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TRIBUNE LIBRE À GÉRARD BRAZON ......

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La réception du « maudit » : un ancien cadre UMP passé au Front National

 

Gérard 52ans     Il y a peu  et au titre de Conseiller économique, j’ai été invité,à une réception où j’ai pu rencontrer mes anciens amis de l’UMP et autres représentants de la « bonne société » de ma ville.

Dire que je fus mal traité n’est pas le mot. Il faut dire que recevoir un ancien de l’UMP inscrit clairement au Front National et revendiquant l’Union des Droites, c’est plutôt inhabituel dans nos contrées des Hauts de Seine où le FN n’est pas en odeur de sainteté parmi les « docteurs » et les « savants » de l’UMP et ce, malgré une insécurité galopante depuis peu et une immigration et islamisation très visible aujourd’hui désormais.

Alors certains, minoritaires, m’ont fait l’honneur de me renouveler leurs amitiés et n’ont manifestement pas de soucis à  l’afficher comme des femmes et des hommes de qualité et de dignité qu’ils sont. La majorité par contre a pratiqué l’évitement, le regard perdu, jusqu’au ridicule ou tout simplement l’animosité déclarée ce qui finalement est préférable.

J’ai songé pendant ces quelques heures passées dans cette salle que c’était les mêmes qui me souriaient et avaient autrefois des égards pour ma modeste personne. Mais c’était hier, c’était avant, il y a un siècle…

Il ne fait pas bon d’être fidèle à ses idées. De dire au monde politique qui vous entoure que ce ne sont pas vos idées qui ont changé mais bien le parti dans lequel vous avez cru et qui a su détourner votre énergie à votre insu la plupart du temps, et pour d’autres, les élus, les nantis de la caste, à « l’insu de leur plein gré ». Au fond, ils savent bien que ce qu’ils défendaient autrefois n’a guère de ressemblance à ce qu’ils défendent même mollement aujourd’hui.

Beaucoup de ces braves gens qui festoyaient aux différentes tables de cette réception n’ignorent pas que ce qu’ils défendent, c’est d’abord leur présence en ces lieux et non l’héritage du général De Gaulle, celui de juin 1940, celui de mai 1958, (celui de 1962 n’est plus le mien.) Charles de Gaulle qu’ils font semblant de vénérer n’aurait que du mépris pour cette engeance donneuse de leçons de maintien gaulliste!

Tous ces braves gens qui me croisaient en m’évitant et fuyaient mon regard savent bien que l’UMP, la majorité à laquelle ils appartiennent, ne représentent plus que des lambeaux de leurs croyances politiques  d’autrefois, pour ceux qui en avaient bien sûr. Pour les autres, le plus souvent, ils ne représentent qu’eux-mêmes et les possibles avantages à soutirer d’un positionnement « politiquement correct » vis à vis de l’autorité du moment.

Je balançais entre la tristesse d’un temps passé et l’amusement du temps présent. Les gens en politique sont si malléables et si corvéables au fond. Qui sait de quoi demain sera fait? Les mêmes avanceront armés d’un nouveau sourire, d’une nouvelle amitié et d’une fidélité… à toutes épreuves. Selon que vous soyez puissants ou misérables, les gens de cour, etc. Une citation du général m’est revenue en mémoire! Quand on lui demandait ce qu’était pour lui le caractère, il répondait: c’est d’abord de négliger d’être outragé ou abandonné par les siens!

Tous ces braves gens étaient autrefois ‘les miens »! Quelques-uns le sont restés et je les en remercie véritablement. Ils font la différence entre les idées et l’amitié. La plupart ne le sont plus et par définition ils éprouvent donc mon caractère. Finalement, je ne m’en tire pas si mal. J’affronte les abandons multiples et je n’en souffre pas trop. Une page s’est tournée et mes idées patriotes, souverainistes et fidèle à « une certaine idée » de la France valent bien ces abandons. Je préfère décidément être en phase avec moi qu’être en phase, avec je ne sais quoi de flou, de trouble et d’ambiguë sur le plan politique comme d’accepter l’islamisation de notre pays sans protester au minimum .

Cette petite société semblait heureuse d’être là, de plaire et surtout de complaire à l’autorité présente si centrale et pour ma part, j’étais passé à autre chose. Ma voisine de table me faisait la conversation, télécommandée ou non et je lui faisais part de mes commentaires. Je lui expliquais combien les positionnements des invités à une table avaient son importance. En fonction de l’importance ou de la non importance du « sujet traité », du message à donner à « ce sujet ». S’arranger pour qu’il soit de dos, quasi invisible de tous, comme banni de l’ensemble. Je lui expliquais combien le positionnement de la table dans une salle de réception avait également son importance, mise dans un coin, au fond de la salle, là où il n’y a aucun passage possible. Tandis que les « importants » étaient face au monde, les « proscrits » étaient mis à l’ombre. Elle semblait tomber des nues. Prenait enfin conscience de la véracité. Je lui faisais découvrir un monde qu’elle n’avait pas vu apparemment. Un monde réel où il n’y a que celui qui regarde le doigt montrant la lune qui ne voit pas cette lune.

Moi je ne le découvrais pas! Je le connaissais depuis longtemps ce monde. Il se trouve simplement que le « sujet traité » était différent! C’était à mon tour d’être « le sujet ». Ce nouveau positionnement devait me faire comprendre que je n’étais plus le bienvenu. Message reçu cinq sur cinq, mais par surpris, je m’y attendais.

Il y a déjà quelques temps que je me sens libre! Bien plus libre que dans la cage à moineaux. Je peux siffler librement et quand je le veux. Aucun maître, aucune maîtresse ne me dit ni ne me dira désormais quand siffler, pour qui siffler et surtout d’arrêter de siffler.

C’est bon la liberté… mais comment leur dire?

Gérard Brazon  -  (Puteaux-Libre)


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