Entretien avec Renaud Camus
Le FN ne doit pas se comporter comme le Parti communiste de jadis !
Entretien avec Renaud Camus
Que pensez-vous de l’intervention de François Hollande, reçu, pour un chef de l’État, de façon assez cavalière sur RMC ce matin ?
Mes amis et moi n’avons jamais confondu l’homme et la fonction.
Nous sommes attachés aux institutions de la Ve République et à la dignité de la présidence de la République. Nous n’avons jamais pratiqué ni approuvé les attaques ad hominem, les plaisanteries idiotes sur les noms et les exhortations du genre « Hollande dégage ! ».
Cela dit, nous aimerions bien que les chefs de l’État eux-mêmes, qu’il s’agisse de Sarkozy ou de Hollande, se souviennent au moins autant que nous de la dignité de leur fonction.
Il a annoncé que la proposition de loi sur le droit de vote des étrangers serait présentée avant la fin du quinquennat. Qu’en pensez-vous ?
J’en pense, bien sûr, que c’est une catastrophe et que ces gens sont en train de vendre le pays — de le donner pour rien, plutôt, de le suicider dans leur seul imbécile intérêt à court terme : d’où l’urgence de signifier au plus vite et de la façon la plus ferme qui soit le refus du changement de peuple et de civilisation, le NON au Grand Remplacement.
Selon Éric Zemmour sur RTL le 6 mai, l’augmentation des faits de violence en France est due à l’absence de protection de nos frontières. Il parle de véritables razzias, notamment dans nos campagnes. Il a raison ?
Bien sûr, qu’il a raison. Cependant, pour ma part, je pense surtout aux frontières de l’Europe, qu’il s’agit de protéger de la contre-colonisation et de la colonisation tout court, de la substitution ethnique et civilisationnelle.
C’est un problème et un drame de nature historique, un problème militaire et diplomatique, un problème de puissance à puissance, entre les États, entre les blocs, entre les civilisations. La lutte contre la criminalité d’origine européenne est de tout autre nature : c’est un problème d’ordre public.
Vous présentez une liste antiremplaciste dans le Sud-Ouest. Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent de diviser le camp des patriotes, voire de créer, par rapport au Front national, une dissidence ?
Je réponds que nous avons affaire à un scrutin proportionnel, où aucun des partis en présence ne risque de ravir à un autre la juste rétribution en sièges des suffrages obtenus. Je réponds que je ne saurais en aucune façon être « dissident » d’un parti auquel je n’ai jamais appartenu ni de près ni de loin : quand mes propres idées ne peuvent pas s’exprimer, j’appelle à voter pour les siennes, et je le ferai encore, parce que les unes sont les moins éloignées des autres, et voilà tout.
Je réponds qu’il n’y a pas que le Front national, heureusement, qui soit attaché à la France et au peuple français. Il lui faudra nécessairement des alliés.
S’il n’en trouve pas, si le sort de notre patrie, de notre peuple, de notre culture et de notre civilisation, n’a pas d’autres défenseurs que lui, nous sommes perdus. Il ne doit pas se comporter comme le Parti communiste de jadis, qui ne songeait qu’à écraser ses alliés potentiels, en ne voyant en eux que des rivaux.
J’aime bien Marine Le Pen, j’admire son courage et son sens politique, mais je n’ai aucune dette de loyauté à son égard et l’on ne peut pas exiger de moi de soutenir en tout point une politique qui, sur plusieurs points, est contraire à mes convictions.
Ainsi, je crois que le combat titanesque engagé ne pourra être gagné que par l’Europe unie, qu’il faut changer aussi radicalement – et de l’intérieur – la politique de l’Europe que la politique de la France, que c’est la civilisation européenne qui est menacée, que le sursaut doit avoir les dimensions du continent et que la France ne se sauvera pas seule.
J’ajouterai que les mêmes qui nous accusent, mes amis et moi, de porter gravement tort au Front national se font un plaisir de prévoir pour nous très peu de voix, ce qui est un peu contradictoire.
Mais quand bien même nous en aurions beaucoup, nous ne ferions aucun tort aux amis de Marine Le Pen. Nous ne divisons pas.
Au contraire, nous élargissons.
Fondateur du NON
http://www.bvoltaire.fr/renaudcamus/fn-pas-se-comporter-parti-communiste-jadis,59032?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=002742721e-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-002742721e-30403221&mc_cid=002742721e&mc_eid=35158644a0