LA VRAIE NATURE DE L'ISLAM (10) - L'HÉRITAGE (par Maurice D.)
Ce texte constitue le dixième et dernier volet du document :
LA VRAIE NATURE DE L’ISLAM (10)
IMPERIALISTE, INTOLERANT, TOTALITAIRE
MIEUX LE CONNAITRE POUR MIEUX LE COMBATTRE
L'héritage islamique de Mahomet
Le développement récent de nouveaux mouvements islamistes, leur violence et la médiatisation qui en est faite pourraient faire croire à un renouveau de l’islam. Il n’en est rien.
La révélation s’est arrêtée avec la mort de Mahomet, et les interprétations actuelles de la charia et du Coran que font les religieux islamistes les plus radicaux, semblent assez éloignées du Coran des origines, le Coran révélé en dialecte hedjaz, que des musulmans sincères cherchent à retrouver.
On l'a vu, les musulmans sont divisés en plusieurs firqâs, branches, ou sectes au sens classique du terme. Chacune pense détenir l’islam vrai, dîn-al-haqq, et être la firqâ qui, selon la tradition, connaîtra le salut. De ce fait, leur union est plus qu'improbable, aucune ne voulant prendre le risque de perdre son salut en se liant à une autre. L'islam restera divisé.
Avec la conquête de pays très populeux, comme l’Indonésie, l’islam a progressé et progresse peut-être encore en termes d’effectifs, mais il continue à décliner en termes culturels et religieux. Quant aux sciences, il est revenu à un niveau proche du zéro. Dans son roman Plateforme, Houellebecq souligne que les Egyptiens sont particulièrement sensibles à ce phénomène.
Jésus avait apporté, six siècles avant Mahomet, une véritable révolution dans les sociétés du Moyen orient, perpétuellement en guerre et soumises à la loi du Talion : le commandement chrétien de l’amour universel, du pardon des ennemis, de la vie offerte en holocauste pour le salut des autres. Comme le dit Umberto Eco (Cinq questions de morale) : «Si j’étais un voyageur venu de lointaines galaxies et que je découvre une espèce (l’Homme) ayant su proposer un tel modèle, j’admirerais, subjugué, tant d’énergie théogonique. Et, cette espèce infâme et misérable, qui a commis tant d’horreurs, je la jugerais rachetée par le seul fait qu’elle ait réussi à désirer et à croire que tout cela est la Vérité ».
Jésus a exercé sur ses contemporains une influence exclusivement morale et spirituelle, ce qui le distingue fondamentalement de Mahomet, bête de sexe, homme d'affaires avide, chef de guerre cruel, politique rusé. Les résultats obtenus en termes de richesse, de pouvoir politique et militaire prouvent à l'évidence son génie dans ce domaine.
Beaucoup de musulmans comptent, parmi leurs articles de foi, les miracles de Mahomet dans lesquels ils voient la preuve de sa mission divine. Pourtant Mahomet lui-même se défend dans le Coran d'avoir eu d'autre mission que d'annoncer le Jugement de Dieu et d'appeler les Arabes au culte d'Allah. Il semble bien que les miracles qui lui sont attribués ne soient que le fruit de quelques propos équivoques de Mahomet, embellis et propagés par ses zélés partisans, qui ont donné naissance à des récits absurdes de prodiges, telle l'ascension au ciel, la lune fendue, et une foule d'autres tout aussi invraisemblables les uns que les autres. Seuls les musulmans les plus éclairés ne se contentent pas de quelques allusions vagues et des interprétations forcées du Coran en faveur des miracles.
La façon dont l'islam et le christianisme traitent la femme est, elle aussi, fondamentalement différente dans sa finalité.
Dans l'islam, la femme reste un être de deuxième catégorie, un "sous être humain", alors que, dans le christianisme, son statut a beaucoup évolué.
Dessin de Charb dans Charlie Hebdo
Jésus a contribué à la libération de la femme en décrétant l’égalité de l’homme et de la femme dans le mariage et en condamnant l’adultère. Malgré les inévitables pesanteurs historique et sociologique, malgré l’influence de Saint Paul, notoirement anti-féministe, qui a tout fait pour que l’on interdise aux femmes d’aller porter la bonne nouvelle, l’Église a entériné ce mouvement. Elle a donné un statut aux femmes dans la société, notamment par le culte des saintes, et lors du IVe concile de Latran, en 1215, qui a légiféré sur ce thème en demandant en particulier l’assentiment de la femme au moment de la célébration du mariage.
Jésus a valorisé les femmes de son entourage, surtout Marie sur qui il a fait rejaillir son caractère sacré et divin, mais aussi celles que la société de l’époque considérait comme indignes, telle Marie-Madeleine.
Le christianisme n’a pas libéré les femmes immédiatement, mais il en a assuré une promotion idéologique qui s’est progressivement incarnée dans la réalité sociale et qui n’est pas encore achevée aujourd’hui.
Rien de tel dans l’islam. Comme dans les sociétés primitives, la femme y reste avant tout un objet sexuel vouée au bon vouloir de l’homme et une machine à faire des enfants. Pour le reste, elle est le gardien du foyer, licenciable et corvéable à merci. Au moment du mariage, c'est selon la charia, un homme de la famille de l'épouse qui donne son consentement à l'époux, pas elle.
Mahomet a su adapter à ses propres conceptions sociales, juridiques, politiques et religieuses, les vieilles traditions bédouines, transformant un conglomérat disparate de tribus en État. Mais il n’a pas délivré de message universel capable de donner, à tous, l’espoir du pardon et le courage d'aimer son prochain.
Contrairement au christianisme qui affirme que tout homme peut être sauvé, l’islam est discriminant sur le plan religieux : ne seront sauvés et admis au paradis après le jugement d'Allah, que les musulmans mâles appartenant à la firqâ qui, selon la tradition, connaîtra le salut. Mais laquelle est-ce ?
Il est également discriminant sur le plan social : les femmes, les non-musulmans ont un statut proche de celui des serfs. L’esclavage, "des blancs et des noirs" précise le Coran, est toujours admis (même si, sous la pression internationale, il a été officiellement supprimé dans la plupart des pays arabes).
Alors il est tentant, pour un musulman, de penser que la firqâ qui sera sauvée est celle qui respectera le plus étroitement les préceptes du Coran des origines : cela conduit l’islam, inexorablement, à l’intégrisme et au fondamentalisme qui sont les deux mamelles du conservatisme religieux. Et ce, d’autant plus quand les principes religieux sont également un modèle de vie politique et source des lois de l’État. Cela quelle que soit la volonté affichée, mais pas toujours mise en œuvre, d’être progressiste et révolutionnaire, de vouloir adapter l'islam à l'évolution sociale et historique, qui fut celle de ceux que l'on décrie tant aujourd'hui, les Nasser, Sadate, Hussein, El-Assad, Kadhafi, Ben Ali qui avaient cru trouver par le socialisme la voie du progrès politique et social.
Saddam Hussein, parti arabe socialiste Baas membre de la 2ème internationale socialiste
Notez qu’il y a un mouvement catholique intégriste qui lutte, lui aussi, pour une société totalement inspirée des principes religieux. Mais il n’est pas fondamentaliste dans le sens qu’il n’entend pas imposer une interprétation littérale des Écritures.
Par contre, il y a un fondamentalisme moderne, chez les protestants américains par exemple, qui veut, lui, appliquer littéralement les Écritures et interdit toute interprétation allégorique et toute forme d’éducation qui minerait la confiance dans la Bible. On y nie, par exemple, la théorie de l’évolution et l'astronomie moderne.
On trouve encore un intégrisme, laïc celui-là, dans toute la gauche européo-américaine. C’est le phénomène du politiquement correct. La gauche est, en principe, née pour promouvoir la tolérance, reconnaître les différences religieuses, raciales et sexuelles, et faire le nécessaire pour qu'elles soient reconnues et enrichissent le vivre ensemble sans entrainer de conflits.
L’intégrisme et le fondamentalisme sont anciens. Les Pères de l’Église se disputaient déjà à ce sujet, les uns demandant le respect de la lettre, les autres, comme saint Augustin, étant partisans d’une interprétation souple des textes sacrés.
Dans notre monde moderne, les protestants et les juifs sont fondamentalistes, la vérité leur est donnée par l’interprétation de la Bible, et les musulmans sont intégristes et fondamentalistes, la vérité n’est donnée qu’à ceux qui suivent les préceptes des révélations telles que Mahomet, et Mahomet seul, les a formulées.
Chez les catholiques en revanche, l’interprétation, l’adaptation et l’évolution sont possibles. Elles sont régulièrement validées par l’Église, dans les conciles, par les bulles du Pape, les synodes tels que celui qui débute à Rome ces jours-ci pour étudier l'évolution de la notion de famille.
Et, même quand l’Église prend une décision avec retard, ou à contretemps - c’est du moins ce qui apparaît aux gens pressés - le catholicisme montre une capacité certaine à s’adapter à l’évolution de l’homme et du monde.
Les orthodoxes ont aussi des conciles et les juifs ont le Tikkun Olam, une école de pensée qui étudie les relations du judaïsme avec le reste du monde. Rien de tel dans l’islam. C'est la raison pour laquelle, s'il n'effectue pas une vraie révolution, il est condamné à se fossiliser. Ses élites voudront-elles cette révolution ?
Mahomet a conçu un système global, politique, juridique, social et religieux qui a parfaitement servi sa quête de pouvoir, de puissance et de richesse, mais lui a aussi permis de créer un véritable État en Arabie au VIIe siècle.
Les dirigeants musulmans voudraient depuis quelques années recréer cette globalité à l'échelle mondiale sur le modèle du VIIe siècle. Cette prétention, si elle persévère, amènera une guerre, inexorablement. Elle a déjà commencé mais n'en est pour le moment qu'à ses débuts, au Moyen-Orient et en Afrique.
L’échec est avéré pour ceux qui ont tenté la construction d’un État islamique théocratique, comme dans l’Iran des ayatollahs, ou même politico-religieux comme en Palestine, en Egypte ou en Turquie. Le monde a changé en treize siècles ! Il y a une véritable décrue de l’islam comme modèle politique. La plupart des dirigeants ont su tirer les conséquences de leurs échecs répétés. Tous, ou presque, ont amorcé un virage, ils ont admis avec réalisme que l’islam est une véritable impasse, de nos jours, sur le plan politique. Même si certains comme le turc Erdogan, font maintenant marche arrière pour redonner du poids au religieux.
L'ayatollah Khomeyni lui-même, sur la fin, avait interdit le pèlerinage à La Mecque, une des cinq obligations légales de l’islam, au nom de la sauvegarde de l’État. Il avait également dit qu’il fallait faire élire, au second degré, le guide suprême de la révolution par un corps électoral qui incluait les Iraniens chrétiens, mais excluait les musulmans non nationaux.
C’était donc la reconnaissance (tardive) de la suprématie du politique sur le religieux. Un évolution timide, mais une évolution allant dans le bon sens et dont les Iraniens commencent à voir les résultats. En Egypte, le général Sissi a entamé la même démarche en écartant brutalement du pouvoir les religieux les plus extrémistes, les Frères musulmans.
Dans d’autres États, le juridique l'a un moment emporté. La charia était strictement appliquée, dans l’Afghanistan des talibans par exemple, où le programme politique se résumait à la charia, rien que la charia mais toute la charia. C’est aujourd'hui un radicalisme islamique d’un type nouveau, qui s’incarne dans une mouvance supra nationale, que l’on a trouvée aussi bien en Tchétchénie, qu’au Pakistan (dans l’opposition), ou aux sud-Philippines et que l'on trouve à un moindre degré en Libye, mais total en Daech.
Tous ont la même démarche : faire entrer la société dans le moule coercitif de la charria.
Kadhafi voulait un islam africain supra national et, pour cela, il avait autorisé à entrer en Libye tous les musulmans africains qui le souhaitaient. La réaction populaire a été vive, et les pogroms de Noirs des années 90 ont montré que chez les Libyens encore fortement imprégnés de tribalisme, le sentiment racial l’emportait largement sur le religieux.
En Afghanistan même, la progression des talibans aurait été arrêtée par leur opposition intérieure s’ils n’avaient pas été aidés financièrement et militairement par les États Unis. Ceux-ci ont joué les talibans contre l’influence russe, allant jusqu’à fournir en sous-main, tout en réclamant officiellement sa tête, des missiles antiaériens portables à Ben Laden, commanditaire de multiples attentats islamiques meurtriers dans le monde entier et aux États Unis même.
C'est aussi ce qu'a fait récemment la France en Syrie, en donnant des armes aux djihadistes sunnites de l'ASL qui sont arrivées directement chez Al Nosra.
Cet islam-là est encore actif et dangereux. Il l'a prouvé le 11 septembre 2001, mais il est, lui aussi, condamné à terme, comme le nouvel Etat Islamique Daech. Seulement avec la guerre molle, à l'image d'Obama et de Hollande, actuellement commencée pour l'exterminer, cela prendra des années !
Quand l’État islamique a une Constitution, le politique finit lentement par prendre le pas sur la loi coranique. Exemples : l’Iran ou le Soudan. Quand il n’y a pas de Constitution, on est dans un État réellement théocratique, comme en Arabie saoudite. Un signe qui ne trompe pas : la police coranique qui veille, avec tous les excès, à la stricte application de la loi coranique pour en faire une norme intransgressible. Et cette norme est réellement totalitaire en ce sens qu’elle règle tous, absolument tous les aspects de la vie publique ou privée des individus et des groupes, de la naissance à la mort. De l’apparence extérieure jusqu’à l’hygiène intime, en passant par le courrier personnel, la présence à la mosquée, les achats de nourriture, la longueur du pantalon, de la jupe ou de la barbe, la conduite des véhicules, etc.
L’analogie entre le nazisme ou le marxisme et la charia est particulièrement éclairante. On est dans chacun de ces cas en présence d’un projet de contrôle total de la société, que ce soit par le politique ou le religieux, et non plus dans un projet de recherche d’un idéal. Les labels sont différents, mais les méthodes convergent et, à l’arrivée, le but est le même : l’ordre.
Ceux qui ne s’y plient pas sont éliminés. Ils l'étaient par la voie concentrationnaire dans l'Europe nazie et marxiste, par lapidation, amputations diverses, égorgement, pendaison ou décapitation dans l’ordre coranique contemporain.
Il n’est pas surprenant de voir avec quelle facilité de nombreux dirigeants et des militants "actifs", comme les djihadistes, passent du marxisme à l’extrême droite et à l’islam, quand on a compris qu’ils restent, avec des variantes minimes, dans le même système de valeurs anti-capitalistes, supranationales et antisionistes.
Mais parfois les exigences de la réalité finissent par l'emporter. On sait peu, par exemple, et notamment dans les milieux qui se réclament en France de l'islam intégriste, qu'à La Mecque, plus haut lieu saint de l'islam, le port du tchador, de la burka et des gants est interdit aux femmes dans l'enceinte de la Ka'aba, mais aussi en ville. Si l'on demande à un religieux pour quelle raison, il répond que cacher le visage et les mains n'est pas dans le Coran, ce qui est parfaitement exact, c'est une invention récente des religieux musulmans les plus sexistes et anti-féminises. Mais la raison principale est tout autre : les autorités religieuses qui gèrent La Mecque ont peur d'un attentat, il s'en est déjà produit, et la police religieuse veut pouvoir identifier tout le monde, donc voir le visage et les mains des musulmans et musulmanes en pèlerinage. La même raison que donnent les autorités policières dans nos pays : la sécurité.
Et les homosexuels sont formellement interdits sous peine de mort à La Mecque, parce que, comme l'expliquait Dalil Boubakeur, en janvier 2013 : « La religion musulmane rejette formellement l’homosexualité en tant qu’orientation, mal vue et condamnée dans les textes sacrés ».
Avant de financer des mosquées, certains hommes politiques français favorables à la loi sur le mariage pour tous devraient y réfléchir.
Maurice D.