France : les préfets alertent sur une situation pré insurrectionnelle
15/11/2013 – 16h00
PARIS (NOVOpress/Bulletin de réinformation) – Dans sa une, leFigaro d’hier titrait sur la vague d’« exaspération » qui submerge le pays.
Le quotidien s’est procuré la note de synthèse adressée le 25 octobre dernier par les préfets au gouvernement. Les représentants de l’État y dressent le constat unanime d’une société « en proie à la crispation, à l’exaspération et à la colère » et relèvent « que la fiscalité est devenue le principal moteur de la contestation de l’action gouvernementale ».
Ainsi la fronde contre l’écotaxe ne se limite plus à la Bretagne et s’étend à au moins vingt‑trois départements. Dans leur synthèse, document généralement marqué par l’euphémisme et l’autocensure, les préfets usent d’une grande liberté de ton.
Ainsi ils n’hésitent pas à conseiller au gouvernement le démontage pur et simple des portiques encore debout, avant destruction.
Une manière peu amène de rappeler le pouvoir socialiste au principe de réalité.
La note préfectorale apporte de l’eau au moulin à ceux qui pronostiquent une « coagulation »
Les représentants de l’État parlent sans détour d’« une Situation sociale [qui] laisse peu de place à l’optimisme », d’« un climat douloureux, [d’] un sentiment d’accablement qui empêche de se projeter dans un avenir meilleur (…) C’est sur ce terreau que prospèrent les ferments d’une éventuelle explosion sociale. »
Le constat d’une situation pré‑insurrectionnelle s’agrégeant sur une somme toujours croissante de mécontentements catégoriels.
Le discrédit de l’exécutif est total : après un plongeon à 21 % d’opinions favorables en fin de semaine dernière, un sondage publié hier le donne à 15 %.
Du jamais vu de mémoire de sondeurs.
Pendant ce temps, la presse alignée titre sur les malheurs de Taubira. « Assez ! » explose ainsi Libération dans sa une d’hier.
Assez de quoi ? Assez du chômage, des violences ethniques, des quartiers pourris, de l’insécurité dans les transports en commun, du racket fiscal, de l’effondrement de l’école, du racisme anti‑blanc, de la gabegie budgétaire, et j’en passe ?
Vous n’y êtes pas : pour le quotidien bobo‑bancaire dont les vrais propriétaires sont d’ailleurs inconnus, c’est « assez » de la banane à Taubira.
Quant au Canard Enchaîné, il titre dans son édition de la semaine : « Il est temps de bananer les racistes ».
On a connu le palmipède à tablier de cochon plus inspiré.
Crédit photos : malkovitch via Flickr (cc)