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ÉTHYLOTEST: EN ATTENDANT UNE RÉPONSE ?

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Le Point.fr - Publié le 27/11/2012 à 09:15 - Modifié le 27/11/2012 à 12:35

Enfin une initiative de bon sens ? Le CNSR devrait recommander l'abandon d'une mesure controversée et largement incomprise.

 C'est une information qui devrait être confirmée rapidement, l'obligation de détention de deux éthylotests à bord de chaque véhicule sera annulée après avoir été soumise aux premiers travaux de la Commission nationale de sécurité routière (CNSR). Celle-ci, laissée en sommeil depuis 2008 par le précédent gouvernement, vient d'être réactivée par le gouvernement Ayrault sous la houlette du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
 

Elle se réunit pour la première fois ce matin et aura, à l'ordre de ses travaux prioritaires, l'examen du bien-fondé de cette mesure très controversée. "La mise en oeuvre de ces éthylotests est une question légitime", a dit Manuel Valls ce matin sur Europe 1. "Je veux continuer à combattre toutes les causes d'accidents et notamment l'alcoolémie au volant.

J'ai remis en place la Commission nationale de sécurité routière sous la direction du sénateur Armand Jung, qui examinera le dossier, et je suivrai ses recommandations."

Depuis le printemps, date de son annonce, le feuilleton de l'éthylotest obligatoire a alimenté les conversations et les polémiques.

Campé sur une mesure imaginée sous l'ancien quinquennat, la sécurité routière semblait déterminée à imposer coûte que coûte (voir notre article) une mesure tout d'abord reportée de six mois afin que les usagers puissent s'équiper face à une pénurie qui guettait.

Un investissement significatif, évalué à 10 euros dans un premier temps puis à deux ou trois euros par ballon, mais largement incompris par les usagers.

Le montage de la cartouche réactive chez le fabricant Pellmex

Ce sont les associations elles-mêmes qui sont montées au créneau, que ce soient celles représentant les automobilistes ou, et c'est plus surprenant, celles défendant les victimes de la route.

Chantal Perrichon, de la Ligue contre la violence routière, a résumé ce matin sur Europe 1 toutes les raisons qui militent contre cet éthylotest. "Ils sont inutiles, a-t-elle dit, car 80 % des accidents sous alcoolémie sont le fait de taux supérieurs à 1,2 gramme. Ils sont fragiles, sensibles à la chaleur et au froid, dangereux en cas de projections d'un tube cassé et difficiles à recycler.

Enfin, depuis 2002, le Comité interministériel de sécurité routière a recommandé aux forces de l'ordre de ne plus l'utiliser en raison de leur manque de fiabilité."

Un véritable réquisitoire de la part d'une personnalité qui n'est pas suspecte de complicité avec les chauffards.

Malgré ces arguments, entonnés de la même façon par d'autres associations unanimes, la sécurité routière voulait s'entêter dans cette démarche, considérant qu'elle a au moins un atout pédagogique pour ceux qui sont tentés de prendre le volant.

Un faux argument, selon Auto-Addict, car si un conducteur prend malgré tout la route, ce risque consenti ne vaudra pas de vérifier son alcoolémie afin de ne pas aggraver son cas lors d'un éventuel contrôle de police.

De plus, compte tenu de l'imprécision des ballons, dont la mesure positive nécessite un autre contrôle avec un éthylomètre électronique plus précis, voire une prise de sang en cas de contestation ou d'accident, on peut se demander à quoi sert vraiment cette obligation, si ce n'est à alimenter un commerce supplémentaire.

La Ligue de défense des conducteurs (LDC) avait décidé de lancer une pétition, "Non aux éthylotests obligatoires" , dénonçant l'utilisation de la sécurité routière par l'État comme moyen de monter un marché lucratif. 

"Il faut rappeler que ce sont les fabricants eux-mêmes qui ont donné un business clé en main à l'État, lui permettant à la fois de communiquer sur l'alcoolisme au volant et de créer une nouvelle amende de 11 euros. Pourtant, jusqu'ici, aucune étude n'a démontré l'utilité des éthylotests dans la diminution de l'alcoolisme au volant.

Plusieurs associations avaient aussi relevé que "la présence de substances chimiques toxiques (dichromate de potassium, chrome III) crée un danger pour les enfants" qui joueraient avec.

Enfin, selon Mme Perrichon, François Hollande, dans une lettre à l'association datée du 25 avril, avait émis des "réserves sur la fiabilité des éthylotests chimiques" et rappelé : "La très grande majorité des accidents est le fait de conducteurs qui savent être au-dessus de la limite légale."

L'ex-délégué interministériel à la Sécurité routière, Jean-Luc Nevache, avait estimé pour sa part que cette mesure, annoncée en novembre 2011 par Nicolas Sarkozy, pourrait sauver 500 vies.

 

http://www.lepoint.fr/auto-addict/securite/ethylotest-l-obligation-d-en-avoir-deux-dans-chaque-vehicule-sera-annulee-27-11-2012-1534032_657.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-2


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