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Irak: qui sont les peshmergas auxquels la France va livrer des armes?
Née dans les années 1990, l'armée kurde semble être la seule force susceptible de contenir les djihadistes.
Cette position de domination pourrait permettre au Kurdistan d'Irak de pousser le pouvoir central à accéder à ses demandes.
Les peshmergas comptent entre 100 000 et 250 000 membres.
afp.com/Safin Hamed
Ils sont littéralement "ceux qui défient la mort". Face à une armée irakienne affaiblie notamment par des problèmes structurels, les peshmergas apparaissent comme le dernier rempart à la progression des djihadistes en Irak.
Au point que les Etats-Unis, puis la France, ont décidé de leur livrer des armes "sophistiquées" afin de "rééquilibrer les forces" avec les combattants djihadistes, selon les termes de Laurent Fabius mercredi.
L'armée "la plus puissante" d'Irak
Les combattants kurdes seraient, selon les estimations, entre 100 000 et 250 000.
Comme l'explique Frédéric Tissot, ancien consul général de France à Erbil, la capitale du Kurdistan, au Parisien, cette armée est née au début des années 1990 dans l'objectif de protéger les 5,2 millions de Kurdes du régime irakien, qui les a longtemps persécutés.
Le Parisien rappelle ainsi que presque 200 000 civils ont été tués au cours du génocide mené par Saddam Hussein à la fin des années 1980.
Alliés logiques des Américains au cours de l'offensive contre Saddam Hussein en 2003, les peshmergas constituent aujourd'hui "la force militaire la plus puissante sur le territoire" irakien, d'après l'historien Michel Goya sur le Huffington Post.
Ils l'ont d'ailleurs prouvé au mois de juin, en s'emparant de la ville pétrolière de Kirkouk avant les djihadistes.
Ils sont toutefois mal armés en comparaison de l'arsenal des djihadistes.
A chaque prise d'une nouvelle ville, les combattants de l'Etat islamique récupèrent les armes lourdes laissées sur place par l'armée irakienne, souligne RFI.
Au contraire, le Kurdistan irakien, comme l'Irak, est soumis à l'embargo militaire décrété en 1990 à la suite de l'invasion du Koweït par l'Irak.
Même si cette restriction s'est considérablement assouplie en matière d'achats d'armes par l'armée nationale aux ordres du gouvernement, rappelle Le Monde, l'équipement des peshmergas en porte aujourd'hui encore les stigmates.
Soif d'autonomie ou d'indépendance?
Reste que, pour les Kurdes, cette position de force des peshmergas est une aubaine. Située au nord-est de l'Irak, la région kurde nourrit une animosité tenace à l'égard du pouvoir central irakien, comme en témoigne le reportage de France 24.
C'est la raison pour laquelle le Kurdistan s'efforce depuis plusieurs années d'acquérir une plus grande autonomie.
En 2005, la nouvelle constitution adoptée à la faveur de l'intervention des Etats-Unis avait déjà permis au Kurdistan irakien de disposer de larges pouvoirs.
Mais la prise de contrôle de Kirkouk représente une avancée de taille pour les Kurdes. Considérée comme la capitale historique du Kurdistan par les peshmergas, selon France 24, Kirkouk est aussi une grandes plus villes pétrolières du pays.
De quoi assurer une certaine indépendance à la région kurde, en matière économique cette fois-ci, et lui permettre de réclamer encore plus d'autonomie.
Voire peut-être, à terme, sa constitution en Etat indépendant, une ambition largement alimentée par le retour du conflit avec les djihadistes en Irak cette année.
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ET AUSSI
Livraison d’armes : Eduardo Rihan-Cypel dévoile ce que Laurent Fabius gardait secret
Le député explique que la France va livrer aux Kurdes des munitions d’artillerie, du matériel de visée nocturne ou encore des armes antichar.
L’insistance du journaliste n’y a rien fait. Invité du journal de 20h de TF1 mercredi soir, Laurent Fabius a observé une discrétion totalement inflexible au sujet des livraisons d’armes consenties par la France aux forces Kurdes, qui luttent actuellement contre les djihadistes en Irak.
«Je ne vais pas vous donner le détail des armes car on ne livre pas le plan de bataille de ses amis à ses adversaires», a expliqué le patron de la diplomatie française.
Avant d’ajouter: «Je ne veux pas être plus précis sur la nature des livraisons (…) ce sont des armes sophistiquées». Pas un mot de plus du coté de Laurent Fabius donc, secret stratégique oblige.
Peine perdue pour le ministre.
Invité de Sud Radio jeudi matin, le député Eduardo Rihan-Cypel n’a pas hésité, lui, à délivrer un avis plus détaillé sur le contenu des livraisons d’armes. «Nous avons peu d’informations, ce sont des informations sensibles», précise pourtant le député en guise de propos introductif.
Mais sur Sud Radio, pressé par le journaliste Christophe Bordet, il déroule la liste de ce qui pourrait composer la livraison. «Il y aura des munitions, parce qu’ils sont à cours de munitions (…) Il y aura aussi du matériel lourd, artillerie, lance-roquettes, peut-être des missiles, peut-être du matériel de visée nocturne, du matériel anti-char…
Bref du matériel à utiliser d’urgence dans les prochaines heures. Car je pense qu’elles seront livrées aujourd’hui, d’ici quelques heures», tient à préciser le député de Seine-et-Marne.
En tout cas, force est de constater qu’Eduardo Rihan-Cypel, membre de la commission de la Défense nationale et des forces armées à l’Assemblée nationale, a affiné ses connaissances depuis la veille quant au matériel livré par la France à ses alliés…
http://www.fdesouche.com/496625-livraison-darmes-eduardo-rihan-cypel-devoile-ce-que-laurent-fabius-gardait-secret