Les wahabittes débordent évidemment aussi dans les pays voisins, notamment au Niger.
Ils sont bien accueillis par la population. Celle-ci reste profondément musulmane et donc sensible aux discours religieux extrémistes.
Par ailleurs et surtout, les espoirs d'activité économique pouvant stabiliser la jeunesse s'éloignent de plus en plus.
Qui veut investir aujourd'hui en Afrique compte tenu des risques croissants?
Les seules industries affrontant ces risques sont de type colonial, chinoises dans les infrastructures, les mines et l'agriculture, anglo-saxonne ou européennes dans le pétrole. Elles ne contribueront en rien à la paix sociale.
La Tunisie est désormais elle-aussi en crise profonde.
Les militants islamistes prospérant sous la couverture du parti dit musulman modéré Ennahda ne se cachent plus.
En Tunisie comme ailleurs l'offensive djihaddiste est financée et organisée par le Qatar et l'Arabie saoudite, comme le constataient hier des démocrates tunisiens manifestant contre l'emprise d'Ennahda.
Ils dénoncent la présence dans tout le pays d'écoles religieuses financées par le Qatar qui tente d'élargir par ce moyen son contrôle sur la population.
Il en résulte une véritable haine contre la démocratie, le féminisme et la France.
Ce pays pacifique, situé à nos portes, est en train de se transformer en région à éviter par les Européens.
Le Qatar et l'Arabie Saoudite jouent leur survie en se retranchant derrière les combattants wahabbites. Ils savent bien que sans cela ils ne sauveront pas leurs régimes corrompus par le pétrole et d'immenses richesses illégitimes.
Mais les pays occidentaux, eux-aussi corrompus par le pétrole, font semblant de ne rien voir.
Leurs dirigeants se disputent l'honneur d'embrasser l'émir sur la bouche.
Décidément, si la France, seule de toute l'Europe, persistait à vouloir résister, comme son honneur l'exige, elle devrait se préparer à une mobilisation générale.
Pour une Europe intelligente