autre pays, même constat...
SINGAPOUR – Le père fondateur de Singapour, Lee Kuan Yew, a exhorté les musulmans locaux à être «moins stricts dans l'observance religieuse » pour faciliter leur intégration et renforcer le processus de construction de la cité-état.
Singapour a une population à majorité chinoise avec des minorités raciales, y compris des Malais et des Indiens musulmans, etc.
Lee a toujours souligné l'importance de l'harmonie raciale. « Je dirais qu'aujourd'hui, nous pouvons intégrer toutes les religions et toutes les races, sauf l'islam », écrit-il dans « Lee Kuan Yew : Hard Truths to Keep Singapore Going » (des vérités difficiles pour permettre à Singapour d’aller de l’avant), un nouveau livre dans lequel il exprime ses vues sur la cité-état et son avenir avec son franc-parler habituel.
« Je pense que nous progressions très bien jusqu'à la poussée de l'islam, et si vous me demandez mon opinion, les autres communautés s’intègrent plus facilement – les amis, les mariages mixtes, etc.
Je pense que les musulmans ne causent pas de problèmes au plan social, mais ils sont distincts et séparés ».
Il appelle les musulmans à « être moins stricts dans l’observance religieuse islamique ». [...]
Source : AFP, 23 janvier 2011
Singapour : manifestation massive contre l'augmentation de l'immigration
La population de Singapour est à majorité chinoise, et compte des minorités malaise et indienne.
La manifestation contre le projet d'accroître l'immigration est la plus importante manifestation politique à Singapour depuis 2000, année où ces manifestations ont été autorisées.
Comme partout ailleurs, l'immigration démesurée sur une courte période de temps est vue comme une menace pour l'identité du pays.
L'ingénierie des populations oublie que les nations, comme les individus, ont une identité, et que c'est légitime de vouloir la préserver.
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Des milliers de manifestants se sont rassemblés sous la pluie le 16 février au Speakers’ Corner du Parc Hong Lim jouxtant le centre des affaires de la ville pour s'opposer au projet du gouvernement d'augmenter la population par l'immigration.
Les députés du parti du Premier ministre Lee Hsien Loong, qui gouverne Singapour depuis son indépendance en 1965, ont approuvé au début du mois un livre blanc proposant d’admettre davantage d’étrangers jusqu’en 2030 afin d’accroître l'offre de main-d’œuvre.
La manifestation renforce la pression sur le gouvernement pour qu’il ralentisse l’afflux d’immigrants, auquel on attribue la pression sur les infrastructures, l’augmentation record des coûts du logement et des transports, et la concurrence pour les emplois. La population de Singapour a augmenté de plus de 1,1 million d’habitants depuis le milieu de 2004, passant à 5,3 millions, et sur la base du livre blanc, elle pourrait atteindre 6,9 millions d’ici 2030. Cette situation attise les tensions sociales et le mécontentement du public, affaiblissant le soutien au Parti d’action populaire du Premier ministre Lee.
Selon l’organisateur de la manifestation, Gilbert Goh, qui a promu l'événement principalement via Facebook, 4.000 personnes se sont rassemblées dans le parc de 0,94 hectare où se tenaient des rassemblements politiques dans les années 1950 et 1960. Ils ont chanté des chants patriotiques et brandi des pancartes se lisant : «Nous voulons être entendus, pas traités comme un troupeau», et «Dans l’attente de 2016 », année de la prochaine élection générale.
Le Parti des travailleurs, seul parti d’opposition ayant des députés au Parlement, affirme sur son site Internet que le projet de stimuler la croissance économique au moyen de l’immigration n’est pas soutenable. «Une population de 6,9 millions d’habitants ne sera pas une bonne chose pour les Singapouriens», déclare David Tan, 48 ans, propriétaire d’une entreprise de textile ayant participé à la manifestation. «Nous sommes actuellement 5,3 millions et c’est difficile à gérer. Même si le gouvernement peut s’occuper des infrastructures, cela n’aidera pas beaucoup en termes de qualité de vie.»
Les manifestants ont exprimé leur opposition à une politique qui pourrait faire en sorte qu’à la fin de la prochaine décennie, les citoyens, y compris les nouveaux citoyens, ne représenteront plus que la moitié de la population de Singapour, une cité-état plus petite que la ville de New York, si la population atteint 6,9 millions d’habitants.
«Au lieu d'accroître aussi rapidement la population du pays, il faudrait peut-être s’occuper de tous les laissés pour compte », a déclaré Sudhir Vadaketh, auteur du livre Floating on a Malayan Breeze. Beaucoup de Singapouriens éprouvent un profond sentiment de perte d’identité.
Avec la poursuite de l’immigration de masse, je crains une dilution accrue du sentiment d’identité.»
Source : Singapore Protest Exposes Voter Worries About Immigration, Bloomberg, 18 février 2013. Traduction par Poste de veille