À cette heure de la journée, il est question de 128 morts, de 250 blessés dont près d’une centaine gravement : c’est le terrible bilan provisoire des attentats commis à Paris à sept endroits différents. Des hommes à visage découvert – tirant soit en balayage à l’arme lourde (fusils d’assauts et kalachnikov), soit méthodiquement sur des clients de restaurants, dans la rue, près du stade de France, ou encore à l’intérieur de la salle de spectacle du Bataclan aux cris d’Allah Ouakbar.
François Hollande vient donc de qualifier ces tueries d' »acte de guerre qui a été préparé, planifié de l’extérieur (…) ».
Une guerre ? Une drôle de guerre, en effet, qui est menée, au grand jour, contre notre pays, et de façon sanglante, depuis les attentats de janvier. Une guerre à un seul participant, déclaré et armé à l’encontre d’une population désarmée. Au sens propre comme au figuré. Une guerre dont les combattants peuvent tout aussi bien être des Français, ou non, n’ayant pas quitté notre sol, comme des Français, ou non, faisant partie des 100 à 150 djihadistes rentrés de Syrie ou d’Irak mais jamais judiciarisés, c’est ce que révèle Marc Trévidic, ancien juge contre le terrorisme, invité de BFMTV. Ou, autre éventualité, des combattants venant des pays susnommés ou d’ailleurs, infiltrés parmi les dizaines de milliers de réfugiés accueillis par les gouvernements français et européens…
Cette guerre, le peuple français ne l’a jamais souhaitée, jamais cherchée. Pire : le peuple français a eu à entendre un Bernard Cazeneuve clamer que « prôner le djihad n’est pas un délit ». Il a dû encaisser un Manuel Valls le prévenir qu’il allait falloir « vivre avec la menace terroriste ». Il doit encore, aujourd’hui, subir un Juppé annoncer, sans état d’âme, que « la lutte sera longue et rude ». Et, le procureur chargé de l’enquête de lui apprendre, à cette heure de la journée, qu’ il y a peut-être « des complices et coauteurs dans la nature ».
Des individus fichés S, peut-être bien ? Selon Laurent Wauquiez, ils seraient environ 4.000 de cette envergure, à vivre donc tout près de nous. Et de rappeler que tous les auteurs d’attaques terroristes sans exception portent cette étiquette. Preuve, s’il en fallait, de l’impuissance manifeste du gouvernement Valls non seulement de les surveiller mais de les neutraliser.
Des fichés S prêts à tuer, n’importe où et n’importe quand, pour combien d’individus non encore repérés mais tout aussi dangereux ? « On a laissé un groupe terroriste se créer à partir de pas grand-chose et devenir hyper puissant, je veux parler de l’État islamique », constate Marc Trévividic, parce qu’« on n’a pas vu la menace se consolider ». Pardon, mais le peuple l’a vue, la montée de l’islamisme partout dans son pays, même qu’il la crie aussi, quand on ne lui interdit pas de manifester.
« (…) Face à la guerre, le pays doit prendre des décisions », dit François Hollande. S’il parle de nous aussi, alors chiche.