Priorité pour la France : supprimer les subventions
Après la suppression du statut de fonctionnaire, la meilleure application de la loi, la mise en place de la démocratie directe, relancer la recherche, le vote électronique, et utiliser le langage réel, voici une nouvelle priorité pour la France, de Jean-Pierre Sylvan.
Les subventions sont pour moi le premier problème de la France car elles sont l’outil principal de l’État pour diriger la vie de ses concitoyens. Elles visent à elles seules les 2 buts de tout régime socialiste : la redistribution des richesses et l’interventionnisme économique, ni plus ni moins.
Qu’elles soient des aides au logement, à la famille, aux associations, à la presse, à l’art, aux filières non rentables, à la recherche, elles relèvent toutes d’une idée simple : certaines personnes, certains secteurs économiques sont défavorisés par le marché car ils ne s’inscrivent pas dans sa logique de profit à court terme et doivent par conséquent recevoir une « juste » quantité d’argent.
A l’État donc de redistribuer aux nécessiteux le pactole généré par le capitalisme. On pourrait s’en réjouir si on oubliait que tout cet argent tombé du ciel a été taxé au contribuable, avec toutes les déperditions d’énergies inhérentes au réseau bureaucratique français.
Si on ne prenait pas non plus en compte les effets pervers de ces politiques. Car, pour citer Bastiat, il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.
On voit les dons d’argent faits à quelques-uns pour monter leur projet de consommation ou d’entreprise.
On ne voit pas les centaines d’autres qui ne verront jamais le jour du fait de la taxation qui leur est imposée.
On ne voit pas les constructions de logements neufs de qualité avortés du fait d’impôts redirigés vers les parcs HLM.
On ne voit pas les entreprises qui ne peuvent plus investir dans un pôle de recherche ou participer à un programme de mécénat. Bref, on ne voit pas tout ce vers quoi cet argent se serait naturellement dirigé.
A cette économie qui n’a pas pu naître s’ajoute un autre effet malencontreux, celui sur le comportement du bénéficiaire. Quiconque se voit abreuver par un torrent d’argent n’est pas incité à fournir un travail de qualité (il l’est par contre pour obtenir encore plus d’aides [1]) puisqu’il reçoit la rétribution avant l’effort, indépendamment du résultat.
Convaincu que ce flot de liquidités ne se tarira jamais, persuadé que sa cause est plus noble qu’une autre puisque subventionnée donc élue, notre homme s’en ira à cœur joie le gaspiller. Comment l’en blâmer puisque le coût de cet argent lui est masqué.
Les exemples s’entassent, que ce soit dans le cinéma français qui ne se vend même plus en France [2], dans l’art qui n’élève pas toujours l’âme [3], dans la presse qui a oublié depuis longtemps d’exercer son métier [4][5] (ce qui explique sans doute pourquoi elle ne se vend plus [6]), dans les associations qui définissent la pensée correcte sous peine de procès [7][8], dans l’agriculture qui n’est pas quoi qu’on en dise un milieu de pauvres [9], dans les énergies vertes si bénéfiques à notre bonne vieille Terre [10][11], etc…
La liste est quasi infinie et vous pourrez trouver de nombreuses informations ici et là.
Pourtant, nous ne pouvons blâmer les individus eux-mêmes, qui cherchent seulement à bénéficier du service pour lequel ils ont déjà payé.
Un homme devant nourrir et loger sa famille ne saurait être taxé d’ennemi de la nation pour avoir eu recours aux allocations familiales et à un logement à loyer modéré. Une entreprise cherchant la rentabilité pour sa survie ne pourra logiquement pas décliner une aide financière bienvenue.
Et c’est en cela que les subventions sont immorales : elles s’appuient sur nos choix rationnels pour fléchir nos comportements.
Plus soft que la répression, elles sont aussi diablement plus efficaces. Personne ne nous oblige, fusil en joue, à suivre un chemin particulier, mais à choisir il est tout de même plus simple de descendre une côte que de gravir une montagne.
Topographie créée de toute pièce par la pelleteuse étatique, aux frais du contribuable évidemment.
Les subventions sont la réponse de l’État à la main invisible du marché et de ce fait son outil le plus puissant pour diriger la vie des citoyens.
Les abolir, c’est refuser un interventionnisme malvenu qui n’est qu’une planification qui ne dit pas son nom.
C’est laisser aux hommes la liberté d’agir dans un monde qu’ils auront modelé eux-mêmes. C’est faire confiance au produit de milliards d’interactions spontanées et non contraintes.
C’est tout simplement faire vivre l’esprit du libéralisme.
[4] http://www.enquete-debat.fr/archives/du-role-majeur-de-lafp-dans-la-desinformation-actuelle
[5] http://owni.fr/2012/10/25/la-presse-prend-cher/
[6] http://www.erwanngaucher.com/26032012La-vraie-maladie-de-la-presse-francaise.media?a=851
[8] http://www.lecri.fr/2013/02/11/38756/38756
[9] http://www.lecri.fr/2013/02/11/la-pac-continuera-a-ruiner-les-contribuables-europeens/38771
[11] http://www.enquete-debat.fr/archives/energies-alternatives-scandales-et-perspectives-86293
ET AUSSI
http://www.enquete-debat.fr/archives/subventions-a-la-presse-les-chiffres-du-scandale-10808
Subventions à la presse : les chiffres du scandale
