Nantes. Clientélisme et communautarisme : le système Ayrault au prisme des subventions
25/02/2014 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – Les subventions accordées par les municipalités socialistes de Bretagne sont motivées le plus souvent par des préoccupations clientélistes et communautaristes.
Nantes est à cet égard exemplaire. Depuis un quart de siècle le système Ayrault, outre une forte fiscalité, se caractérise en effet par le poids des subventions aux associations qui atteignent le quart du budget de la ville.
A partir de celles accordées en 2013, analyse d’une politique qui a permis au PS de contrôler la cité des ducs et d’en faire un de ses meilleurs bastions.
Nantes dépense en moyenne le double des autres villes dans ses subventions aux associations : 330 € par habitant contre une moyenne de 166 €. 2500 associations sont répertoriées dans l’annuaire associatif de la ville.
Seulement 1100 d’entre elles environ apparaissent dans le compte administratif de la ville et se partagent le gâteau de 95 millions d’euros pour 2013.
Ce sont celles pour qui, selon le site de la ville Nantes.fr « le projet et les actions présentent un intérêt public local et s’intègrent dans les politiques publiques de la ville ».
Dans les documents – difficiles d’accès – de la ville, ce qui relève du droit public et du droit privé est souvent mélangé. L’opacité est grande, les subventions aux associations sont présentées par ordre alphabétique en indiquant parfois celles bénéficiant de locaux gratuits.
Les associations sont en outre souvent indiquées par des sigles.
Si le lecteur sait ce que veut dire CGT ou LICRA, il ignore ce que sont ADELIS, ADES, AGIR ou ABCD… sans compter les multiples et diverses dénominations comme Lézards animés, Songo ou Toubab à kanel…
La culture « facteur de cohésion sociale » se taille la part du lion dans les subventions municipales.
Citons : Royal de Luxe, phare du système Ayrault avec 2 millions d’euros, Songo : 1,7 M €, Trempolino pour les « nouvelles musiques » : 1,1 M € et tout ce qui tourne autour de « La Fabrique » comme Mire, ciné expérimental : 120 000 €, la Culturelle de l’été (Les rendez-vous de l’Erdre ) 805 000 €, le Centre chorégraphique nantais (Brumachon) : 270 000 € , Culture barbars : 55 000 € …
Le dispendieux et contesté « Voyage à Nantes » est devenu une société publique locale.
Il n’est plus destiné à distraire les Nantais mais à « renforcer Nantes comme destination touristique de niveau international ».
S’il échappe désormais au domaine culturel, il n’en reçoit pas moins près de 9 M €.
Pour les « jeunes » c’est la sous culture des ghettos noirs américains, le Hip Hop, c’est-à-dire la promotion du rap et des tags qui a la faveur municipale.
Depuis plusieurs années, Nantes encourage ainsi le festival Hip Hopsession dont une édition se déroule en ce moment. « Rap à Cité » – la bien nommée – reçoit 34 000 € sans compter les rallonges. « Humanit Art » reçoit 13 700 € pour promouvoir le graff.
Nantes Passion, le magazine de la municipalité explique doctement que « sur les murs, au sol, au plafond… le graff et ses dérivés comptent parmi les disciplines phares du hip hop ».
Les Nantais qui ont vus leurs murs tagués par ces « artistes » apprécieront.
Le sport arrive derrière la culture dans le montant des subventions accordées par la ville, là aussi c’est aussi pour soutenir « sa fonction éducative et de cohésion sociale » et en particulier « le rôle de solidarité des clubs de quartier ».
Les clubs de haut niveau reçoivent 8 M €, L’Hermine basket en recevant 706 000, Nantes Rezé basket 700 000, le Rugby 300 000 €. Le Volley ball est particulièrement choyé : Nantes Rezé Volley 500 000 €, Volley féminin 330 000, Volley atlantique : 42 000 €. Le Hand-ball aussi : 1M € ! ASPTT :210 000, aviron 158 000 …
Tous les sports sans exception y compris les moins pratiqués sont subventionnés, en particulier les « pratiques émergentes » (sic) comme le Futsal cher aux « jeunes ».
Une multitude d’associations de quartier, ou liées à des établissements d’enseignement, bénéficient de subventions, sans oublier les associations sportives liées à la fédération Léo Lagrange très proche du PS.
Leur montant est au total proche du double réservé aux investissements de la mairie dans ce secteur.
Ne vaudrait-il pas mieux encourager la pratique des sports pour le plus grand nombre par des équipements nouveaux, terrains, locaux, matériel, plutôt que le versement de ‘cash’ à des associations souvent non contrôlées ?
Les syndicats ne sont pas oubliés : CGT, CFDT, FO reçoivent 24 000 € chacune, l’UNSA, peu représentative 19 000 €, FSU, CFTC et CFE-CGC 12 000 chacune. Mais l’ACENER (comités d’entreprise) proche de la CFDT perçoit 72 000 € et «L’aide ubiquiste aux C.E » proche de FO 40 000 €.
Ce que la municipalité socialiste nantaise appelle « l’égalité et l’intégration citoyenne », le renforcement de la démarche « Label Diversité » ou la « lutte contre la discrimination raciale » n’est pas oublié : Tissé métisse reçoit ainsi 270 000 €, Métisse à Nantes 32 000 €, Marumba (valorisation de la diversité par la danse et la musique) 21 200 € …
L’aide aux ‘sans papiers’ : CIMADE, GASPROM … sont aussi subventionnés ou aidés par le biais de locaux gratuits.
Au chapitre ‘repentance’, Mémoire de l’Outre mer reçoit 51 000 €, les Anneaux de la mémoire 25 000 € et sont logés gracieusement.
Dans les « quartiers sensibles » on n’est pas en reste : 23 000 € pour Regart S à Bellevue, 50 000 € aux Dervallières pour Yolk – la Fabrique » (production de CD).
A Malakoff plusieurs associations sont subventionnées avec locaux gratuits, citons C West qui a pour but de : « permettre aux jeunes de s’impliquer dans la vie de leur quartier et prendre conscience des enjeux liés à leur passivité et leur inactivité ‘sociale et citoyenne’ sur leur condition de vie actuelle et future ». Une telle profession de foi mérite d’être encouragée : 48 000 €.
Le lobby laïc au travers de la FAL (Fédération des amicales laïques) est particulièrement choyé par la municipalité de Nantes : près d’un million d’euros de subvention avec mise à disposition de locaux gratuits auxquels se rajoutent plus de 230 000 € pour une vingtaine d’amicales d’écoles – avec aussi des locaux gratuits pour la moitié d’entre elles. Francas et Léo Lagrange, pépinières des futurs cadres du PS, reçoivent eux 356 000 €, avec locaux bien sûr.
Des subventions à caractère « sexiste » méritent d’être relevées, comme les 140 000 € versés au très féministe et gauchisant Espace Simone de Beauvoir, ou les 22 000 € pour le Centre Gay Lesbien Bi Trans (…) de Nantes. Les différentes subventions publiques représenteraient 95 % du budget de ce centre.
Le communautarisme est encouragé. Ainsi l’Association musulmane culturelle de Nantes Nord est subventionnée à hauteur de 39 000 € plus locaux gratuits. Sur un site communautaire elle est classée dans « les professionnels du domaine halal ».
Rappelons que les années précédentes l’association culturelle turque - sur son site, culturel et cultuel ne sont pas différenciés – s’était vue garantir par la ville de Nantes un emprunt de 347 000 €, tandis que la mosquée de Malakoff dépendant de l’islamiste UOIF recevait une subvention de 200 000 € pour son centre culturel.
Doit-on rajouter dans la rubrique communautarisme le creusement d’un lac dans la ville de Dschang au Cameroun pour la somme de 240 000€ ?
Pour en finir, les médias « amis » ne sont pas oubliés aussi. Radio Alternantes, post gauchiste, reçoit encore 25 000 €, la Radio Européenne Nantaise « pour une conscience européenne démocratique et citoyenne » reçoit 30 000 € et bénéficie de loyers à loyer réduit.
Télé Nantes, société privée, dont la municipalité nantaise n’a vraiment pas à se plaindre est subventionnée à hauteur de 250 000 €.
« Le fait associatif est un vecteur de la démocratie locale » (Nantes.fr.). Cela Jean-Marc Ayrault l’avait indiscutablement bien compris.
la politique suivie dans ce domaine lui aura permis de mettre en place un système fondé sur le clientélisme et le communautarisme.
En plein accord avec ses convictions mondialistes. Tout se tient.
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