VIDEO. Au plus près de la contre-offensive islamiste au Mali
"Nous savions qu'il y aurait une contre-offensive vers l'ouest, a reconnu le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lundi 14 janvier.
[Les jihadistes] ont pris Diabali, qui est une petite commune, après des combats importants et après une résistance de l'armée malienne qui était insuffisamment dotée à ce moment précis."
Sur le terrain, les envoyés spéciaux de France 2 au Mali ont pu approcher lundi de Diabali, en se rendant jusqu'au village voisin de Niono.
Encore choqués, des personnes fuyant les combats leur ont raconté l'arrivée des rebelles "très tôt, [lundi matin], au moment de la prière".
Réunis autour de postes de télévision, les habitants célèbrent l'engagement militaire de la France au Mali. "L'armée malienne seule ne peut pas résister à ces gens, on a besoin de l'apport de la communauté internationale", confie l'un d'entre eux. Sur la route, entre les nombreux barrages, des militaires sont couchés, en embuscade.
Mali. La France obtient le "soutien" du Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché, mardi 15 janvier dans la nuit, sur l'intervention militaire française au Mali contre les islamistes qui contrôlent le nord du pays. Des consultations informelles à huis clos, à la demande de Paris.
La France n'avait pas d'autorisation particulière à demander et la base légale de l'opération Serval n'était pas contestée par les quatorze autres pays membres.
Elle y a donc obtenu le soutien de principe.
A l'issue de cette réunion, l'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, s'est félicité de "la compréhension et du soutien de tous les partenaires" de la France. "Tous nos partenaires ont reconnu que la France agit en conformité avec la légalité internationale et la charte de l'ONU", a-t-il déclaré. Le diplomate a réaffirmé que la priorité pour la France était "la mise en œuvre rapide de la résolution 2085 de l'ONU" adoptée le 20 décembre. Elle autorise le déploiement d'une force internationale, essentiellement africaine, baptisée Mission internationale de soutien au Mali (Misma).
Washington s'interroge sur la suite des événements
"Nous faisons tout à fait confiance à la France", a affirmé l'ambassadrice américaine Susan Rice, estimant que l'intervention française avait une "base ferme". Elle s'est félicitée de ce que "les Français aient heureusement traité de manière professionnelle la menace islamiste".
Mais elle a souligné que les Etats-Unis restaient sceptiques sur la capacité des forces maliennes et de leurs alliés ouest-africains à reconquérir le Nord. Pour Susan Rice, il faut "revoir presque de fond en comble" le schéma de la Misma "étant donné que les circonstances sur le terrain ont beaucoup changé".
Hollande annonce un renfort sur le terrain
En visite mardi à Abou Dhabi, le chef de l'Etat a annoncé que le nombre de militaires français engagés dans l'opération au Mali était pour le moment de 750. Leur nombre "va encore augmenter", a-t-il ajouté devant les journalistes lors d'une visite à la base navale "Camp de la paix", où sont déployés des militaires français. Selon François Hollande, "de nouvelles frappes cette nuit ont atteint leur objectif".
Lundi soir, Jean-Marc Ayrault a rappelé "le triple objectif" de l'intervention française au Mali, lors d'une réunion à Matignon avec les principaux représentants de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Le Premier ministre s'est notamment dit conscient des risques pour les otages au Sahel.