Bachar al-Assad de nouveau fréquentable ?
La décapitation du journaliste James Foley et le martyre des populations chrétienne et yézidie en Irak a rebattu les cartes.
Après avoir armé les jihadistes contre le régime syrien, les puissances occidentales s'inquiètent de leur progression en Irak.
Non seulement Bachar al-Assad n'est plus l'ennemi numéro un (qui parle encore de le renverser ?), mais il devient incontournable pour lutter contre le pseudo Etat islamique.
Les Etats-Unis, pragmatiques
Officiellement, les Etats-Unis n'ont pas accepté la main tendue par le ministre syrien des affaires étrangères, qui a proposé lundi une forme de coopération. Mais officieusement,
"le chef d'Etat-major américain, Martin Dempsey, estime qu'il faut attaquer l'EI des deux côtés de la frontière et utiliser "tous les outils - diplomatique, économique, militaire" contre les jihadistes. Des responsables américains annoncent, sous couvert de l'anonymat, l'envoi d'avions espions et de drones au-dessus [de la Syrie]. Ces déclarations laissent imaginer une coopération avec le régime syrien, principal obstacle à la progression de l'EI en Syrie."
Débat en Grande Bretagne
Changer son fusil d'épaule n'est pas simple. En Grande Bretagne, le Foreign office a exclu toute coopération avec Bachar al-Assad, tout en admettant combattre un ennemi commun.
"C'est pourtant l'ancien chef de l'armée britannique lui-même qui avait suggéré de recréer des liens avec le dirigeant syrien, selon le principe très simple "l'ennemi de mon ennemi est mon ami"."
Et la France ?
A la conférence des ambassadeurs aujourd'hui, François Hollande a campé sur ses positions :
"Bachar al-Assad est l'allié objectif des jihadistes.""On ne peut pas choisir entre deux barbaries, parce qu'elles s'entretiennent mutuellement."
Ne pas choisir, voilà le cap fixé par la France, qui prétend organiser une conférence internationale pour coordonner l'action, y compris militaire, contre les jihadistes.
A laquelle elle invite... l'Iran.