mardi 22 décembre 2015
Guerre sans merci au Yémen : « La mélodie de notre exil »
Source : https://www.youtube.com/watch?v=rZrNh--XGYM
Traduction : Salah Lamrani (http://sayed7asan.blogspot.fr/)
La ville historique de Sanaa a été ouverte à des populations provenant de diverses régions et milieux depuis le 4ème siècle avant J.C. Elle les a accueillis tout au long de ses périodes prospères et difficiles, devenant un témoin de leurs joies et de leurs peines.
Encore une fois, Sanaa est prise dans une période de turbulences, et ses vents portent des mélodies d’exil, au point que ses habitants se sentent comme des étrangers. Aujourd’hui, ils attendent dans la peur et la crainte de l’inconnu.
Pourtant, la résilience de Sanaa ne peut pas et ne sera pas détruite. Elle continue d’aimer ses habitants, et maintient la conviction que le soleil se lèvera à nouveau. « Mélodies d’étrangers ».
Par ses images puissantes, cette courte vidéo donne vie aux poèmes du poète yéménite Abd-al-Aziz Al-Maqaleh, qui rappellent aux citoyens la force et la résilience de leur ville malgré les nombreux conflits.
Le message est un rappel que, peu importe à quel point la ville semble étrangère, ses habitants ne sont pas des étrangers dans leur propre ville.
C’est leur ville. C’est chez eux.
C’est le lieu où ils feront la différence en tant qu’agents de la paix
Voir également :
De la Palestine au Yémen : honneur et déchéance du monde arabe
Yémen : Une Voix dans le Désert (Témoignage poignant sur la barbarie saoudienne)
La mélodie de notre exil.
Est-ce que la folie est devenue sensée ?
Est-ce que l’irrationalité est devenue raison ?
C’est une question que pose l’esprit humain
paralysé par la peur
et accablé par les chagrins.
Est-ce que la nuit qui répand ses ténèbres sur la terre est devenue une barrière éternelle ?
Ou y a-t-il, après la nuit, un jour
qui a sur la terre une durée déterminée et des périodes fixes ?
Elle est la mélodie de notre exil et la couleur de nos discussions,
et notre prière aux heures de joie et d’ennui.
Qu’importe combien la nuit a recouvert ses montagnes,
et combien le danger a envahi et opprimé ses rues,
qu’importe que la vieille chaîne ait paralysé sa jambe
telle une blessure béante à la face du soleil, sur l’œil de la lune.
Un ouragan dévastera les ténèbres de son jour
et une aube généreuse l’embrassera dans sa tendresse.
Nous avons brisé le visage de notre exil,
et ce que nos nuits étrangères ont conservé en fait de fausses images.
Les navires du départ se sont fracassés
et elle a expiré dans les bras de notre rive véritable.
Sanaa est incontournable.
Un jour, le chant du destin a été entonné depuis notre exil.
Sanaa est incontournable, si long que soit le voyage pour l’atteindre.
Elle est incontournable.
Notre amour, son désir de nous revoir
font résonner cet appel tout autour de nous : « Où trouverons-nous refuge ? »
Nous avons porté ses chagrins et ses blessures sous nos paupières, ils ont germé et les fruits sont mûrs.
Sanaa... Même si elle s’endort sur ses chagrins pour un temps...
Même si elle s’endort sur ses chagrins pour de bon, et que la torpeur et l’engourdissement la saisissent.
Son aube se révoltera à la face des ténèbres, sans aucun doute,
et ce jour-là, la pluie noiera sa sècheresse.
Oeuvre du poète yéménite Abd-el-Aziz Al-Maqaleh, dans “Réalité insensée”, « Sanaa est incontournable »
Publié par Sayed Hasan à 21:46
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