Quantcast
Channel: JEAN-MARIE LEBRAUD
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5872
↧

LES PROGRAMMES SCOLAIRES "INTOLÉRANTS" EN ARABIE SAOUDITE ! ( PAYS AMIS ??? )

$
0
0

AVERTISSEMENT : ceci est la traduction du rapport de l’ONG Freedom House à propos de programmes scolaires en Arabie Saoudite.

Tout comme cette ONG, le site les-crises.fr condamne ces propos sans la moindre réserve.

Leur diffusion vise simplement Ă  alerter sur un comportement inacceptable d’un pays “alliĂ©â€.

Source : Freedom House, 2006

 

Le “Center for Religious Freedom” (Centre pour la LibertĂ© Religieuse), section de Freedom House (Maison pour la LibertĂ©), a publiĂ© un rapport analysant un ensemble de manuels du ministĂšre de l’éducation saoudien utilisĂ© par les Ă©lĂšves des niveaux primaires et secondaires.

 

Les manuels font la promotion de la haine à l’encontre de ceux (y compris musulmans) qui n’adhùrent pas à la secte wahhabite.

Le “Center for Religious Freedom” (Centre pour la LibertĂ© Religieuse), section de Freedom House (Maison pour la LibertĂ©), a publiĂ© un rapport analysant un ensemble de manuels du ministĂšre de l’éducation saoudien utilisĂ© par les Ă©lĂšves des niveaux primaires et secondaires. Les manuels font la promotion de la haine Ă  l’encontre de ceux (y compris musulmans) qui n’adhĂšrent pas Ă  la secte wahhabite.

Le rapport, intitulĂ© “Programme de l’intolĂ©rance en Arabie saoudite”, a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par le Centre pour la LibertĂ© Religieuse en coopĂ©ration avec l’Institut des Affaires du Golfe.

Le Centre a analysĂ© une douzaine de manuels du ministĂšre saoudien d’éducation religieuse, utilisĂ©s au cours de cette annĂ©e scolaire en Arabie saoudite (et dans les Ă©coles saoudiennes Ă  l’étranger). Ces textes ont Ă©tĂ© rassemblĂ©s par l’Institut des Affaires du Golfe, basĂ© Ă  Washington, avec l’aide de professeurs, administrateurs et familles ayant des enfants dans ces Ă©coles. Ces textes ont Ă©tĂ© ensuite traduits par deux arabophones indĂ©pendants.

“Ce qu’enseignent les manuels scolaires saoudiens aujourd’hui sur la façon dont les musulmans doivent aborder les autres religions va empoisonner l’esprit de la nouvelle gĂ©nĂ©ration,” dĂ©clare Nina Shea, directrice du Centre pour la LibertĂ© Religieuse et principal auteure du rapport. “Quels qu’aient pu ĂȘtre les modifications faites au systĂšme saoudien d’éducation, il faut aller beaucoup plus loin.”

Les conclusions de ce rapport contredisent les dĂ©clarations faites continuellement par les porte-parole du gouvernement saoudien qui ont rĂ©visĂ© minutieusement leurs matĂ©riels Ă©ducatifs. Il y a plus d’un an, le porte-parole de l’ambassade saoudienne Adel al-Jubeir a dĂ©clarĂ© : “Nous avons revu nos programmes d’éducation. Nous avons retirĂ© le matĂ©riel provoquant ou intolĂ©rant envers les personnes d’autres religions.” Le nouvel ambassadeur saoudien aux États-Unis, le prince Turki al-Faisal, durant une tournĂ©e Ă  l’échelle nationale un peu plus tĂŽt cette annĂ©e, a affirmĂ© : “Nous avons Ă©liminĂ© ce qui pouvait ĂȘtre perçu comme de l’intolĂ©rance de nos anciens manuels qui Ă©taient dans notre systĂšme.” La semaine derniĂšre, le 18 mai, le ministre des affaires Ă©trangĂšres saoudien, le prince Saud Al-Faisal, a dĂ©clarĂ© : “
 le systĂšme Ă©ducatif entier est en train d’ĂȘtre revu de fond en comble. Les manuels ne sont qu’une petite partie de ce qui a Ă©tĂ© entrepris par l’Arabie saoudite.”

Cependant, le rapport démontre que ces textes :

  • Condamnent et dĂ©nigrent la majoritĂ© des musulmans sunnites qui ne suivent pas l’idĂ©ologie wahhabite de l’Islam, et les qualifient de dĂ©viants et de descendants de polythĂ©istes.
  • Condamnent et dĂ©nigrent les croyances et pratiques des musulmans chiites et soufistes considĂ©rĂ©es comme hĂ©rĂ©tiques et les qualifient de polythĂ©istes ;
  • Ordonnent aux musulmans de haĂŻr les chrĂ©tiens, les juifs, les “polythĂ©istes” et autres “mĂ©crĂ©ants”, incluant les musulmans non-wahhabites, bien qu’il ne faille pas les traiter “injustement” ;
  • Enseignent les infĂąmes contrefaçons des Protocoles des Sages de Sion, comme s’il s’agissait d’un fait historique ;
  • Enseignent les autres thĂ©ories du complot, accusant les franc-maçon, les Lions Clubs et le Rotary International de comploter pour affaiblir les musulmans ;
  • Enseignent que “les juifs et les chrĂ©tiens sont les ennemis des croyants [musulmans]” et que l’affrontement entre ces deux royaumes est perpĂ©tuel ;
  • Enseignent aux Ă©tudiants Ă  ne pas “saluer”, “prendre pour ami”, “imiter”, “montrer de la loyautĂ©â€, “traiter courtoisement”, ou “respecter” les mĂ©crĂ©ants ;
  • Affirment que la propagation de l’Islam par le djihad est une “obligation religieuse” ;
  • Enseignent que “le combat entre musulmans et juifs” continuera jusqu’au jour du jugement, et que les musulmans sont promis Ă  la victoire sur les juifs Ă  la fin ;
  • Incluent une carte du Moyen-Orient qui montre IsraĂ«l dans ses frontiĂšres d’avant 1967 comme une “Palestine occupĂ©e en 1948.”

La doctrine wahhabite de l’Islam est la base de l’idĂ©ologie politique de l’État saoudien, et au cƓur de son programme d’éducation. D’aprĂšs l’ambassade saoudienne de Washington, le systĂšme Ă©ducatif saoudien comporte 25 000 Ă©coles, formant quelque 5 millions d’étudiants. L’Arabie saoudite fait Ă©galement fonctionner des universitĂ©s dans 19 capitales, incluant celle Ă  l’extĂ©rieur de Washington Ă  Alexandria, Virginie, qui utilise certains des mĂȘmes textes religieux. De plus, l’Arabie saoudite distribue Ă©galement ses textes religieux Ă  travers le monde Ă  des Ă©coles islamiques et des madrasas qu’il ne gĂšre pas directement.

Étant donnĂ© la nature fermĂ©e de la sociĂ©tĂ© saoudienne, le Centre n’a pas entrepris un examen complet de l’effort de rĂ©forme totale du systĂšme Ă©ducatif saoudien. Le rapport a Ă©tĂ© entrepris en rĂ©ponse aux prĂ©occupations concernant le retrait supposĂ© des passages intolĂ©rants de ses manuels scolaires par le gouvernement saoudien, et il presse le gouvernement amĂ©ricain de remonter au plus haut niveau l’effort continu d’enseignement de la haine et de l’intolĂ©rance en Arabie saoudite.

Voir le rapport complet

Voir les extraits des manuels du ministĂšre de l’éducation saoudien pour les Ă©tudes islamiques : arabe avec traduction anglaise

================================================================================

Extraits des manuels scolaires d’études islamiques du ministĂšre de l’Éducation saoudien

A PROPOS DU CENTRE POUR LA LIBERTE RELIGIEUSE

Le “Center for Religious Freedom” (Centre pour la LibertĂ© Religieuse) est une section de Freedom House (Maison pour la LibertĂ©). FondĂ©e il y a plus de 60 ans par Eleanor Roosevelt, Wendell Willkie, et d’autres AmĂ©ricains inquiets du renforcement des menaces pour la paix et la dĂ©mocratie, Freedom House a Ă©tĂ© une importante force de promotion des valeurs dĂ©mocratiques, et un opposant dĂ©terminĂ© aux dictatures d’extrĂȘme droite et d’extrĂȘme gauche. Son Centre pour la LibertĂ© Religieuse dĂ©fend tous les groupes autour du monde contre la persĂ©cution religieuse. Il milite pour que la politique Ă©trangĂšre des États-Unis dĂ©fende ceux qui sont persĂ©cutĂ©s pour leur religion ou leurs croyances dans le monde, et dĂ©fend le droit Ă  la libertĂ© religieuse pour chaque individu.

Depuis son lancement en 1986, sous la direction de l’avocate des droits de l’homme Nina Shea, le Centre a documentĂ© la persĂ©cution religieuse des individus ou des groupes de personnes Ă  l’étranger et pris en charge, en leur nom, leur dĂ©fense auprĂšs des mĂ©dias, du CongrĂšs des USA, du DĂ©partement d’État et de la Maison-Blanche. Il parraine Ă©galement des enquĂȘtes de terrain.

A PROPOS DU “INSTITUTE FOR GULF AFFAIRS” (INSTITUT DES AFFAIRES DU GOLFE)

Le principal travail de recherche pour ce rapport a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par l’Institut des Affaires du Golfe. Il a recueilli les manuels scolaires et a fourni des extraits de douze d’entre eux au Centre pour la LibertĂ© Religieuse de Freedom House.

“L’Institute for Gulf Affairs” est une organisation indĂ©pendante, non partisane qui diffuse des informations Ă©tayĂ©es sur la rĂ©gion du Golfe et produit des analyses approfondies de la politique et des relations internationales dans la rĂ©gion du Golfe. BasĂ© Ă  Washington, DC, l’Institut est au centre d’un rĂ©seau mondial de personnes fiables, dont certaines, en raison de la nature fermĂ©e du systĂšme politique saoudien, n’ont pas d’autres canaux pour exprimer leurs points de vue. Pour remplir cette mission, l’Institut organise des confĂ©rences Ă  Washington, oĂč des analystes Ă©clairĂ©s dĂ©battent des sujets les plus importants concernant les pays du Golfe et des relations entre ces pays et les États-Unis ; il mĂšne des recherches et des enquĂȘtes indĂ©pendantes, dont les rapports sont affichĂ©s sur son site web : www.gulfinstitute.org ; il favorise une comprĂ©hension plus profonde des pays du Golfe par les dĂ©cideurs de Washington et par les membres de la presse, en leur fournissant des informations rĂ©centes et exclusives, et en les mettant en contact avec des analystes fiables ; et il parraine des groupes de travail dont les rapports aident Ă  dĂ©finir le programme de politique Ă©trangĂšre.

AVANT-PROPOS

AprĂšs les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001, beaucoup de gens rĂ©flĂ©chis — y compris des fonctionnaires des gouvernements des États-Unis et d’Arabie saoudite — ont exprimĂ© leur inquiĂ©tude sur le fait que le systĂšme Ă©ducatif de l’Arabie saoudite pouvait effectivement favoriser l’intolĂ©rance et l’animositĂ© qui ont contribuĂ© Ă  conduire aux attaques meurtriĂšres ce jour-lĂ . Par la suite, le “UN Arab Development Reports” (Rapport des Nations Unies sur le DĂ©veloppement Arabe) et les rapports de la Commission du 11 septembre ont, parmi d’autres, identifiĂ© le rĂŽle clĂ© de la rĂ©forme de l’éducation dans la promotion du pluralisme et l’expansion de la libertĂ© dans la rĂ©gion. Au cours des derniĂšres annĂ©es, la politique Ă©trangĂšre des États-Unis a mis en avant l’objectif de la rĂ©forme des systĂšmes Ă©ducatifs Ă  travers le Moyen-Orient Ă©largi, y compris en Arabie saoudite.

Les Saoudiens eux-mĂȘmes comptent parmi les plus prĂ©occupĂ©s par cette situation. L’une des analyses les plus prĂ©cises et les plus dĂ©taillĂ©es Ă©tait une Ă©tude menĂ©e en 2003 conjointement par l’ancien juge saoudien Cheikh Abdelaziz Al-Qassem et le journaliste et auteur Ibrahim Al-Sakran, qui ont examinĂ© trois programmes d’étude de collĂšge et de lycĂ©e : AL-Hadith (relation des faits et dits du ProphĂšte), un programme concernant les traditions de l’islam, Al-Fiqh (jurisprudence religieuse), un programme concernant les questions de loi religieuse et de rituel, et AL-Tawhid (l’unicitĂ© divine), un programme concernant l’objet des croyances. Cette Ă©tude a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e lors du second forum pour le dialogue national qui s’est tenu en Arabie saoudite fin dĂ©cembre 2003 sous l’égide du prince-hĂ©ritier Abdallah Ibn Abdelaziz et publiĂ© dĂ©but 2004. Cette Ă©tude montre que le programme religieux du royaume “encourage la violence envers les autres, et induisent les Ă©lĂšves en erreur en leur faisant croire qu’afin de prĂ©server leur propre religion, ils doivent violemment rĂ©primer et mĂȘme Ă©liminer physiquement “l’autre”.

MĂȘme si Ă  notre connaissance ce rapport n’a jamais Ă©tĂ© officiellement adoptĂ© par les autoritĂ©s religieuses ou Ă©ducatives, son existence montre que des analyses rigoureuses et approfondies sont menĂ©es en Arabie saoudite. Depuis, le gouvernement saoudien a dĂ©clarĂ© en de nombreuses occasions, qu’il avait pris les mesures nĂ©cessaires et rĂ©formĂ© en profondeur le systĂšme Ă©ducatif public afin de rĂ©pondre Ă  ces problĂšmes. La derniĂšre dĂ©claration en date remonte au 18 mai 2006, lors d’une visite du ministre saoudien des Affaires Ă©trangĂšres Ă  Washington, au moment mĂȘme oĂč ce rapport Ă©tait publiĂ© par la presse. Le ministre en question, le prince SĂ©oud Al-Faïçal, a affirmĂ© lors d’une confĂ©rence de presse conjointe avec la secrĂ©taire d’État Condoleezza Rice que “
le systĂšme Ă©ducatif dans son ensemble est en train d’ĂȘtre remaniĂ© de fond en comble. [La refonte des] livres scolaires ne reprĂ©sente qu’une mesure parmi d’autres qui ont Ă©tĂ© menĂ©es par l’Arabie saoudite.”

Cependant, il semble que les actions menĂ©es soient loin d’avoir entiĂšrement rĂ©solu le problĂšme. L’étude qui suit est un passage en revue d’une sĂ©rie de manuels scolaires d’études islamiques, publiĂ©s par le ministĂšre de l’Éducation en Arabie saoudite et apparemment en usage actuellement, Ă  la fois dans le royaume saoudien et dans les instituts islamiques qu’il finance. La section dĂ©diĂ©e Ă  la libertĂ© religieuse de Freedom House, en coopĂ©ration avec l’Institute for Gulf Affairs, a examinĂ© des passages de livres destinĂ©s aux Ă©lĂšves et couvrant les classes de l’école primaire jusqu’au lycĂ©e, en s’intĂ©ressant en premier lieu au traitement de toutes les religions ou courants religieux qui ne peuvent ĂȘtre rattachĂ©s au wahhabisme, ce courant de l’Islam qui a un statut de religion officielle en Arabie saoudite. Les Ă©lĂ©ments recueillis montrent que le gouvernement saoudien continue de propager une idĂ©ologie de haine Ă  l’encontre des “incroyants”, catĂ©gorie qui inclut les chrĂ©tiens, les juifs, les chiites, les soufis, tous les sunnites qui ne suivent pas la doctrine wahhabite, les hindous ainsi que les athĂ©es et d’autres encore.

L’objectif de ce rapport est Ă  la fois de produire de l’information et d’alimenter le dĂ©bat quant Ă  savoir si des rĂ©formes appropriĂ©es ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre dans le systĂšme Ă©ducatif saoudien, mais Ă©galement de pousser Ă  une accĂ©lĂ©ration des rĂ©formes dans l’avenir.

En raison du caractĂšre fermĂ© de la sociĂ©tĂ© saoudienne, il n’y a eu que trĂšs peu d’occasions de mener un examen global et approfondi du systĂšme Ă©ducatif “rĂ©formĂ©â€. Nous ne savons pas avec certitude ce qu’on enseigne au quotidien dans les Ă©coles saoudiennes. Ce que nous connaissons, c’est le contenu de ces manuels scolaires. Ce que nous savons Ă©galement, c’est que tout ce qui est actuellement enseignĂ© dans les manuels scolaires au sujet des musulmans et de la relation avec les autres religions et cultures influencera une nouvelle gĂ©nĂ©ration de Saoudiens, ainsi qu’un nombre croissant de musulmans Ă  travers le monde dont l’éducation se fait par ces textes.

Nous ne le savons que trop bien : l’Arabie saoudite n’est pas le seul pays concernĂ© par le problĂšme du fanatisme religieux, de l’incitation Ă  la violence et de la propagation de l’intolĂ©rance. Tout au long de l’histoire, des gouvernements s’appuyant sur des idĂ©ologies extrĂ©mistes, parfois religieuses, parfois athĂ©es, ont essayĂ© de dĂ©peindre ceux qui vivaient en dehors de leur systĂšme de valeurs comme Ă©tant des infidĂšles ou des ĂȘtres infĂ©rieurs. Des Ă©vĂšnements rĂ©cents, que ce soit au Darfour, au Kosovo ou au Rwanda, ont montrĂ© les consĂ©quences en terme de coĂ»t humain de telles idĂ©ologies fondĂ©es sur la haine. Dans le monde globalisĂ© dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui, l’enseignement qui est donnĂ© aux enfants, Ă  ceux des autres comme aux nĂŽtres, constitue un enjeu pour tous.

Peter Ackerman

Président de Freedom House

RÉSUMÉ

Ce rapport a Ă©tĂ© Ă©crit Ă  la suite d’interrogations concernant la mise en place effective de rĂ©formes appropriĂ©es au sein du systĂšme Ă©ducatif gouvernemental saoudien. AprĂšs le 11 septembre 2001, des critiques se sont fait entendre dans le monde entier, y compris par le gouvernement des États-Unis, selon lesquelles les Ă©coles saoudiennes diabolisaient l’Occident et “l’autre”.

Des porte-parole Ă©minents du gouvernement saoudien ont Ă©galement reconnu ce sujet comme Ă©tant un problĂšme, et ont assurĂ© Ă  de nombreuses reprises que des rĂ©formes Ă©taient en cours, ou avaient Ă©tĂ© menĂ©es Ă  bien (1). Cependant, le rĂ©sultat de notre Ă©tude entre en contradiction avec les dĂ©clarations publiques de l’Arabie saoudite selon lesquelles les contenus polĂ©miques avaient Ă©tĂ© retirĂ©s des manuels scolaires.

Etant donnĂ© le caractĂšre fermĂ© du rĂ©gime saoudien, Freedom House n’a pas pu conduire de maniĂšre exhaustive l’étude de tous les manuels scolaires et programmes utilisĂ©s dans le pays. Il n’est pas possible de dire avec prĂ©cision comment ces manuels sont utilisĂ©s au quotidien. Toutefois, le fait que le ministĂšre de l’Éducation continue de publier les livres dĂ©crits dans ce rapport, le fait Ă©galement que ces livres aient Ă©tĂ© fournis aux chercheurs de l’Institute for Gulf Affairs par les familles des enfants et par d’autres acteurs associĂ©s aux Ă©coles rendent ces ouvrages dignes d’ĂȘtre Ă©tudiĂ©s et discutĂ©s.

Comme le montrent les extraits de la douzaine de manuels d’études islamiques en vigueur analysĂ©s dans ce rapport, le programme de religion des Ă©coles publiques saoudiennes continue de propager une idĂ©ologie de haine Ă  l’encontre des “mĂ©crĂ©ants”, Ă  savoir, les chrĂ©tiens, les juifs, les chiites, les soufis, les sunnites qui ne suivent pas la doctrine wahhabite, mais Ă©galement les hindous, les athĂ©es et autres. Cette idĂ©ologie est introduite dans un manuel de religion dĂšs la premiĂšre annĂ©e de l’enseignement Ă©lĂ©mentaire, rĂ©affirmĂ©e et dĂ©veloppĂ©e tout au long du parcours scolaire, avec pour point culminant la derniĂšre annĂ©e du lycĂ©e, oĂč un texte enseigne aux lycĂ©ens que c’est une obligation religieuse de “combattre” les infidĂšles pour propager la foi. (2)

A l’heure oĂč le gouvernement saoudien essaie de s’affirmer comme la voix qui fait autoritĂ© sur l’Islam, ces textes prennent une grande signification. Ce qui est enseignĂ© aujourd’hui dans les manuels scolaires saoudiens sur les musulmans et sur la façon dont ils doivent envisager les relations avec d’autres cultures et religions vont influencer une nouvelle gĂ©nĂ©ration de Saoudiens, mais Ă©galement un nombre croissant de musulmans de par le monde qui utilisent ces livres.

INTRODUCTION

Ce rapport passe en revue certains des principaux manuels d’études islamiques publiĂ©s par le ministĂšre saoudien de l’Éducation et utilisĂ©s durant l’annĂ©e acadĂ©mique en cours dans les classes des Ă©coles publiques en Arabie saoudite ainsi que dans les Ă©coles saoudiennes Ă  l’étranger.

Lorsque l’on dĂ©couvrit que 15 des 19 pirates qui ont attaquĂ© l’AmĂ©rique le 11 septembre Ă©taient de jeunes ressortissants saoudiens, les AmĂ©ricains commencĂšrent Ă  se poser des questions sur le royaume d’Arabie saoudite, non seulement Ă  propos de la possibilitĂ© d’un financement du terrorisme par de l’argent saoudien, mais Ă©galement Ă  propos du systĂšme Ă©ducatif, suspectĂ© d’enseigner aux jeunes Ă  considĂ©rer les AmĂ©ricains comme des ennemis, et de propager l’intolĂ©rance Ă  l’égard d’autrui. (3)

L’Arabie saoudite n’est pas une sociĂ©tĂ© libre, et il est difficile d’établir ce qui est enseignĂ© dans ses salles de classes. NĂ©anmoins, ces derniĂšres annĂ©es, des universitaires respectĂ©s et des dĂ©fenseurs des droits de l’Homme aux États-Unis – au cours de campagnes menĂ©es essentiellement par des musulmans – ont pu obtenir quelques manuels saoudiens et les ont analysĂ©s. (4) Ils ont dĂ©couvert que l’Arabie saoudite a en effet semĂ© les graines de l’hostilitĂ© Ă  l’égard de l’Occident, tant dans les programmes de ses Ă©coles religieuses que dans d’autres matĂ©riels Ă©ducatifs tels que les compilations de fatwa religieuses qui ont une autoritĂ© d’autant plus forte qu’elles sont collectĂ©es et publiĂ©es par l’État et proviennent d’imams occupant des postes rĂ©munĂ©rĂ©s par le gouvernement. (5)

De plus, les chercheurs ont dĂ©couvert que depuis plusieurs dĂ©cennies, les publications saoudiennes ont endoctrinĂ© les Ă©tudiants dans une idĂ©ologie de haine religieuse Ă  l’encontre des chrĂ©tiens, des juifs, et autres, y compris les musulmans n’adhĂ©rant pas Ă  l’enseignement wahhabite strict. (6)

Les Saoudiens eux-mĂȘmes ont clairement fait Ă©tat du besoin d’une vĂ©ritable rĂ©forme en profondeur de l’éducation. Dans un rapport publiĂ© il y a un an et demi, un groupe d’études du palais saoudien a dĂ©clarĂ© que le programme d’études religieuses du royaume “encourage la violence Ă  l’encontre des autres, et induisent les Ă©lĂšves en erreur en leur faisant croire qu’afin de prĂ©server leur propre religion, ils doivent violemment rĂ©primer et mĂȘme Ă©liminer physiquement “l’autre”. (7)

Le gouvernement saoudien a depuis affirmĂ© publiquement que tous les Ă©lĂ©ments d’intolĂ©rance avaient Ă©tĂ© retirĂ©s des manuels de ses Ă©coles publiques. L’ambassadeur saoudien aux États-Unis, le prince Turki al-Faisal, a dĂ©clarĂ© Ă  plusieurs reprises que son gouvernement avait Ă©liminĂ© des manuels saoudiens “tout Ă©lĂ©ment  qui aurait pu ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme soutenant l’intolĂ©rance ou l’extrĂ©misme”. (8) Pendant plus d’une annĂ©e, l’ambassade saoudienne Ă  Washington a donnĂ© des assurances similaires, disant que les rĂ©formes avaient Ă©tĂ© menĂ©es. Le 7 mars 2007, un porte-parole du ministĂšre saoudien des Affaires Ă©trangĂšres a dĂ©clarĂ© lors d’une confĂ©rence de presse de son ambassade a Washington : “Nous avons rĂ©visĂ© nos programmes scolaires. Nous avons retirĂ© les Ă©lĂ©ments qui incitent Ă  l’intolĂ©rance envers les personnes d’autres religions.” (9)

Le prĂ©sent rapport dĂ©montre que cela n’est tout simplement pas le cas.

Les manuels scolaires d’études islamiques publiĂ©s par le ministĂšre saoudien de l’Éducation que le prĂ©sent rapport examine continuent Ă  promouvoir une idĂ©ologie de haine qui enseigne le fanatisme et condamne la tolĂ©rance. Ces textes continuent Ă  enseigner aux Ă©tudiants une vision binaire du monde dans laquelle il existe deux rĂšgnes incompatibles — l’un formĂ© par les authentiques croyants de l’Islam, ceux qui croient dans le “monothĂ©isme” (10) et l’autre celui des mĂ©crĂ©ants — royaumes qui ne peuvent jamais coexister pacifiquement. On apprend aux Ă©tudiants que les chrĂ©tiens, les juifs et d’autres musulmans sont les “ennemis” du vrai croyant, et qu’ils ne doivent se lier d’amitiĂ© et ne montrer du respect qu’envers de vrais croyants, tels que les wahabbites. Ces manuels scolaires de l’État saoudien propagent la croyance que les chrĂ©tiens, les juifs et les autres mĂ©crĂ©ants se sont liguĂ©s pour conduire une guerre contre l’Islam qui s’achĂšvera dans la destruction complĂšte de ces infidĂšles. (11) A l’instar des dĂ©clarations d’Oussama ben Laden, ils portent l’idĂ©e que les croisades ne se sont jamais terminĂ©es et qu’elles continuent de nos jours sous diffĂ©rentes formes. Parmi les exemples les plus prĂ©occupants, on peut citer (voir l’appendice A pour les citations des textes) :

Concernant les sunnites, les chiites, les soufis et les autres musulmans non wahabbites ou non salafistes, les manuels :

  • Condamnent la majoritĂ© des musulmans sunnites sur la terre comme Ă©tant de “mauvais successeurs” et de “mauvais prĂ©dĂ©cesseurs”. (12)
  • Condamnent et dĂ©nigrent les croyances et les pratiques des musulmans chiites et soufis, qualifiĂ©es d’hĂ©rĂ©tiques, ces derniers Ă©tant appelĂ©s “polythĂ©istes”. (13)
  • DĂ©noncent les musulmans qui n’interprĂštent pas le Coran [de maniĂšre] “littĂ©rale”. (14)

A l’égard des chrĂ©tiens, des juifs, des polythĂ©istes (y compris les musulmans qui ne sont pas adeptes du wahabbisme) et d’autres infidĂšles, les livres :

  • Ordonnent aux musulmans de “haĂŻr” les chrĂ©tiens, les juifs, les polythĂ©istes et les autres “incroyants,” y compris les musulmans non wahabbites — tout en demandant de maniĂšre assez incongrue, de ne pas les traiter de maniĂšre “injuste”. (15)
  • Enseignent que les croisades n’ont jamais pris fin, et dĂ©noncent les universitĂ©s amĂ©ricaines Ă  Beyrouth et au Caire, d’autres organismes sociaux occidentaux ou chrĂ©tiens, des groupes de mĂ©dias, des centres d’études et de recherche sur le monde arabe, et des campagnes pour les droits des femmes comme autant d’aspects de la phase moderne des croisades. (16)
  • Enseignent que “les juifs et les chrĂ©tiens sont les ennemis des croyants musulmans” (17) et que “l’affrontement” (18) entre les deux royaumes “continue jusqu’au jour de la RĂ©surrection.” (19)
  • Apprend aux Ă©lĂšves Ă  ne pas “saluer” (20), “imiter” (21), ĂȘtre loyaux (22), ĂȘtre courtois (23) ou “à respecter” (24) les infidĂšles.
  • DĂ©finissent le Djihad comme comprenant “la lutte contre les infidĂšles en les appelant Ă  la foi et en les combattant” (25) et affirment que propager l’Islam par la voie du Djihad est une “obligation” [religieuse] (26). [Le terme qital, traduit ici par combat, dĂ©rive du verbe qatala, "tuer", et n'est presque jamais employĂ© mĂ©taphoriquement.]

A propos de l’antisĂ©mitisme, ils :

  • Enseignent que le “combat entre les musulmans et les juifs” (27) se poursuivra “jusqu’à l’heure [du jugement]” (28) et que les “musulmans triompheront car ils ont raison” et que “celui qui a raison est toujours victorieux.” (29)
  • SĂ©lectionnent des passages prĂŽnant la violence Ă  l’encontre des juifs, tandis que dans la mĂȘme leçon, ils ignorent les passages du Coran et des Hadiths [les rĂ©cits de la vie du prophĂšte] qui conseillent la tolĂ©rance. (30)
  • Enseignent les “Protocoles des Sages de Sion” comme des faits historiques et les relient Ă  des Ă©vĂ©nements contemporains. (31)
  • Parlent des Juifs en termes violents, les accusant de pratiquement toutes les “sĂ©ditions” et les guerres du monde moderne. (32)

A PROPOS DU RAPPORT

Ce rapport a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© par le Centre pour la LibertĂ© Religieuse de Freedom House, avec l’aide de l’Institute for Gulf Affairs, qui a rĂ©uni les manuels scolaires examinĂ©s ici. Le directeur de l’institut, Ali al Ahmed, est un ressortissant saoudien vivant Ă  Washington, qui a collectĂ© des manuels scolaires de l’État saoudien, et Ă©crit Ă  leur propos depuis 2001. Nina Shea, la directrice du centre, est l’auteur de ce rapport.

Ce rapport est basĂ© sur une douzaine de manuels scolaires d’études islamiques, publiĂ©s par le ministĂšre saoudien de l’Éducation, et utilisĂ©s au cours de l’annĂ©e scolaire dans les classes des Ă©coles publiques des niveaux Ă©lĂ©mentaires, collĂšge et lycĂ©e. Il ne s’agit pas de l’analyse de tous les textes saoudiens d’études religieuses, mais il inclut un large Ă©ventail de textes utilisĂ©s dans les niveaux Ă©lĂ©mentaires, collĂšge et lycĂ©e, et que nous pensons reprĂ©sentatifs des supports utilisĂ©s dans les cours d’éducation religieuse des Ă©coles publiques saoudiennes de la filiĂšre gĂ©nĂ©rale. (33)

Ces textes religieux sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s dans les Ă©coles publiques d’Arabie saoudite, ainsi que dans les Ă©coles dirigĂ©es par l’État saoudien dans les principales villes du monde. L’une de ces Ă©coles, de laquelle proviennent certains de ces manuels, est l’Islamic Saudi Academy (AcadĂ©mie Islamique saoudienne), et se trouve prĂšs de Washington D.C. (voir Appendice B).

Les manuels Ă©tudiĂ©s dans ce rapport ont Ă©tĂ© obtenus auprĂšs du Gulf Institute de maniĂšre non officielle, via des enseignants, du personnel administratif et des familles dont les enfants sont Ă©lĂšves des Ă©coles saoudiennes, Ă  la fois en Arabie saoudite et Ă  la Saudi academy (lycĂ©e saoudien) prĂšs de Washington. Comme l’indique la couverture de ces manuels, ils ne sont pas en vente, et gĂ©nĂ©ralement ils ne sont pas disponibles au public non plus, en particulier Ă  l’extĂ©rieur du pays. En septembre 2005, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres saoudien SĂ©oud al-Faïçal (34) a annoncĂ© au prĂ©sident de la commission judiciaire du SĂ©nat amĂ©ricain, le sĂ©nateur Arlen Specter, qu’il lui fournirait l’ensemble des manuels scolaires utilisĂ©s actuellement, pour au final n’en fournir qu’un seul. (35)

Les exemplaires originaux des ouvrages citĂ©s ici sont conservĂ©s aux archives de l’Institue for Gulf Affairs. Freedom House a fait traduire les extraits par deux traducteurs diffĂ©rents. Des photocopies des textes originaux en arabe de toutes les pages citĂ©es dans ce rapport sont publiĂ©es sur le site internet de Freedom House : www.freedomhouse.org/religion.

Cette Ă©tude ne prĂ©tend pas ĂȘtre une analyse gĂ©nĂ©rale de tous les aspects du cursus scolaire saoudien. Nous n’avons pas essayĂ© de rĂ©pondre Ă  la question de savoir si le programme saoudien s’est modernisĂ© dans d’autres matiĂšres telles que les mathĂ©matiques ou les sciences, pour mieux prĂ©parer les Ă©lĂšves Ă  l’accĂšs Ă  l’emploi aprĂšs leur diplĂŽme. Il ne s’agit pas non plus d’une analyse exhaustive du contenu complet des ouvrages disponibles. Notre attention s’est portĂ©e en premier lieu sur la maniĂšre dont ces ouvrages traitent des groupes religieux et des croyants, y compris des autres musulmans, mĂȘme si nous avons Ă©galement inclus certains extraits historiques portant sur les questions relatives Ă  IsraĂ«l et Ă  la Palestine. Les textes n’ont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s quant Ă  leur contenu portant sur d’autres questions importantes telles que la situation des femmes, la dĂ©mocratie ou encore les pratiques commerciales et Ă©conomiques.

Le Center for Religious Freedom a rĂ©uni un comitĂ© consultatif constituĂ© d’éminentes personnalitĂ©s, dont Zineb Al-Suwaij, directrice gĂ©nĂ©rale de l’American Islamic Congress ; Zeyno Baran, Professeur et directeur du Centre pour les politiques eurasiatiques de l’Hudson Institute ; Hillel Fradkin, professeur et directeur du Centre sur l’Islam, la dĂ©mocratie et l’avenir du monde musulman Ă  l’Hudson Institute ; Mary Habeck, professeur associĂ© des Etudes stratĂ©giques de l’universitĂ© Johns Hopkins de la Paul H. Nitze School of Advanced International Studies (SAIS) ; Hussein Haqqani, professeur invitĂ© au Carnegie Endowment for International Peace et directeur du Center for International Relations at Boston University ; et R. James Woolsey, co-prĂ©sident du Committee on Present Danger (ComitĂ© sur les Dangers Actuels) et ancien directeur de Central Intelligence. Le rapport a aussi Ă©tĂ© Ă©valuĂ© par les responsables de Freedom House et par le comitĂ© exĂ©cutif du Conseil des actionnaires.

POURQUOI CECI EST-IL IMPORTANT

L’importance du programme des Ă©tudes islamiques et des manuels scolaires dans la sociĂ©tĂ© saoudienne ne devrait pas ĂȘtre sous-estimĂ©e. Le systĂšme scolaire public saoudien dispose de 25 000 Ă©coles. Ce sont quelque 5 millions d’enfants saoudiens de tous niveaux qui reçoivent un enseignement en Ă©tudes islamiques dispensĂ© par les manuels du ministĂšre de l’Éducation. Les spĂ©cialistes estiment que, dans le programme scolaire public saoudien, les Ă©tudes islamiques correspondent Ă  une moyenne comprise entre un quart et un tiers des cours hebdomadaires dans les Ă©coles primaires et les collĂšges, auquel il faut ajouter plusieurs heures par semaine au lycĂ©e. (37)

La religion est la base de l’idĂ©ologie politique de l’État saoudien, et est Ă©galement une part importante de l’éducation saoudienne. L’Arabie saoudite se dĂ©finit elle-mĂȘme en tant qu’État musulman, et a Ă©tabli le wahhabisme en doctrine officielle de l’État. (38) Le Wahhabisme saoudien est une interprĂ©tation extrĂȘme de l’Islam, fondĂ©e sur une vision dualiste dans laquelle les “vrais” monothĂ©istes sont obligĂ©s de “combattre” les “polythĂ©istes” et les “idolĂątres” jusqu’au “jour du Jugement”, et cela inclut les chrĂ©tiens, les juifs, et les musulmans sunnites non totalement dĂ©vots. (39)

En Arabie saoudite, le dĂ©saccord avec le dogme religieux d’É peut aboutir Ă  une condamnation officielle et Ă  des poursuites judiciaires (pour “crime”). Nous en avons un exemple dans la fatwa lancĂ©e par l’ambassade saoudienne Ă  Washington dans un pamphlet dâ€™â€Ă©ducation” qui rĂ©primande un prĂȘcheur musulman en Europe pour son “infidĂ©litĂ©, car il a Ă©mis des doutes Ă  propos de l’infidĂ©litĂ© des juifs et des chrĂ©tiens.” (40) Le gouvernement saoudien exerce un contrĂŽle strict sur l’enseignement religieux dispensĂ© par les enseignants Ă  leurs Ă©lĂšves. En novembre 2005, un instituteur fut renvoyĂ© et condamnĂ© Ă  750 coups de fouet et Ă  3 ans et demi de prison pour avoir exprimĂ© des opinions positives sur les juifs et sur le Nouveau Testament ; il fut pardonnĂ© Ă  la suite de protestations internationales. (41)

Les adhĂ©rents du wahhabisme constituent une faible minoritĂ© dans le monde musulman, mais cela n’empĂȘche pas l’Arabie saoudite d’essayer de s’imposer comme la voix de l’Islam faisant autoritĂ©. Sa conquĂȘte du Hejaz en 1924 lui a donnĂ© le contrĂŽle des deux lieux les plus saints et du Hajj, le pĂšlerinage annuel Ă  La Mecque, qui est l’un des cinq piliers de l’Islam. Ce rĂŽle, ajoutĂ© Ă  la manne pĂ©troliĂšre, a Ă©tĂ© utilisĂ© par l’Arabie saoudite pour prĂ©tendre ĂȘtre prĂ©pondĂ©rante Ă  l’intĂ©rieur du monde musulman, et ĂȘtre le protecteur de la foi, une dĂ©claration confirmĂ©e et gravĂ©e dans la loi saoudienne. Le Conseiller des Affaires Ă©trangĂšres saoudiennes Adel al-Jubeir dĂ©clara Ă  Tony Snow Ă  la tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine que “le rĂŽle de l’Arabie saoudite dans le monde musulman Ă©tait similaire Ă  celui du Vatican.” (42) Dans une interview avec Barbara Walters en 2005, le roi Abdullah fit aussi un parallĂšle entre le rĂŽle de l’Arabie saoudite dans l’Islam et celui du Vatican dans l’ensemble du monde catholique. De mĂȘme, l’ambassadeur saoudien Turki Al-Faisal reprit cette analogie en 2006 dans une lettre Ă  la Commission amĂ©ricaine sur la libertĂ© religieuse dans le monde. (43) Autrefois confinĂ©e au rang d’une secte marginale dans un coin reculĂ© de la PĂ©ninsule Arabe, l’idĂ©ologie wahhabite jouit d’une audience planĂ©taire grĂące aux finances du gouvernement saoudien.

L’Arabie saoudite cherche Ă©galement Ă  influencer l’instruction dĂ©livrĂ©e par les autoritĂ©s islamistes, particuliĂšrement dans les 85 pour cent du monde musulman d’obĂ©dience sunnite. Abdurrahman Wahid, ancien prĂ©sident d’IndonĂ©sie et un Ă©rudit islamiste, a Ă©tĂ© Ă  la tĂȘte de la plus grande organisation musulmane, Nahdlatal Ulama, et a observĂ© que grĂące Ă  la manne pĂ©troliĂšre, “durant les rĂ©centes dĂ©cades, l’idĂ©ologie wahabbite/salafiste a fait une percĂ©e substantielle Ă  travers le monde musulman.” (44) Selon certaines estimations, l’Arabie saoudite a dĂ©pensĂ© 75 milliards de dollars dans les 25 derniĂšres annĂ©es pour sa propagande, environ trois fois plus que ce qu’avait dĂ©pensĂ© l’Union SoviĂ©tique Ă  l’apogĂ©e de la guerre froide. (45) Les manuels pour les Ă©tudes islamiques Ă©ditĂ©s par le ministĂšre de l’Éducation saoudien sont aussi utilisĂ©s dans le rĂ©seau international des Ă©coles directement supervisĂ©es par l’État saoudien. Une brochure de l’AcadĂ©mie saoudienne islamique Ă  Alexandria, Virginie, affirme : “Le programme d’études d’Arabe, d’Études islamiques, et d’Études sociales arabes, et l’instruction civique, sont basĂ©s sur le programme du ministĂšre de l’Éducation saoudien. D’autres programmes, tels que les sciences, mathĂ©matiques, Ă©tudes sociales, l’anglais et l’informatique, sont similaires aux programmes d’études offerts par les Écoles Fairfax County, en Virginie.” (46) Les manuels religieux saoudiens ont aussi Ă©tĂ© trouvĂ©s dans certaines Ă©coles musulmanes et madrassas Ă  travers le monde, qui ne sont pas directement sous l’égide du gouvernement saoudien. Le rapport de la Commission du 9/11 a observĂ© qu’à travers le monde, et “ceci mĂȘme dans les pays riches, les Ă©coles wahhabites fondĂ©es par l’Arabie saoudite sont souvent les seules Ă©coles islamiques.” (47)

Par consĂ©quent, ce qui est enseignĂ© aujourd’hui dans les manuels d’éducation publiques saoudiens Ă  propos des musulmans, et comment ceux-ci devraient se comporter envers les autres religions et cultures, ne va pas seulement influencer une nouvelle gĂ©nĂ©ration de saoudiens, mais aussi ces musulmans du monde entier qui se fient Ă  l’affirmation du gouvernement saoudien que ses instructions sur l’Islam font autoritĂ©.

LES PROCLAMATIONS SAOUDIENNE DE MODÉRATION

Depuis le 11 septembre 2001, le gouvernement saoudien a souvent rĂ©pĂ©tĂ© devant une audience amĂ©ricaine qu’il a commencĂ© une rĂ©forme en profondeur de l’éducation. En plusieurs occasions, le roi saoudien Abdullah, le reprĂ©sentant de l’Arabie saoudite Ă  Washington et les ministĂšres saoudiens de l’Éducation et des Affaires Ă©trangĂšres ont chacun dĂ©clarĂ© leur volontĂ© de rĂ©former le systĂšme Ă©ducatif du royaume. Certaines rĂ©formes Ă©tait assez spĂ©cifiques. L’un a prĂ©cisĂ© que seuls cinq pour cent du programme ont Ă©tĂ© conservĂ©s. (49) Un autre a attestĂ© que 36 manuels sur 66 ont Ă©tĂ© rĂ©visĂ©s. (50) Un troisiĂšme que l’Arabie saoudite a retirĂ© 31 points controversĂ©s de son programme. (51) Dans le mĂȘme temps, ces reprĂ©sentants ont insistĂ© sur le fait que la rĂ©forme sera appliquĂ©e “doucement” (52), ou ne prendra effet qu’aprĂšs une “pĂ©riode de trois ans de vĂ©rifications” (53) ou mĂȘme sur une pĂ©riode de “dix ans”. (54)

Le prince ambassadeur saoudien Turki el-Faisal, qui prit son poste Ă  Washington Ă  l’automne 2005, a travaillĂ© assidument Ă  convaincre les AmĂ©ricains que la rĂ©forme de l’éducation avait dĂ©jĂ  eu lieu. En dĂ©cembre 2005, l’ambassade a fait passer une annonce dans The New Republic, un journal politique amĂ©ricain, proclamant que :

Ayant modernisĂ© tous les programmes scolaires pour mieux prĂ©parer nos enfants aux dĂ©fis de demain
 l’Arabie saoudite a fait vƓu de combattre le mal par la justice, de confronter les pensĂ©es dĂ©viantes avec la sagesse et les idĂ©es nobles, et de dĂ©fier l’extrĂ©misme par la modĂ©ration et la tolĂ©rance. (55)

Au cours d’une sĂ©rie de confĂ©rences aux États-Unis, l’ambassadeur Turki a fait la dĂ©claration suivante, lors d’un meeting au Town Hall de Los Angeles, le 21 mars 2006 :

“Le Royaume a fait l’inventaire de toutes ses pratiques et matĂ©riels d’enseignement, et a supprimĂ© les Ă©lĂ©ments en contradiction avec les besoins d’un enseignement moderne. Nous n’avons pas seulement Ă©liminĂ© de nos vieux manuels ce qui pouvait ĂȘtre perçu comme de l’intolĂ©rance, nous avons aussi mis en Ɠuvre une rĂ©vision interne complĂšte et un plan de modernisation. Les nouveaux programmes mettent l’accent sur la pensĂ©e critique, les mathĂ©matiques et les sciences, et ils insistent aussi sur l’enseignement des vraies valeurs islamiques, sur les qualitĂ©s positives requises pour une bonne citoyennetĂ© et une bonne productivitĂ©, ainsi que sur la façon de sauvegarder (sic) la communautĂ© dans la paix, et aussi l’environnement, la santĂ© et les droits de l’Homme. À chaque niveau d’éducation, de l’école primaire au lycĂ©e, jusqu’à l’universitĂ©, le gouvernement est mĂȘme allĂ© jusqu’à sponsoriser des cours destinĂ©s Ă  promouvoir la modĂ©ration et la tolĂ©rance. DĂšs les classes de maternelle, on enseigne aux enfants l’importance de la tolĂ©rance et de la paix.”

L’ambassadeur a aussi transmis Ă  la Commission amĂ©ricaine sur la LibertĂ© Religieuse Internationale un document de 74 pages publiĂ© par l’ambassade, datĂ© de mars 2006, et intitulĂ© “RĂ©sumĂ© du programme complet de rĂ©vision des programmes Ă©ducatifs nationaux de l’Arabie saoudite”. DĂ©sirant dĂ©montrer que les manuels saoudiens ont Ă©tĂ© rĂ©formĂ©s, ce document fournit une sĂ©lection d’exemples des suppressions et des rĂ©visions de leçons, tirĂ©s de certains des textes examinĂ©s ici (une partie des modifications Ă©taient censĂ©es attester d’une tolĂ©rance accrue Ă  l’égard du “capitalisme”, du “commerce”, des “relations commerciales avec les non-croyants”, des “partis politiques”, du patriotisme national, et de la “lĂ©gislation”, sujets qui ne sont pas traitĂ©s dans cette Ă©tude). En ce qui concerne la tolĂ©rance envers d’autres religions, le rapport de mars 2006 donne les exemples suivants :

  • Dans les textes destinĂ©s au primaire, suppression des rĂ©fĂ©rences Ă  la croisade que des ChrĂ©tiens continuent de mener, aux revendications du jihad, et la dĂ©nonciation de l’étude de l’Orientalisme. Toutefois, selon la prĂ©sente Ă©tude, des dĂ©clarations similaires figurent toujours dans les manuels scolaires Ă  destination des cycles secondaires.
  • RedĂ©finition d’Abraham, prĂ©sentĂ© comme un “monothĂ©iste”. Les opinions publiques occidentales sont susceptibles de comprendre cette rĂ©vision comme Ă©tant le signe d’une plus grande tolĂ©rance Ă  l’égard des Juifs, et mĂȘme des ChrĂ©tiens, qui considĂšrent eux aussi qu’Abraham est leur “pĂšre dans la foi”. (58) Pourtant, les Musulmans aussi se rĂ©clament du prophĂšte Abraham, et ce changement n’indique pas pour autant que leur position soit nouvelle, voire plus tolĂ©rante Ă  l’égard d’autres religions.
  • De nouvelles exemptions par rapport Ă  l’interdiction des images dans un passage mettant en garde contre “le fait de glorifier des images sculptĂ©es telles que des idoles ou des statues reprĂ©sentant la crĂ©ation de Dieu.” Cette rĂ©vision, toutefois, ne semble pas nĂ©cessairement porter sur la tolĂ©rance d’autres groupes religieux, tels que les Musulmans chiites pour qui l’art fait partie de leur expression islamique. Le passage rĂ©visĂ© rĂ©pĂšte sa mise en garde contre l’art religieux et dit clairement que ces exceptions sont d’ordre pragmatique et concernent les photographies figurant sur les passeports et les cartes d’identitĂ©. (59)
  • Le langage rĂ©visĂ© qui enjoint le croyant Ă  haĂŻr l’incroyant et Ă  le traiter “justement” (dans le texte rĂ©visĂ© du CM1 sur le monothĂ©isme). La nouvelle formulation est la suivante : “HaĂŻr les infidĂšles qui s’opposent aux Musulmans, mais ne pas faire preuve d’injustice Ă  leur encontre” ; et “Et aimer pour l’amour de Dieu et haĂŻr pour l’amour de Dieu.” (60) Au mieux, les rĂ©visions des manuels envoient un message brouillĂ©. D’autres manuels utilisĂ©s actuellement continuent Ă  appeler au “jihad” (61) contre les infidĂšles, et Ă  inciter Ă  tuer des Juifs.

LA RÉACTION AMÉRICAINE

Depuis 2004, le DĂ©partement d’État amĂ©ricain qualifie l’Arabie saoudite de “pays particuliĂšrement inquiĂ©tant”, s’appuyant sur la DĂ©claration Internationale pour la LibertĂ© Religieuse, aprĂšs avoir dĂ©couvert que “la libertĂ© religieuse n’existait pas” dans le Royaume, (62) mais il s’est largement  dĂ©sintĂ©ressĂ© de l’enseignement et la propagande saoudiens, sur le plan Ă  la fois domestique et international.

Ce n’est qu’à la fin de l’annĂ©e 2005 qu’un officiel amĂ©ricain a posĂ© publiquement une question concernant le rĂŽle du gouvernement saoudien dans la diffusion d’une idĂ©ologie islamiste extrĂ©miste Ă  travers ses publications Ă©ducatives. En visite en Arabie saoudite en octobre 2005, la sous-secrĂ©taire d’État Karen Hughes a publiquement fait Ă©tat des prĂ©occupations amĂ©ricaines Ă  ce propos, et cela pour la premiĂšre fois, citant une Ă©tude, publiĂ©e plus tĂŽt cette annĂ©e-lĂ  par le Centre pour la LibertĂ© Religieuse de Freedom House, concernant les manuels scolaires du gouvernement saoudien et les publications incitant Ă  la haine religieuse, disponibles aux États-Unis.

En mars 2006, dans un rapport sur l’Arabie saoudite, le DĂ©partement d’État amĂ©ricain, avec son Rapport sur les Droits de l’Homme, a fait pour la premiĂšre fois un bref commentaire de la question : “Des ONG ont fait des rapports sur l’intolĂ©rance dans le systĂšme Ă©ducatif, et, en particulier, sur les manuels scolaires religieux encourageant l’intolĂ©rance et la haine des autres traditions religieuses, particuliĂšrement le christianisme et le judaĂŻsme. Des officiels saoudiens ont dĂ©clarĂ© avoir corrigĂ© les manuels scolaires pour en retirer les contenus visant Ă  dĂ©nigrer les religions autres que l’Islam. Pourtant, de nombreux manuels rĂ©cemment publiĂ©s ont continuĂ© Ă  faire preuve d’intolĂ©rance, dans leurs textes, Ă  l’égard du judaĂŻsme, du christianisme et de la tradition chiite en particulier.” (63)

En dehors de ce commentaire sommaire du rapport du DĂ©partement d’État, il y a peu d’indices que le gouvernement amĂ©ricain fournisse un effort soutenu pour donner suite aux dĂ©clarations du sous-secrĂ©taire Hugh.

Ayant eu l’occasion de faire directement des remarques sur la rĂ©forme Ă©ducative saoudienne lors d’une conversation publique au Royaume-Uni le 31 mars 2006, la secrĂ©taire d’État Condoleezza Rice a affirmĂ© que la rĂ©forme est en cours, puis elle a minimisĂ© l’ampleur des rĂ©formes, avant de changer de sujet sur les programmes d’échange avec l’étranger. (64) Les possibilitĂ©s d’échanges pour les Ă©tudiants saoudiens sont en effet importantes, mais elles ne remplacent pas une rĂ©elle rĂ©forme Ă©ducative rĂ©elle qui profiterait aux Ă©tudiants en Arabie saoudite et dans les Ă©coles financĂ©es par les Saoudiens dans le monde entier.

CONCLUSION

Les descriptions de l’”autre” – musulmans “dĂ©viants”, “polythĂ©istes” et “infidĂšles” – dans ces manuels d’études islamiques de l’annĂ©e scolaire en cours ne correspondent pas Ă  l’image de “modĂ©ration et de tolĂ©rance” prĂ©sentĂ©e par l’ambassadeur saoudien Ă  Washington et d’autres officiels saoudiens. Ces manuels continuent Ă  ĂȘtre le reflet d’un programme qui inculque la haine religieuse envers ceux qui ne suivent pas l’enseignement wahhabite. Comme l’annĂ©e scolaire se termine, des milliers de diplĂŽmĂ©s des Ă©coles publiques saoudiennes sortiront imprĂ©gnĂ©s de la croyance que ceux qui sont d’une religion diffĂ©rente leur sont moralement infĂ©rieurs et mĂȘme diaboliques.

L’histoire des autres guerres et conflits devrait nous rappeler que l’éducation peut ĂȘtre utilisĂ©e pour promouvoir la haine, la division et l’hostilitĂ©. Dans sa volontĂ© de jouer un rĂŽle central dans le monde musulman, l’Arabie saoudite devrait mettre en Ɠuvre des politiques d’éducation tenant compte des inquiĂ©tudes des États-Unis et des autres gouvernements dĂ©mocratiques. L’éducation est la base des perspectives d’importants progrĂšs vers la libertĂ© et la dĂ©mocratie dans la rĂ©gion. Le leader d’Al-QaĂŻda, Oussama ben Laden, l’avait bien compris. Le 23 avril 2006, dans sa cassette audio, il s’énervait contre ceux qui “se mĂȘleraient des programmes scolaires.”

Un Ă©chec de l’Arabie saoudite Ă  reformer son systĂšme Ă©ducatif sapera directement les objectifs de la politique Ă©trangĂšre visant Ă  encourager les progrĂšs en matiĂšre de modĂ©ration et de dĂ©mocratie dans le monde musulman.

De toute Ă©vidence, nous manquons d’informations. Le DĂ©partement d’État devrait fournir des informations plus dĂ©taillĂ©es dans ses rapports publics concernant l’utilisation et les contenus des manuels d’études islamiques du programme des Ă©coles publiques d’Arabie saoudite.

Le gouvernement amĂ©ricain doit aussi appuyer clairement ceux qui dĂ©noncent l’intolĂ©rance. Aux plus hauts niveaux de l’État, il faudrait soulever auprĂšs de l’Arabie saoudite le problĂšme de l’enseignement du fanatisme et de l’intolĂ©rance existant dans le matĂ©riel Ă©ducatif. Il devrait apporter son aide Ă  ceux qui prennent la dĂ©fense des minoritĂ©s musulmanes non wahhabites et des non musulmans rĂ©sidant dans le Royaume.

En tant que signataire de la DĂ©claration des Droits de l’Homme, et en tant qu’État membre des Nations Unies, l’Arabie saoudite se doit de dĂ©fendre la tolĂ©rance, le respect du pluralisme et la libertĂ© de religion. En tant qu’alliĂ© stratĂ©gique des États-Unis, elle devrait mettre immĂ©diatement fin Ă  la propagation de la haine et des prĂ©textes religieux prĂŽnant l’hostilitĂ© et la violence dans ses programmes et manuels d’éducation.

APPENDICE A : EXTRAITS DETAILLES DES MANUELS

Dans le manuel du cours prĂ©paratoire sur le monothĂ©isme et sa jurisprudence, on enseigne aux Ă©tudiants que les juifs, les chrĂ©tiens et autres non musulmans sont promis “au feu de l’enfer”. Alors que beaucoup de religions enseignent qu’elles sont l’unique et vraie foi, les affirmations saoudiennes sont d’une nature diffĂ©rente : elles sont parrainĂ©es par le gouvernement, elles contredisent l’Islam qui enseigne que le judaĂŻsme et le christianisme sont “des religions divines”, et elles sont utilisĂ©es comme point de dĂ©part d’une argumentation qui finalement conduit les manuels de l’enseignement secondaire Ă  prĂ©senter une justification de la violence religieuse.

  • “Toute religion autre que l’Islam est fausse.” (65)
  • “Remplir les blancs avec les mots appropriĂ©s (Islam, enfer) :

Toute religion autre que _____ est fausse. Quiconque meurt en dehors de l’islam va _____.” (66)

  • “Donnez des exemples de fausses religions, comme le judaĂŻsme, le christianisme, le paganisme, etc.” (67)
  • “Expliquez que quand quelqu’un meurt en dehors de l’islam, l’enfer est son destin.” (68)

Un manuel de CM1 sur le monothĂ©isme et sa jurisprudence apprend aux Ă©lĂšves que “haĂŻr les polythĂ©istes et les infidĂšles” est une exigence de la “vraie foi”. D’une façon incongrue, la mĂȘme phrase leur apprend qu’ils ne doivent pas traiter les infidĂšles “avec injustice”, mais ne fournit aucun Ă©claircissement de ce que ceci peut signifier.

  • “Croire n’est pas seulement un mot qu’une personne prononce avec la langue. Croire se manifeste par un discours, une conviction et une action.” (69)
  • “La Vraie croyance signifie : 
 Que vous haĂŻssez les polythĂ©istes et les infidĂšles mais que vous ne les traitez pas injustement.” (70)

La question de la haine de l’infidĂšle est dĂ©veloppĂ©e plus loin dans une discussion sur la loyautĂ© et l’amitiĂ© dans le manuel du CM2 sur le monothĂ©isme, les hadiths, la jurisprudence et la rĂ©citation coranique. On apprend aux Ă©lĂšves Ă  ĂȘtre loyal et Ă  ne se lier d’amitiĂ© qu’aux autres “croyants au monothĂ©isme”. Il enseigne que :

  • “Il n’est pas permis d’ĂȘtre un ami loyal de ceux qui s’opposent Ă  Dieu et Ă  Son prophĂšte.” (71)
  • “Celui qui obĂ©it au prophĂšte et accepte l’unicitĂ© de Dieu ne peut pas ĂȘtre loyal Ă  ceux qui s’opposent Ă  Dieu et Son ProphĂšte, mĂȘme s’ils sont ses plus proches parents.” (72)
  • “Il est interdit Ă  un musulman d’ĂȘtre l’ami loyal de quelqu’un qui ne croit pas en Dieu et en son ProphĂšte, ou de quelqu’un qui combat l’Islam.” (73)
  • “Un musulman, mĂȘme s’il vit au loin, est votre frĂšre en religion. Quelqu’un qui s’oppose Ă  Dieu, mĂȘme s’il est votre frĂšre par les liens familiaux, est votre ennemi en religion.” (74)

Le manuel de sixiĂšme sur le monothĂ©isme, les hadiths, la jurisprudence et la rĂ©citation coranique ordonne aux Ă©lĂšves de ne pas “pleurer” aux funĂ©railles et de ne pas “prier” dans les cimetiĂšres ou dans les mosquĂ©es construites sur des tombes, et donc de bannir les traditions de deuil de nombreux chiites et autres musulmans :

Interdictions pour les obsĂšques :

  1. Il est interdit d’ĂȘtre en colĂšre pour la perte du dĂ©funt, de pleurer fort, de dĂ©chirer ses vĂȘtements, ou de se frapper les joues ou autres parties du corps.
  2. Il est interdit de s’asseoir et de marcher sur les tombes.
  3. Il est interdit de prier sur les tombes, Ă  l’exception de la priĂšre funĂ©raire.
  4. Il n’est pas bon d’élever la voix au cours des funĂ©railles, mĂȘme pour mentionner le nom de Dieu ou faire la lecture du Coran.
  5. Il est interdit de construire des mosquĂ©es sur les tombes. ” (75)

Le manuel de sixiĂšme sur l’Histoire de l’Arabie saoudite contient une leçon sur la Palestine, dans laquelle les Ă©lĂšves apprennent que si les musulmans s’unissent dans le “combat” contre les Juifs et leurs alliĂ©s amĂ©ricains et britanniques, ils seront victorieux, comme ils le furent naguĂšre contre les croisĂ©s chrĂ©tiens. En reliant la question palestinienne avec les croisades, on pourrait facilement dĂ©duire du texte que ce “combat” pourrait ou devrait ĂȘtre militaire. Une carte de la rĂ©gion accompagne le texte, mais Ă  la place d’IsraĂ«l avec ses frontiĂšres d’avant 1948, la lĂ©gende mentionne “Palestine occupĂ©e, 1948.”

  • “Tout comme les musulmans se couvrirent jadis de succĂšs lorsqu’ils s’unirent pour entreprendre de vraiment chasser de Palestine les croisĂ©s chrĂ©tiens, les arabes et les musulmans sortiront victorieux — si Dieu le veut — des Juifs et de leurs alliĂ©s, s’ils s’unissent et combattent le vrai jihad de Dieu, car Dieu en a le pouvoir.”
  • “Quel est le chef musulman qui a dĂ©fait les croisĂ©s et libĂ©rĂ© JĂ©rusalem ?”
  • “Quel est le nom de la bataille oĂč il triompha ?”
  • “Citer un autre verset du Coran qui proclame que Dieu aide les croyants.”
  • “Citer le noble hadith qui explique les caractĂ©ristiques des juifs.”

En quatriĂšme, le manuel sur le monothĂ©isme met en garde contre l’imitation des incroyants, et apprend aux Ă©lĂšves Ă  repĂ©rer les caractĂ©ristiques “condamnables” des juifs. On y apprend aussi que font partie des incroyants, les musulmans qui ne respectent pas la pratique wahhabite consistant Ă  ne pas construire de mosquĂ©e sur des lieux de sĂ©pulture.

  • “L’élĂšve remarque certaines caractĂ©ristiques condamnables des juifs.”
  • “L’élĂšve est mis en garde contre l’imitation des juifs et des chrĂ©tiens, qui vĂ©nĂšrent excessivement les hommes de bien.”
  • “L’élĂšve donne des exemples de polythĂ©isme parmi les membres de cette nation (l’Arabie saoudite).”
  • “Ce sont les gens du Chabbat, dont Dieu transforma les jeunes en singes et les vieux en porcs, pour les punir.” “Comme on le trouve dans Ibn Abbas : les singes sont [les] juifs, les gardiens du Chabbat, tandis que les porcs sont les chrĂ©tiens infidĂšles qui communient en JĂ©sus.”
  • “Dieu a dit Ă  son prophĂšte Mahomet, Ă  propos des juifs qui apprirent du livre de Dieu (la Torah et les Évangiles) que Dieu seul est digne d’adoration. MalgrĂ© cela, ils Ă©pousent de fausses croyances d’idolĂątrie, de divination et de sorcellerie. En faisant cela, ils obĂ©issent au Malin. Ils prĂ©fĂšrent les gens de faussetĂ© aux gens de vĂ©ritĂ©, par envie et inimitiĂ©. Ils s’attirent ainsi la condamnation, et c’est pour nous une mise en garde de ne pas faire comme ils firent.”
  • “Les juifs ont perdu leur religion et attaquĂ© la religion de l’Islam, qui consiste Ă  accepter l’unicitĂ© de Dieu et ne vĂ©nĂ©rer que lui seul.”
  • “Ce sont les juifs, qui sont maudits de Dieu et contre lesquels Sa colĂšre est telle que jamais plus il ne sera satisfait [d'eux].”
  • “Des gens du peuple du Chabbat furent transformĂ©s en singes et en porcs pour punition. Certains d’entre eux adorĂšrent le Malin, et non pas Dieu, par la consĂ©cration, le sacrifice, la priĂšre, l’appel Ă  l’aide, et d’autre types d’adorations. Certains juifs vĂ©nĂšrent le Malin. Pareillement, certains membres de cette nation (l’Arabie saoudite) vĂ©nĂšrent le Malin, et non pas Dieu.”
  • “Construire des mosquĂ©es sur des tombes est une forme de polythĂ©isme.”
  • “Certains pays musulmans ont vu des tombes d’hommes de bien vĂ©nĂ©rĂ©es par la construction de mosquĂ©es. Des tombes ont Ă©tĂ© adorĂ©es. Ainsi, les musulmans imitĂšrent les chrĂ©tiens.”
  • “Lister certaines caractĂ©ristiques condamnables des juifs d’aprĂšs le verset.”
  • “ActivitĂ© : l’élĂšve rĂ©dige une composition sur les dangers de l’imitation des infidĂšles, donnant des exemples d’imitation parmi les Ă©lĂšves. Il en fait ensuite la lecture Ă  ses camarades de classe.”

Un manuel saoudien de troisiÚme sur les hadiths décrit en termes apocalyptiques la violence de la punition de Dieu contre les juifs, les chrétiens et les autres incroyants. Il cite de maniÚre sélective un hadith incendiaire à propos de la violente sanction contre les juifs, et le rend applicable largement, sans le remettre dans le contexte historique, et en ignorant les hadiths respectueux envers les juifs. Cette leçon est ensuite directement reliée à la situation politique des Palestiniens.

  • “Les affrontements entre cette communautĂ© musulmane (oumma) d’une part, et les juifs et les chrĂ©tiens d’autre part, durent depuis longtemps, et continueront selon la volontĂ© de Dieu. Dans ce hadith, Mahomet nous donne une illustration de la bataille entre les musulmans et les juifs.”
  • “RapportĂ© par Abu Huraira : le prophĂšte a dit que l’Heure (du Jugement) n’adviendrait pas avant que les musulmans n’aient combattu les juifs et ne les aient tuĂ©s. [Elle ne viendra pas] tant que les juifs se cachent derriĂšre des rochers et des arbres, tant que les rochers et les arbres ne disent : “O musulman ! O serviteur de Dieu ! Il y a un juif qui se cache derriĂšre moi. Viens et tue-le.” À part le gharqad, qui est un arbre des juifs.”
  • “C’est la sagesse de Dieu que musulmans et juifs continuent Ă  lutter jusqu’à l’Heure du Jugement.”
  • “Voici la bonne nouvelle pour les musulmans : Ă  la fin, Dieu leur viendra en aide contre les juifs, et ce sera un des signes qu’il est l’Heure du Jugement.”
  • “Les musulmans vont triompher car ils sont droits. Celui qui est droit triomphe toujours, mĂȘme lorsque la majoritĂ© est contre lui.”
  • “Dieu aidera les musulmans si leur intentions sont sincĂšres, s’ils sont unis, s’ils adhĂšrent Ă  la loi de leur Seigneur, s’ils obĂ©issent Ă  Ses jugements, et s’ils sont patients et endurants.”
  • “Les juifs et les chrĂ©tiens sont les ennemis des croyants, et ils ne peuvent reconnaĂźtre les musulmans.”
  • “Ce hadith a montrĂ© une des caractĂ©ristiques des juifs. C’est : [remplir les balncs].”
  • “Aider ses camarades de classe Ă  trouver des exemples de la façon dont nos frĂšres musulmans souffrent en Palestine, et Ă  proposer des moyens de rĂ©duire ces souffrances.”

Un manuel de seconde sur le monothĂ©isme contient un long exposĂ© oĂč sont accusĂ©es de “polythĂ©isme” d’autres traditions musulmanes qui interprĂštent diffĂ©remment le Coran, en faisant rĂ©fĂ©rence aux sunnites, chiites et soufis, qui ensemble composent la majoritĂ© des musulmans qui rĂ©sident en Arabie saoudite, et dans le monde en gĂ©nĂ©ral. Les disciples de la doctrine Ashrite (musulmans sunnites qu’on trouve partout dans le monde) et ceux de la doctrine Maturidi (musulmans sunnites installĂ©s principalement au Pakistan et en Inde), c’est-Ă -dire des millions de sunnites au travers du monde, sont dĂ©crits comme “polythĂ©istes” ou idolĂątres :

  • Il affirme que les fondateurs et les disciples de ces doctrines sunnites sont “de mauvais prĂ©dĂ©cesseurs Ă  de mauvais successeurs.”
  • Ils y sont aussi condamnĂ©s soit parce qu’ils ne font pas une lecture littĂ©rale des textes concernant les noms et caractĂšres de Dieu, “comme interprĂ©ter le visage [de Dieu] comme Son essence, et Sa main comme les bĂ©nĂ©dictions qu’Il dispense”, soit parce qu’ils sont accusĂ©s de “croire que [les Ă©critures] ne veulent pas dire ce que leur sens littĂ©ral suggĂšre.”

Un autre manuel scolaire de seconde, sur le Hadith et la culture islamique, contient une leçon sur le “mouvement sioniste”. C’est un mĂ©lange curieux de thĂ©ories conspirationnistes Ă©chevelĂ©es autour des loges maçonniques, des Rotary ou Lions clubs, accompagnĂ© d’insultes antisĂ©mites. Il affirme que “Les Protocoles des Sages de Sion” est un document authentique et enseigne aux Ă©lĂšves qu’il rĂ©vĂšle ce que les juifs croient vraiment. Il tient les juifs pour responsables de beaucoup de guerres et discordes dans le monde. Bien que facilement identifiables comme cinglĂ©es, ces thĂ©ories conspirationnistes gagnent du terrain. Le Hamas a adoptĂ© dans sa charte des thĂ©ories complotistes qui sont calquĂ©es presque point par point sur celles de ce manuel saoudien. Cette annĂ©e, le MĂ©morial des États-Unis pour l’Holocauste a inaugurĂ© une exposition sur les Protocoles, l’identifiant comme “dangereux” et signalant qu’ “en dĂ©pit d’innombrables dĂ©monstrations que les Protocoles est un faux, le mythe de la conspiration juive mondiale a conservĂ© une force incroyable pour les Nazis et d’autres qui cherchent Ă  rĂ©pandre la haine des juifs.” Ce manuel saoudien de seconde affirme :

  • “La Franc-maçonnerie est secrĂštement juive. Elle met en avant des slogans gĂ©nĂ©raux et humanistes de sorte que des non-juifs puissent rallier sa cause. C’est un mouvement sĂ©culier, athĂ©e et secret qui sert indirectement les juifs. Elle est le pouvoir secret qui crĂ©e des circonstances et conditions favorables pour les juifs. En tant que tel, elle aide le Sionisme Ă  atteindre ses objectifs.
  • “Buts du mouvement sioniste
  1. Instiller un Ă©tat d’esprit belliqueux parmi les juifs, ainsi qu’un fanatisme religieux et nationaliste pour dĂ©fier les autres religions, nations et peuples.
  2. Etablir un contrĂŽle du monde par les juifs. Le point de dĂ©part pour arriver Ă  cette fin est l’instauration de leur gouvernement dans la terre promise, qui s’étend du Nil Ă  l’Euphrate.
  3. Inciter Ă  la rancƓur et Ă  la rivalitĂ© entre les grandes puissances afin qu’elles se combattent, et allumer le feu de la guerre entre les États, pour les affaiblir et favoriser leur propre avĂšnement.
  • Les Protocoles des Sages de Sion “a Ă©tĂ© dĂ©couvert au XIXe siĂšcle. Les juifs ont tentĂ© de le rĂ©futer mais il y a de nombreuses preuves de leur vĂ©racitĂ© et de leur origine parmi les sages de Sion.”
  • “Le protocole est rĂ©sumĂ© par les points suivants :
  1. Saper les fondations de la communautĂ© internationale existante et ses systĂšmes pour permettre au sionisme de s’arroger le contrĂŽle sur le monde.
  2. Eliminer en particulier les nationalités, les religions et les nations chrétiennes.
  3. ƒuvrer à accroütre la corruption des gouvernements existant en Europe. Le sionisme croit en la corruption et l’effondrement de ces gouvernements.
  4. Prendre le contrĂŽle de la presse et des moyens de publication et de propagande ; utiliser l’or pour attiser les troubles ; exploiter les dĂ©sirs des peuples et propager la dĂ©pravation.”
  • “La preuve irrĂ©futable de la vĂ©racitĂ© des Protocoles et des plans juifs infernaux qu’il contient est que les plans, complots et conspirations qu’il dĂ©taille ont Ă©tĂ© mis Ă  exĂ©cution. Quiconque lit les Protocoles — et il est apparu au XIXe siĂšcle — rĂ©alisera Ă  quel point ce qu’il dĂ©crit a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mis en pratique.”
  • “Exemples de moyens par lesquels les sionistes atteignent leurs objectifs :
  1. La sĂ©dition, les ruses et la conspiration tout au long de l’histoire. Par exemple :
    1. La RĂ©volution française : les juifs ont exploitĂ© la RĂ©volution française pour combattre les religions, dĂ©truire les valeurs et rĂ©pandre des slogans insensĂ©s. Ils ont participĂ© aux prĂ©paratifs de la RĂ©volution et Ă  l’établissement de ses codes moraux.
    2. La PremiÚre Guerre mondiale : les juifs ont joué un rÎle en la déclenchant.
    3. La chute du califat ottoman islamique : le rĂŽle des juifs Dönme dans sa chute n’est pas un secret.
    4. La RĂ©volution russe bolchĂ©vique contre le rĂšgne du Tsar. Il est connu que les racines de la pensĂ©e marxiste sont juives. Karl Marx Ă©tait un juif d’Allemagne.
  • “On ne peut quasiment pas trouver d’exemple de sĂ©dition dans laquelle les juifs n’aient pas jouĂ© un rĂŽle.”
  • “La tentative de submerger les peuples par le vice et la prostitution gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Les juifs ont pris le contrĂŽle de cette Ă©conomie et essayent de la dĂ©velopper. Ils gĂšrent des bars en Europe et en AmĂ©rique, ainsi qu’en IsraĂ«l.”

“La prise de contrĂŽle de la littĂ©rature et des arts ; la diffusion de littĂ©rature dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e, pornographique ; et l’encouragement de tendances perverties dans la littĂ©rature et les arts.”

“La prise de contrĂŽle de l’industrie du cinĂ©ma dans le monde occidental et ailleurs dans le monde.”

“Fraude, corruption, vol, et escroqueries.”

  • “Les mouvements visant la destruction que le sionisme a utilisĂ©s pour atteindre ses buts.
  1. Franc-maçonnerie. Il s’agit d’une organisation secrĂšte juive qui travaille sournoisement Ă  l’avancement des intĂ©rĂȘts juifs au sens large. La Maçonnerie est un mot trompeur qui oriente les auditeurs Ă  penser qu’il s’agit d’une noble profession de foi, puisqu’elle signifie “libre construction” et que son slogan est “libertĂ©, fraternitĂ© et Ă©galitĂ©.”
  2. B’nai Brith, ou fils de l’Alliance. Ce groupe a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en AmĂ©rique en 1834.
  3. Lions Club International. “Lions” veut dire lions. Ce sont des clubs maçonniques basĂ©s en AmĂ©rique, et ils ont des agents secrets partout sur la planĂšte.
  4. Rotary Club. Il a Ă©tĂ© fondĂ© Ă  Chicago en 1905 et s’est depuis rĂ©pandu partout dans le monde.”

Le texte de niveau seconde sur la jurisprudence enseigne que, selon la loi, la vie d’une personne non musulmane (ainsi que des femmes et, par implication, des esclaves) ne vaut qu’une fraction de celle d’un “male musulman libre”. (117) Le prix du sang (la diyya) est l’argent payĂ© Ă  la victime ou Ă  ses hĂ©ritiers en cas de meurtre ou de blessure.

  • “La diyya pour un infidĂšle libre. [Sa quantitĂ©] est la moitiĂ© de la diyya pour un musulman mĂąle, qu’il appartienne ou non aux “gens du livre” (comme les paĂŻens, zoroastriens etc.)” (118)
  • “La diyya pour une femme : la moitiĂ© de la diyya pour un homme, selon sa religion. La diyya pour une femme musulmane est la moitiĂ© de la diyya pour un musulman mĂąle et la diyya pour une femme des infidĂšles est la moitiĂ© de la diyya pour un infidĂšle mĂąle.” (119)

Le manuel de premiùre sur les hadiths et la culture islamique pour les garçons des filiùres Gestion, Études sociales, Histoire naturelle et Études techniques enseigne aux musulmans de ne pas saluer les infidùles et de ne pas faire preuve de courtoisie envers eux.

  • “La salutation ‘Que la paix soit avec vous’ est rĂ©servĂ©e aux fidĂšles. Elle ne peut ĂȘtre adressĂ©e aux autres.” (120)
  • “Si on arrive dans un lieu oĂč il y a Ă  lĂ  fois des musulmans et des infidĂšles, on devrait employer une salutation destinĂ©e aux musulmans.” (121)
  • “Ne leur [les chrĂ©tiens et les juifs] cĂ©dez pas le passage dans une route Ă©troite par honneur et par respect.” (122)

Le manuel de premiĂšre pour garçons sur les Hadiths dans les filiĂšres de Gestion, Sociologie, Histoire Naturelle et Études Techniques comprend Ă©galement une leçon d’histoire sĂ©lective sur “La menace du CroisĂ©â€ qui est identifiĂ©e comme “l’origine du conflit entre musulmans et chrĂ©tiens.” Il n’y est fait mention ni de la conquĂȘte musulmane du Moyen-Orient ni des invasions de l’Europe par les musulmans avant les Croisades ni d’aucun exemple de cohabitation paisible entre les musulmans et l’Occident ni d’aucun exemple d’aide militaire et de coopĂ©ration des États-Unis envers l’Arabie saoudite ou aucun autre pays musulman. Il y est enseignĂ© que la menace du CroisĂ© a commencĂ© avec la premiĂšre Croisade en 1095 et se poursuit dans l’ùre moderne avec le prosĂ©lytisme chrĂ©tien, les Ă©tudes orientalistes et le colonialisme. Cet enseignement inclut “le dĂ©bat sur la condition de la femme” dans la croisade moderne. DiffĂ©rentes missions mĂ©dicales ainsi que des Ă©coles, universitĂ©s, programmes radio et services sociaux chrĂ©tiens Ă  l’Ɠuvre au Moyen-Orient sont citĂ©s comme faisant partie de la croisade moderne. Le plus alarmant est que cet enseignement maintient que les croisades n’ont pas pris fin. En ceci, il fait Ă©cho aux dĂ©clarations d’Oussama ben Laden qui avait dĂ©signĂ© ses ennemis comme “CroisĂ©s-Sionistes”.

  • “La nouvelle approche des croisades a pris plusieurs formes, dont :
  1. ProsĂ©lytisme (ÉvangĂ©lisation) : conduit par l’Église et soutenu par les gouvernements chrĂ©tiens.
  2. L’Orientalisme : conduit par des Ă©rudits et des intellectuels au service de l’Église et des gouvernements chrĂ©tiens.
  3. La colonisation militaire.” (123)
  • “Domaines d’activitĂ© missionnaire
  1. Services de santé

L’activitĂ© consiste Ă  Ă©tablir des hĂŽpitaux et des cliniques chrĂ©tiennes et d’y envoyer des mĂ©decins itinĂ©rants. Comme dit l’un des Ă©vangĂ©listes, “lĂ  oĂč il y a des gens, il y a de la douleur. Et lĂ  oĂč il y a de la douleur, il y a besoin de mĂ©decins. Et partout oĂč il y a besoin de mĂ©decins, il y a une opportunitĂ© d’activitĂ© missionnaire (Ă©vangĂ©lisation).”

L’un des premiers exemples fut la Mission MĂ©dicale AmĂ©ricaine de Sivas en Turquie en 1859.

AprĂšs 1875, des centres mĂ©dicaux croisĂ©s furent Ă©tablis Ă  Gaza, Naplouse et d’autres villes de Syrie et de Palestine.

  1. Fondation d’églises, monastĂšres et couvents

Cela a eu lieu dans tous les pays musulmans oĂč se trouvent des chrĂ©tiens, mĂȘme si ces derniers se comptent sur les doigts de la main. Des Ă©glises ont mĂȘme Ă©tĂ© fondĂ©es dans des pays dans lesquels il n’y a pas de chrĂ©tiens parmi la population.

  1. Fondation d’écoles

Ils fondĂšrent plusieurs Ă©coles dans le monde islamique avec diffĂ©rents niveaux d’instruction. Ceci inclut : l’UniversitĂ© AmĂ©ricaine de Beyrouth et du Caire, l’UniversitĂ© JĂ©suite, le CollĂšge Robert Ă  Istanbul, le CollĂšge Gordon [Memorial] Ă  Khartoum, et d’autres trop nombreux pour ĂȘtre mentionnĂ©s.

  1. Services sociaux

Il y a des maisons d’accueil pour orphelins, pour les vieux, les veuves, les femmes divorcĂ©es, etc.

  1. Création de stations de radio diffusant dans les pays musulmans, dans leur langue

La radio “La Voix du Pardon”, Radio Chypre à Nicosie, Radio Monte Carlo, la radio “La Voix des Bonnes Nouvelles” à Addis-Abeba, et Radio Vatican.

  1. Presse Ă©crite et livres appelant Ă  la conversion au christianisme”

Un manuel de terminale sur le Hadith et la culture islamique, destinĂ© Ă  des garçons inscrits au cursus de Gestion, Études Sociales, Sciences Naturelle et Technique, contient un chapitre “le Jihad et le chemin de Dieu”. Celui-ci explique les diverses significations du Jihad et examine leur application. Bien que le texte explique que l’un des sens du Jihad se trouve dans l’auto-amĂ©lioration et le “combat spirituel”, il reconnaĂźt Ă©galement que le mot contient aussi un sens plus militant. Cette discussion ne mentionne pas l’interdiction de l’usage de la contrainte dans l’Islam, et ne clarifie pas le fait de savoir si les infidĂšles peuvent ĂȘtre militairement forcĂ©s Ă  accepter “l’appel”. En fait, en plusieurs endroits, le texte justifie l’aspect militant en tant que vecteur de propagation de la foi. Le mot qital, traduit ici par “bataille”, est dĂ©rivĂ© de qatala, “tuer” et n’est quasiment jamais utilisĂ© mĂ©taphoriquement.

  • “Le Jihad est le chemin de Dieu — qui consiste Ă  combattre les incroyants, l’injustice et ceux qui la perpĂštrent — c’est le summum de l’Islam. Cette religion s’est levĂ©e par le Jihad et grĂące au Jihad son Ă©tendard a flottĂ© haut. C’est l’un des actes les plus nobles, qui rapproche de Dieu, et d’une des preuves les plus magnifiques de l’obĂ©issance Ă  Dieu” (125)
  • “Les clercs musulmans reconnaissent que le Jihad, utilisĂ© pour rĂ©pandre la foi, est une obligation. Si un nombre suffisamment important de personnes s’y attĂšlent, ceux qui restent n’ont pas commis de pĂ©chĂ©â€ (126)
  • “Dieu a interdit aux musulmans de faire le Jihad en masse, et leur recommande de mobiliser un groupe dans chaque communautĂ© pour se soumettre Ă  l’obligation du Jihad, ce qui libĂšre le reste du groupe [de cette obligation].” (127)
  • “Quand le Jihad de combat est-il le chemin de Dieu ? La bataille ne peut poursuivre que deux buts : obĂ©ir Ă  un ordre de Dieu, se sacrifier sur Son chemin, rĂ©pandre la foi du Dieu Unique, dĂ©fendre le royaume de l’Islam et des musulmans, et Ă©lever le verbe de Dieu. Cela est le Jihad dans la voie de Dieu.” (128)
  • “Le Jihad se poursuit jusqu’au jour de la RĂ©surrection.” (129)
  • “Dans sa sagesse, Dieu fait perdurer le combat entre la VĂ©ritĂ© et le Mensonge jusqu’au jour de la RĂ©surrection. Aussi longtemps que ce conflit continue, le Jihad continue.” (130)

ANNEXE B

L’ACADEMIE ISLAMIQUE SAOUDIENNE

L’AcadĂ©mie Islamique saoudienne est la branche amĂ©ricaine d’un rĂ©seau mondial de 20 Ă©coles supervisĂ©es et financĂ©es par l’État saoudien. Le prĂ©sident du conseil d’administration de l’acadĂ©mie est l’ambassadeur saoudien Ă  Washington, actuellement le prince Turki Al-Faisal. Les frais de scolaritĂ© sont payĂ©s par le gouvernement saoudien. (131) Les Ă©tudes islamiques y sont enseignĂ©es Ă  partir des mĂȘmes manuels wahhabites qui ont Ă©tĂ© analysĂ©s dans cette Ă©tude (certains de ces manuels rĂ©fĂ©rencĂ©s dans cette Ă©tude ont Ă©tĂ© fournis par des familles liĂ©es avec l’AcadĂ©mie).

Établie en 1984, son campus principal (Classe 2 – 12) est situĂ© Ă  Alexandrie, Virginie, dans la pĂ©riphĂ©rie de Washington, D.C. (132) Sa mission consiste Ă  “ĂȘtre l’établissement d’enseignement de premier plan” pour la communautĂ© musulmane. (133) L’école comprend plus d’un millier d’étudiants chaque annĂ©e. Comme d’autres acadĂ©mies saoudiennes Ă  l’étranger, l’inscription est ouverte aux enfants de diplomates saoudiens et Ă  d’autres Ă©tudiants qui n’ont pas de lien avec le royaume.

Toutes les acadĂ©mies saoudiennes Ă  l’étranger, avec l’exception de celles basĂ©es aux États-Unis et en Grande-Bretagne, utilisent le mĂȘme programme fixĂ© par le ministĂšre saoudien de l’Éducation qui est Ă©galement utilisĂ© par les Ă©coles publiques en Arabie saoudite mĂȘme. Aux États-Unis, l’AcadĂ©mie saoudienne a un programme d’enseignement double, rassemblant le programme du ministĂšre saoudien de l’Éducation pour les Ă©tudes islamiques et l’arabe avec le programme d’enseignement du district local pour les mathĂ©matiques, l’informatique, les sciences et l’anglais. (134)

En 2002, le Washington Post fournĂźt un rare aperçu de ce qui est enseignĂ© Ă  l’AcadĂ©mie : “Alors [les Ă©tudiants] remplissent les classes du cours d’études islamiques, oĂč les manuels leur disent que le Jour du Jugement ne peut pas venir avant que JĂ©sus Christ ne revienne sur Terre, casse la croix et convertisse chacun Ă  l’Islam, et avant que les musulmans ne commencent Ă  attaquer les juifs.” (135) Un citoyen amĂ©ricain qui y Ă©tait major de sa promotion fut reconnu coupable le 29 mars 2006 pour avoir complotĂ© l’assassinat du PrĂ©sident George W. Bush et ĂȘtre un membre d’Al-QaĂŻda, et fut condamnĂ© Ă  30 annĂ©es d’emprisonnement. (136)

L’AcadĂ©mie est accrĂ©ditĂ©e par l’Association MĂ©ridionale des CollĂšges et Écoles et la Commission pour l’AccrĂ©ditation Internationale et Trans-RĂ©gionale.

Dix-neuf autres Ă©coles saoudiennes, chacune prĂ©sidĂ©e par l’ambassadeur local d’Arabie saoudite, sont installĂ©es de par le monde, Ă  Alger, Ankara, Beijing, Berlin, Bonn, Djibouti, Islamabad, Istanbul, Jakarta, Karachi, Kuala Lumpur, Londres, Madrid, Moscou, Paris, Rabat, Rome, Tunis et Vienne. (137)

Source : Freedom House, 2006

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

↧

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5872

Trending Articles