Le populiste néerlandais, Geert Wilders : "Le FN est devenu un parti sympathique"
Le Monde.fr | 14.11.2013 à 17h58 • Mis à jour le 15.11.2013 à 07h31 |
Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)
Après leur rencontre de La Haye où ils ont ébauché, mercredi 13 novembre, un possible groupe des extrêmes droites "eurocritiques"dans la perspective des élections européennes de mai 2014, Geert Wilders, le responsable du Parti de la liberté (PVV, extrême-droite xénophobe) et Marine Le Pen, la présidente du Front national (FN) ont donné leur première interview commune.
Elle est parue, jeudi dans le quotidien néerlandais De Telegraaf.
Au-delà de l'éloge du"patriotisme" et de la critique de Bruxelles, les deux dirigeants n'ont pas levé tous les doutes quant à leur initiative.
- Le contours de l'alliance
Parmi ses partenaires potentiels, Mme Le Pen cite, outre le PVV néerlandais, le FPö autrichien, les Démocrates suédois et "peut-être" la Ligue du nord italienne et l'UKIP britannique.
Ce sont "les médias" qui auraient affirmé que cette dernière formation refuse de se rapprocher d'un parti qu'il juge antisémite. Nigel Farage n'a, lui, "pas dit cela", soutient la présidente du FN.
UKIP "examine actuellement la possibilité de collaborer avec nous dans le cadre d'un grand groupe anti-européen", affirme-t-elle.
Au sujet des formations avec qui elle exclut tout dialogue, elle ne cite que le Jobbick hongrois. M. Wilders évoque, lui, le British national party (BNP) britannique (équivalent de la droite identitaire en France).
"Quant à savoir avec qui nous collaborerons, ou non, nous le déciderons après les élections", explique-t-il.
- Europe et Etats-nations
"Les Etats-nations doivent s'occuper de leur argent, de leur législation et de leurs frontières, déclare le responsable néerlandais. Nous voulons moins d'Europe, mais le marché intérieur doit continuer à exister.""Abandonner l'Union européenne ne nous empêcherait pas de nouer des relations commerciales, mais l'Europe nous empêche de surveiller nos frontières", ajoute Mme Le Pen.
- Le rôle de Jean-Marie Le Pen ?
"Nous verrons cela après les élections.
D'ailleurs, pourquoi m'interroge-t-on toujours sur mon père ?
Je suis aussi la mère de trois enfants", réplique la présidente, qui estime que Jean-Marie Le Pen pourrait en tout cas occuperl'un des "vingt sièges" européens que vise son parti.
Sous sa direction, le FN est, à mes yeux, devenu un parti sympathique et je me réjouis de collaborer avec lui."
Merci Jacques O.