Le 25 juillet, au cours d'un séminaire à Aspen dans le Colorado le Général Dempsey, Président du Comité des chefs d'Etat-major US, est quelque peu sorti de son " silence" sur la crise ukrainienne, tant ses interventions sur le sujet étaient restées discrètes ces dernières semaines.
On connait Dempsey. On connait son tempérament au travers de ses positions.On connait aussi sa capacité à contrer les velléités guerrières de l'administration Obama: contre l'Iran, contre la Libye, contre la Syrie où à chaque fois la "tête" opérationnelle de l'US ARMY a souvent dégagé une réelle opposition à toute intervention armée.
Au cours de cette réunion a été évoqué par Dempsey lui-même, un tir de barrage d'artillerie russe depuis le territoire russe à destination de l'armée ukrainienne. L'info venait du Pentagone qui n'a jamais pu vérifier ses sources ni même apporter de preuves. Le but est clair: occuper le terrain médiatique, relayer des fausses infos (dont on ne reprend jamais les démentis que la cacophonie ambiante ne permet plus), inonder le monde d'informations sur " la volonté d'affrontement de Poutine", préparer le terrain des esprits afin que terrien lambda puisse tout de suite voir dans quel camp du Bien sont les Américains et dans quel camp du Mal les Russes.
"Mais" , souligne un journaliste de Defensa," l’élément le plus intéressant, hors de ces affirmations qui détonnent étrangement par rapport aux habituelles interventions de Dempsey, concerne ses relations avec les chefs militaires russes. Certaines affirmations sont surprenantes, comme celles où Dempsey laisse entendre que plusieurs chefs militaires russes sont tellement en désaccord avec la politique supposée ultra-belliciste de Poutine, – et tellement d’accord avec la filière Obama-Dempsey – qu’ils risquent leur liberté si on apprenait les contacts que lui-même, Dempsey, entretient avec eux : non pas la prison, mais bien le “Goulag” lui-même" ......
Le ton est donné, je dirais. Place à l'escalade psychologique. Ce changement d'attitude de Dempsey est plus évocateur que la crise elle-même.
Tout se met en place. Je pense que la guerre est vraiment proche. Nul n'en prend vraiment conscience ici en France. Le niveau d'escalade dépendra surtout du sang froid de Poutine et de la diplomatie russe.
CH.TRIPETZKY