Jeune rom lynché : la photo choc du Telegraph
Le site internet du journal britannique The Daily Telegraph a publié aujourd'hui sous le titre "la photo qui va choquer la France" des clichés présentés comme ceux du jeune Rom lynché vendredi dans la banlieue de Paris
(attention ces images peuvent choquer).
Les deux photos montrent un jeune homme gisant dans un chariot de supermarché, le visage tuméfié et ensanglanté. Selon The Telegraph, il s'agit de Darius, l'adolescent de 16 ans qui se trouve à l'hôpital entre la vie et la mort à la suite de son agression.
"C'est la photo qui va choquer la France", commence l'article, qui explique ensuite toutefois que l'authenticité des clichés n'a pas été "vérifiée auprès de membres de la famille" du jeune homme.
Les photos "ont été transmises au Telegraph par un homme vivant à côté du camp misérable que l'adolescent, sa famille et d'autres ont construit autour d'une maison abandonnée"à Pierrefitte-sur-Seine, explique l'article.
Selon The Telegraph, cet homme qui veut rester anonyme, a affirmé avoir trouvé l'adolescent inconscient dans le chariot vendredi soir.
La rédaction du Telegraph, contactée par l'AFP, n'était pas immédiatement disponible pour commenter la publication de ces photos. Le service photo du journal français Le Parisien a indiqué avoir également "obtenu cette photo", mais "décidé de ne pas l'utiliser".
Le jeune Darius, qui vivait depuis peu avec sa famille et d'autres Roms dans une maison désaffectée de Pierrefitte-sur-Seine, dans la banlieue nord de Paris, a été retrouvé vendredi en fin de soirée, inconscient, dans un chariot de supermarché abandonné près de la Cité des Poètes, un quartiersensible, selon une source policière.
Grièvement blessé avec des lésions crâniennes, l'adolescent a été hospitalisé à Paris et "son pronostic vital est engagé", a indiqué mardi soir la procureur Sylvie Moisson chargée de l'enquête, précisant que cet "acte de barbarie" avait pour mobile "la vengeance privée".
Recrudescence des actes anti-Roms en Serbie ?http://serbie-droitshumains.blogspot.fr/2013/03/recrudescence-des-actes-anti-roms-en.html
Je traduis ce communiqué alarmant qui relate un récent incident survenu à une jeune homme Rom, lequel est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures.
J'ai pris la décision de reproduire la photo que le journal Blic a publiée il y a quelques jours, et qui montre le visage tuméfié du jeune homme en question, une image très difficile à voir. Toutes mes condoléances à la famille. Dragan Grcic
Augmentation de la violence envers les Roms - Communiqué du Centre pour le droit des minorités (CPM)
Le Centre pour le droits des minorités (CPM) fait part de sa préoccupation devant la recrudescence de la violence envers les Roms, et devant le manque de réactions adéquates de la part des organes de l’État.
Au cours des deux dernière semaines un jeune de nationalité rom est mort, à Bečej, dans des conditions qui posent question, une attaque s'est déroulée contre le campement rom de Bora et en troisième lieu le monument dédié au chanteur Šaban Bajramović a été profané à Niš.
Ervin Bilicki, un jeune homme de nationalité Rom et âgé de 17 ans, est décédé dans des conditions suspectes à Bečej, en date du 17 mars 2013.
Le quotidien serbe Blic a publié, le 21 mars, des informations selon lesquelles le garçon a été victime de violences de la part de quatre personnes, qui étaient en fait des skinheads.
La page Facebook de l'un des agresseurs démontre qu'il partage des idées néonazies.
Selon les informations de CPM, le père du garçon tué croit que son fils a été tué pour des motifs d'origine nationale, à savoir parce qu'il était Rom.
Le garçon a été gravement tabassé et abandonné inconscient dans la rue boueuse.
Certains médias ont affirmé que l'autopsie indiquerait que la mort résulterait notamment de coups portés par une barre**, et qu'un adolescent de 14 ans, appartenant à la nationalité hongroise a été arrêté à Bečej en rapport avec l'agression.
CPM lance un appel aux autorités compétentes et aux organes de l’État pour qu'une enquête soit menée sur les motivations racistes de cette affaire, après les premières auditions qui ont eu lieu ce 26 mars à Novi Sad.
Dans un autre incident survenu à Bor, un groupe de jeunes masqués ont agressé un groupe de Roms dans le quartier Rom de la rue Kestenova, le 21 mars 2013.
Les agresseurs ont jeté des pierres, cassé les fenêtres des maisons et ont endommagé les voitures appartenant aux Roms.
Selon des informations non confirmées, l'incident s'est produit à la suite d'un incident antérieur, lorsqu'un Rom aurait attaqué un Serbe. Après la violence contre les Roms, dix personnes ont été interpellées et détenues huit jours durant, et ont été inculpées pour des comportements violents. L'incident est considéré comme la résultante de "conflits de voisinage"* en dépit du fait que le groupe de jeunes a attaqué le quartier rom pour des motivations à caractère national.
Après ces deux affaires, le 27 mars à Niš, la statue de l’artiste Rom Šaban Bajramović a été profanée.
Au cours des dernières années, il l'a été a plusieurs reprises, sans que des auteurs aient été condamnés, ce qui indique une absence de réactions adéquates dans le chef des autorités.
Le Centre pour le droit des minorités fait appel aux organismes de l’État pour qu’enquête soit menée sur la mort du jeune adolescent Rom ainsi que sur les autres incidents qui se sont produits et pour lesquels il existe des suspicions de motivation de haine.
Des mesures administratives inappropriées ou une impunité dans ces affaires conduiront à leur reproduction, et à la diffusion de la peur parmi les Roms, qui craindront pour leur propre sécurité.
Centar za prava manjina / Centre pour le droit des minorités
Belgrade, 28 mars 2013
Traduction vers le français: Dragan Grcic
*NdT : “je ne suis pas certain de la traduction, en serbe: "neizmirenih međuljudskih odnosa". (Je ne dispose pas d'un dictionnaire des termes juridiques.)
**Mise à jour, 12 avril 2013.
J'ai corrigé une erreur de traduction dans le texte d'origine : le jeune homme n'a pas été étranglé mais frappé avec une barre, j'ai confondu le terme Штрангле avec un anglicisme
. Veuillez m'en excuser. D. G.