Dix-neuf interpellations en deux jours. En deux opérations menées à Lille (Nord), Strasbourg (Bas-Rhin) et en Italie, l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) de la Direction centrale de la police judiciaire vient de démanteler deux réseaux distincts de prostitution en France.Le premier est le fruit d’une enquête démarrée en 2010 sur des renseignements de la police aux frontières de Strasbourg à propos de la présence de jeunes femmes venues du Nigeria sur les trottoirs de la ville. 
Les investigations menées depuis ont permis de tracer tous les contours d’un réseau « typique » de cette prostitution : les « proies recrutées au Nigeria sous la promesse de trouver un emploi en Europe.

Après la cérémonie dite du « juju » en présence de leur famille et d’un officiant religieux, elles se soumettent moralement et religieusement à leur passeur.

Cette soumission consiste, entre autres choses, à rembourser la dette de leur venue en Europe, qui s’élève à environ 50000 €.

Pour s’en acquitter, elles sont contraintes à la prostitution sous la surveillance de « mamas ». 

Interpellés dans un campement de Roumains près de Lille  a Strasbourg, une cinquantaine de filles ont ainsi pu être identifiées.

Surtout, les policiers sont remontés jusqu’aux proxénètes, dont deux ont été arrêtés avant-hier en Italie où ils géraient à distance le réseau, fournissant les filles à leurs complices installés en Alsace.

Onze personnes au total ont été interpellées, y compris les financiers qui évacuaient l’argent liquide vers le Nigeria.

Hier matin à Wattrelos (Nord) près de Lille, c’est un réseau de proxénètes roumains qui a été démantelé, toujours par les policiers de l’OCRTEH.

Les enquêteurs, qui ont travaillé avec leurs collègues de la PJ locale, surveillaient depuis plusieurs mois l’activité de plusieurs jeunes prostituées roumaines qui travaillaient la nuit sur un parking très fréquenté par les chauffeurs routiers, à Lesquin.

Les filles étaient sous la coupe de « délégués » des proxénètes, chargés surtout de vérifier que l’argent des passes n’était pas dissimulé.

Les tarifs pratiqués « étaient faibles », selon un proche du dossier. En bout de chaîne, plusieurs couples géraient l’activité de ces filles, depuis un campement de Wattrelos où ils ont été interpellés hier matin.

Une partie d’entre eux devrait être déférée avant la fin de la semaine devant le parquet de Lille.

Le Parisien

http://www.leparisien.fr/faits-divers/strasbourg-lille-coups-de-filet-chez-des-proxenetes-22-11-2012-2345797.ph
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