S’il est autorisé de formuler quelques réflexions au milieu du torrent lacrymal qui sert aujourd’hui d’information au grand public, alors je me risque, à 15 h 50, à partager avec mes lecteurs quelques observations.
Elles sont sans doute un peu iconoclastes.
Disons que c’est une forme d’hommage à ces actionnaires, journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo qui n’ont jamais rien respecté ni personne ; ou en tout cas rien ni personne qui serait proche de la sphère de valeurs d’un Européen blanc catholique hétérosexuel père de famille travaillant dans le privé.
1) Tout le monde hurle à la remise en cause de la liberté d’expression. Journalistes et politiques en tête.
Ceux-là mêmes feignent d’oublier que la France, avec son arsenal législatif des lois Pleven puis Gayssot, a déjà supprimé la liberté d’expression. Que des historiens sont déjà allés en prison pour leurs écrits. Et que la camarilla médiatique sait très bien organiser la mort civile de ceux dont l’expression n’est pas tolérée. Voir les affaires Millet, Zemmour, etc.
2) Nos politiques prétendent que les tueurs s’attaquent à la « République » ou, mieux encore, à notre « démocratie ». C’est faux et idiot. Charlie Hebdo est un journal comme il en est apparu à toutes époques et sous tous les régimes. Les tueurs vengeurs du prophète se fichent de la République et de la démocratie comme d’une guigne. Ils installent un crime de blasphème puni de mort. Ce qu’il faut défendre, c’est l’identité du modèle français de vie commune dans la cité, modèle attaqué en l’occurrence par les théocrates extérieurs à notre sol.
3) Le déferlement lacrymal et événementiel est totalement délirant dans son intensité. Chaque élu, chaque corps de métier doit manifester son soutien. Il est en fait à l’image de la place qu’occupe le pouvoir médiatique dans notre cité. Il est vrai que la coterie des victimes rejoint celle des pleureurs. De grâce, un peu de mesure. Voulez-vous que nous fassions la liste des morts français (comme nos soldats en opération) ou d’autres victimes (chrétiens d’Orient, enfants de Beslan ou de Gaza…) massacrées dans l’indifférence ?
4) Wolinski, Charb, Tignous et Cabu, pour ne citer que les plus connues des victimes, ont passé leur vie à choquer le bourgeois et à user et abuser de tous les sacrilèges possibles. C’était leur droit le plus absolu et la société française devrait respecter ce droit au libertinage. Leur mort violente va sans doute réveiller un peu plus le peuple français qui va s’indigner encore plus des dangers d’un islam agressif et vindicatif sur son sol.
Au bénéfice, sans doute, de ces forces politiques que lesdites victimes ont abhorrées et combattues. Joli pied de nez en vérité ; que ces ironistes féroces auraient sûrement apprécié de leur vivant…