Serval : La localité de Konna a été reprise, statu quo à Diabali
19 janvier 2013 – 13:55L’offensive des jihadistes établis au Nord-Mali sur Konna avait justifié le lancement de l’opération Serval par la France. Le sort de cette localité, située dans le centre-est du pays, non loin de l’aéroport stratégique de Sévaré et de la ville de Mopti, a depuis été incertain.
Dans un premier temps, l’armée malienne avait affirmé que les jihadistes avaient été chassés de Konna. Puis, lors d’une conférence de presse donnée cette semaine par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, cette information a été démentie.
Finalement, les troupes maliennes, appuyées par des éléments français, notamment aériens, ont réussi à reprendre Konna les 17-18 janvier. “Nous avons repris le contrôle total de la localité de Konna, après avoir fait subir de lourdes pertes à l’ennemi”, a assuré l’armée malienne dans un communiqué.
“Les combats les plus importants se sont déroulés à Ndégué, à 20 km de Konna. Nous avons écrasé l’ennemi”, a expliqué, de son côté le colonel Didier Dakouo, le commandant des forces maliennes dans le secteur, selon l’AFP. Cela étant, il est difficile de dire si les jihadistes ont “été écrasés” ou s’ils ont “subi de lourdes pertes”. Quoi qu’il en soit, le résultat est là et il a été confirmé par l’Etat-major des armées à Paris.
Seulememt, il est à craindre que les combattants islamistes mettent en application une tactique visant à décrocher d’un point de fixation pour lancer ensuite une attaque dans un autre secteur, comme cela s’est vu pour celui de Diabali, situé dans le centre-ouest du Mali (appelé par les militaires le “fuseau ouest”).
Depuis que cette localité a été prise, le 14 janvier, par des militants d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), en particulier ceux de la katiba d’Abou Zeid, la situation n’a pas évolué, contrairement à ce que certaines sources maliennes ont pu dire. Ainsi, d’après l’EMA, aucun combat n’a eu lieu à Diabali ces dernières heures et aucune force française n’est entrée dans cette localité.
Pour le moment, les militaires du 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Fréjus et du 1er Régiment Etranger de Cavalerie (REC) ont pris position près du pont et du barrage de Markala, dans le secteur de Diabali. Il s’agit ainsi d’empêcher les jihadistes de franchir le fleuve Niger. Des élements des forces spéciales sont également présents. Selon l’EMA, leur mission est double : assurer “la liaison entre les armées françaises et maliennes” et de venir “en appui si nécessaire.” Et même triple, si l’on ajoute leur capacité à obtenir du renseignement sur le dispositif et les mouvements hostiles.
Serval : De nouvelles unités de l’armée de Terre sont sur le point de partir au Mali
19 janvier 2013 – 10:00L’Etat-major des armées rechigne à communiquer au sujet des régiments concernés par un engagement prochain dans le cadre de l’opération Serval. Seulement, les commandants de ces unités ont évoqué le départ d’une partie de leurs hommes vers le Mali.
Ainsi, le Régiment d’Infanterie Chars de Marine (RICM), implanté à Poitiers, va envoyer un de ses escadrons dotés d’AMX-10 RCR sur le théâtre malien. Ce sont 150 à 200 hommes qui seront ainsi engagés dans l’opération Serval. Les véhicules ont été chargés à bord d’un train, pour, dans un premier temps, rejoindre une zone de regroupement et d’attente (ZRA) dans le sud de la France.
Autre unité concernée, le 92ème Régiment d’Infanterie (RI) de Clermond-Ferrand, qui va envoyer au Mali une compagnie équipée de Véhicules Blindés de Combat d’Infanterie (VBCI).
Le 126ème RI de Brive, une autre unité appartenant, comme le régiment auvergnat, à la 3ème Brigade Mécanisée (BM), sera engagé dans l’opération Serval avec, dans un premier temps, 80 hommes et une vingtaine de véhicules.
L’on ignore encore avec exactitude comment ces unités rejoindront l’Afrique. Si le transport aérien est pour le moment privilégié, étant donné qu’il permet un déploiement rapide, il est aussi question d’utiliser la voie maritime, avec un embarquement des matériels à Toulon. Dans ce cas, il faudra au moins 10 jours de mer pour arriver en Afrique, soit au Sénégal, soit en Côte d’Ivoire.
Enfin, le soutien logistique étant essentiel, le 7ème Régiment du Matériel (RMAT), qui dispose d’installations à Lyon et à Varces, a déjà envoyé une cinquantaine d’hommes au Mali. Une centaine d’autres devraient suivre dans les prochains jours. Leur mission sera d’assurer la maintenance des matériels utilisés (véhicules, armement, informatique) ainsi que l’approvisionnement en munitions et carburant des unités engagées au combat.
Enfin, le général François Lecointre, le commandant de la 9e Brigade légère blindée de marine, a été confirmé à la tête de la mission européenne de formation de l’armée afghane (EUTM Mali), distincte de l’opération Serval. Environ 450 hommes seront engagés dans cette mission, dont 200 militaires français qui n’ont pas encore été désignés.
Au 18 janvier, l’opération Serval mobilisait 2 700 militaires français, dont 1 800 présents sur le sol malien.
Source et publication: http://www.opex360.com/