Censure. Les zones de sécurité prioritaires (ZSP) sont-elles efficaces ? Manuel Valls est-il allé dans la bonne direction ?
Préoccupée par la délinquance toujours croissante à Marseille, la préfecture de police demande, en octobre 2013, à Serge Supersac, un policier retraité, ancien syndicaliste du Snop (marqué à gauche), d’étudier l’impact de la politique de Valls à l’échelle du quartier sensible du Frais-Vallon à Marseille.
Son constat est accablant : « La judiciarisation du travail de la police est devenue tellement lourde qu’il est impossible d’absorber la criminalité de masse. » La police de la voie publique n’est plus au contact de la population et encore moins en mesure de répondre à ses attentes. Clairvoyant, Serge Supersac explique àValeurs actuelles qu’on demande aujourd’hui à la police de faire du « flagrant délit et d’élucider des affaires qui se sont produites » au lieu d’« anticiper avant que le délit se produise ».
Selon son rapport, les zones de sécurité prioritaires mises en place par Manuel Valls n’apportent rien : « On concentre tous les moyens sur certains problèmes, alors que nous faisons face à une délinquance de masse », qui devrait être la mission première de la police. « Les habitants ont besoin de voir des policiers qu’ils connaissent. Les policiers ont besoin de travailler dans des secteurs qu’ils connaissent et où ils peuvent décrocher leur téléphone pour régler une situation. »
Reprochant à l’auteur du rapport de « donner son avis » et de faire un état des lieux peu flatteur de l’action de Valls, la préfecture de police de Marseille a tout simplement retiré le texte de son site Internet en invoquant un travail « hors sujet » et jugé « trop personnel ».
Source et publication: http://www.valeursactuelles.com/société/police-rapport-censuré-qui-dérange