Des détenus se filment armés et menaçants dans une prison hautement sécurisée
Les gendarmes enquêtent à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) pour savoir comment au moins trois détenus ont pu, dans une des prisons les plus sécurisées de France, tourner et mettre sur internet une vidéo les montrant armés et menaçants, a-t-on appris de sources pénitentiaires et judiciaire.
La vidéo, toujours visible sur internet, montre trois prisonniers exhibant trois impressionnants couteaux, a priori de fabrication artisanale, et proférant des invectives et des menaces, peut-être contre un détenu d’une autre prison.
Les trois hommes sont identifiés comme des prisonniers du quartier « maison centrale » de Lannemezan, l’un des plus sécurisés de France puisqu’il n’accueille que de longues peines, 140 environ aujourd’hui, a indiqué un syndicaliste.
Ces faits suscitent une vive inquiétude chez les personnels pénitentiaires, même si ces derniers ne sont pas pris à partie dans la vidéo, a indiqué à l’AFP Laurens Maffre, responsable régional de l’UFAP-UNSa Justice, premier syndicat dans la profession.
Il y a la détention des armes, a-t-il expliqué, mais il y a aussi l’introduction devenue courante, bien qu’interdite dans les prisons, de téléphones mobiles ou de matériel d’accès à internet, comme des clés 3G, a-t-il dit.
Le procureur de Tarbes, Chantal Firmigier-Michel, abonde sur la gravité des faits.
« Tout est grave: l’introduction d’objets illicites dans une centrale est un fait grave parce qu’elle implique des complicités extérieures, et (qu’avec eux) on peut tout faire, les menaces proférées à l’intérieur d’une centrale (…) à l’aide de ces objets sont graves aussi et la fabrication d’armes artisanales est un troisième » facteur de gravité, a-t-elle dit à l’AFP.
Alertée il y a environ une semaine par la direction de l’établissement, elle a ordonné une enquête confiée aux gendarmes.
Aussitôt les faits révélés, des fouilles ciblées ont été menées dans les cellules et les trois détenus ont été mis à l’isolement, a dit une source pénitentiaire.
L’administration pénitentiaire elle-même n’a pas confirmé ces sanctions et s’est abstenue de tout commentaire.
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