Mercredi 30 avril 2014
Dans un discours prononcé mercredi à Londres, l’ancien Premier ministre britannique a appelé les Occidentaux focalisés et divisés sur l’Ukraine à s’unir avec la Russie et la Chine pour combattre l’extrémisme musulman.
Tous unis contre l’islamisme. Tel est l’appel lancé par Tony Blair lors d’un discours, mercredi 23 avril, à Londres.
L’ancien Premier ministre britannique a exhorté les pays occidentaux à mettre de côté leurs divergences, voire leurs inimitiés, notamment vis à vis de la Russie et de la Chine, pour contrer cette » menace majeure pour la sécurité internationale au XXIe siècle ».
« Quels que soient les autres problèmes qui pèsent sur nous, quels que soient nos différences, nous devons être prêts à faire des efforts et à coopérer avec l’Est, notamment avec la Russie et la Chine », a affirmé l’envoyé spécial du Quartet au Proche-Orient (Nations unies, l’Union européenne, les États-Unis et la Russie).
L’ancien chef du gouvernement britannique estime que les activités des islamistes au Proche-Orient, mais aussi au Pakistan, en Afghanistan et en Afrique du Nord nécessitent une attention « immédiate et universelle ».
Le manque de lucidité de l’Occident
L’ex-Premier ministre a rappelé qu’il ne fallait pas faire d’amalgame entre islam et radicalisme. « La vision radicale qui déforme et pervertit le véritable message de l’islam se répand dans le monde […].
Cela déstabilise des communautés et même des nations. Cela sape la possibilité d’une coexistence pacifique dans une ère de globalisation.
Nous peinons étrangement à admettre cette menace et nous restons impuissants pour la combattre avec efficacité ».
Tony Blair a également mis en avant « l’absurdité » des dirigeants occidentaux, qui dépensent « bêtement » des milliards pour lutter contre une idéologie « mise en avant » dans les écoles et les institutions de pays avec lesquels des « relations étroites » sont entretenues en matière de sécurité et de défense.
La non-intervention en Syrie, une erreur
Avant de prononcer son discours, Tony Blair avait également accordé une interview à la chaîne britannique BBC, dans laquelle il prenait l’exemple de la Syrie où au moins 150 000 personnes ont trouvé la mort depuis le début du conflit, il y a trois ans.
Selon lui, la communauté occidentale regrettera tôt ou tard sa décision de ne pas intervenir en Syrie.
« Je sais quelles sont les conséquences d’une intervention mais si l’on prend le cas de la Syrie, vous ne pouvez que constater les conséquences d’une non-intervention, a-t-il souligné à la BBC.
Nous en paierons très cher le prix ».
Par Roger Astier – JSSNews