Une étude évalue pour la première fois le taux de pauvreté de la population des 100 plus grandes villes françaises. (…) Roubaix, Aubervilliers et Saint-Denis de La Réunion partagent le triste sort de figurer dans le peloton de tête des villes françaises où le taux de pauvreté est le plus élevé.
C’est ce que révèle un rapport publié récemment par le bureau d’études Compas, spécialisé dans l’analyse des territoires, qui a dessiné pour la première fois une cartographie de la pauvreté des 100 plus grandes villes françaises.
Réalisée au niveau local sur la base des revenus fiscaux, l’étude fonde ses calculs sur un taux de pauvreté équivalent au pourcentage des ménages qui perçoivent moins de 60 % du revenu médian national – soit 954 € par mois selon l’Insee. Environ 15 % de la population française vit actuellement en dessous de ce seuil. (…)
Le visage des villes les plus touchées par la pauvreté est multiple : les grandes villes des départements d’outre-mer, où entre 30 % et 45 % de la population vit sous le seuil de pauvreté ; certaines villes du sud de la France comme Nîmes, Perpignan ou Béziers, qui connaissent « une situation économique très dégradée » ; les anciennes villes industrielles au chômage élevé comme Roubaix (46 %), Mulhouse (32 %) ou Calais (30 %).
Les ménages pauvres se concentrent aussi dans les villes périphériques des grandes agglomérations, « notamment autour de Paris, où l’emploi se développe peu et où la proportion de familles immigrées est élevée ». Aubervilliers (39 %) ou Saint-Denis (35 %) « accueillent ceux qui n’ont plus les moyens de se loger à Paris mais y travaillent ». [1]
En France métropolitaine, toutes les grandes villes du Sud ont un taux de pauvreté supérieur à la moyenne, à l’exception d’Aix-en-Provence et d’Antibes. Dans l’ordre, Perpignan et Béziers (32%), Avignon (30%), Nîmes (29%), Montpellier (27%), Marseille (26%) et même Nice (20%).
Les quatre premières pâtissent « d’une situation économique très dégradée avec un niveau de chômage élevé, une proportion de population immigrée relativement importante ». (…)
Et pourquoi Quimper (13%), Dijon (13%) ou Pessac (11%) ont-elles un taux pauvreté en dessous de la moyenne ? Ces villes, selon les auteurs de l’étude, « maintiennent un certain dynamisme économique » :
« La part de l’immigration reste modeste, les niveaux de vie ne sont pas forcément très élevés.
Mais elles comptent moins de pauvres du fait d’inégalités de revenus moins importantes. »[2]
http://www.citoyens-et-francais.fr/article-villes-les-plus-pauvres-l-immigration-mise-en-cause-109489045.html