Poitiers vu de la Russie : tenez bon, petits-enfants de Charles Martel
Les événements en France, comme on pouvait s’y attendre, n’ont pas eu une grande résonance dans les médias russes. Les médias qui ont daigné consacrer un article à l’action des jeunes à Poitiers sont stupéfiants de négligence, d’incompétence et d’incapacité (refus?) de comprendre le sujet.
Le fait que l’expression de « pogrom anti-musulman » apparaisse sur des sites musulmans radicaux, par exemple, n’a pas besoin de commentaire.
Mais voici que le terme «pogrom» est repris aussi par des canaux professionnels laïques. Et les blogs distillent à leur tour : pogrom, pogrom … Où est le pogrom?
Le Dictionnaire des Sciences Humaines donne la définition suivante d’un pogrom: « civiq. Désordres [de la foule], appels à la violence sur une minorité ethnique ou confessionelle.
En général, les pogroms ont lieu du fait de la passivité de la part des autorités ou même avec leurs encouragements tacites ». La connivence des autorités ? Un comble.
Sur toutes les vidéos – les rangées de gardiens de l’ordre expérimentés cernent l’édifice inachevé de la mosquée, sur le toit duquel, se tenant par la main, amicalement, les jeunes français de « Génération Identitaire » déclament leurs mots d’ordre tout à fait civilisés. Juste une opposition.
La population s’oppose aux pouvoirs , sème un petit quelque chose contre leur volonté. Oh, ne criez pas « au pogrom » ! Outre la définition du dictionnaire, ce mot évoque à l’imagination d’autres associations : verre brisé, duvet d’oreillers déchirés, pillage, violence contre les femmes et les enfants … Assassinats, entre autres choses. Il y eut-il quoi que ce soit de tel ? Que Dieu ait pitié ! Occupation d’un bâtiment inachevé, à la construction de laquelle objectent des citoyens?
Voilà vraiment un pogrom en tant que pogrom.
Pourquoi alors personne n’a appelé « pogroms » la prise de force par des illégaux (je souligne, étrangers en situation irrégulière, non des citoyens) de deux églises catholiques de Paris? Parce que.
Qui manipule sciemment le terme, qui est authentiquement benêt – la question n’est pas très intéressante. Encore plus lamentable – presque personne ne s’est attaché à investiger sur le fond culturel et historique.
Presque tous à la hâte marmottent » la ville de Poitiers dans l’ouest de la France. » Pourquoi là, pourquoi de nombreux résistants en arrivent à ce degré à dessein ? Seuls quelques sources mineures parlent quelque peu de Charles Martel. Quoi qu’il en soit, voici le point essentiel. Ce n’est pas n’importe où, mais précisément à Poitiers, qu’a eu lieu la bataille qui décida du destin de l’Europe occidentale.
De même qu’à Koulikovo (1) eu lieu la bataille qui décida du destin de la Russie.
Et ces deux batailles, d’aucuns tentent aujourd’hui de les couvrir d’une interprétation politiquement correcte. Ou tout simplement de les glisser sous une lorgnette inversée honteuse : ainsi à maintes reprises il nous est donné une représentation réduite de la dimension de ces évènements.
Afin de ne pas offenser « les citoyens comme les autres que nous sommes, qui avons toujours vécu ici. ». Réduite au plus bas du dessous.
Construire une mosquée à Poitiers – c’est exactement comme en construire une dans la plaine de Koulikovo.
Sans ces deux batailles nous ne serions pas nous, pas notre civilisation.
Avec un senttiment d’anxiété, j’ai lu récemment le nouvel excellent livre de Julia Voznesenskaïa « Le miracle d’Edessa » … Quelle merveilleuse lumière resplendit jadis, au premier siècle après Jésus-Christ, à l’Orient chrétien! Que reste-t-de toi Edessa? Elle n’est plus. Elle ne serait pas nous, avec nos sciences, avec nos musique et littérature issus de chair et de sang.
Qu’ont déclaré ces jeunes hommes, dont trois, selon les informations pour le moment, ont été arrêté? Au nom de leur génération, ils « refusent d’observer la disparition de notre peuple. » Ils refusent d’être les «Indiens de l’Europe ».
Image très significative, très à propos, entrée ces derniers temps dans le vocabulaire politique.
Difficile d’en débattre, car comment a tourné l’hospitalité indienne, nous nous en gardons un souvenir fort depuis les bancs de l’école. « Nous n’avons pas besoin de plus d’immigration non européenne » – a dit cette jeunesse – et il n’est pas besoin de nouvelles mosquées sur notre sol.
Depuis le début de l’émigration massive en provenance d’Afrique en 1974, il n’a jamais été demandé au peuple français si nous la voulions.
La migration change radicalement le visage du pays – 43% des habitants de Paris de la tranche d’âge 18-50 ont une ascendance étrangère, selon les dernières statistiques de l’INSEE.
Eh bien, tout ceci est entièrement raisonnable. Laissons nos clowns professionnels crier au «racisme».
Leur culbute nous amusera en particulier au vu de la vidéo où apparaissent clairement parmi les jeunes gens, des adolescents à la peau noire. Sur quoi reste-t-il alors à pleurer ? Sur l’ « insulte aux sentiments religieux ».
Mais les sentiments de sentiment, et la foi chaque peuple a le droit de les choisir sur sa propre terre.
Et puis – inévitablement et malheureusement – un argument monte, qui guide en Russie non pas des clowns, mais souvent les gens tout à fait convenables. Sachez que c’est « à nous» que le mahométisme est venu, et « nous» l’indigène.
Car jamais – à l’aune des paramètres officiels d’aujourd’hui – il n’y eût en Russie ni de peuple souverain ni de religion titulaire. Il n’y en eu pas, et point. Pas de virgule !
Aujourd’hui le pouvoir soviétique n’est pas dans la cour – et tout ce qui ne répond pas à nos notions sur les paramètres de pensée saine, nous avons le droit de le contester.
Islam a été présent en Russie non pas «toujours», mais oui, depuis assez longtemps, de ne pas pouvoir ne pas en tenir compte. Mais avec un caractère essentiel. Il était sur des territoires islamiques annexés par la Russie.
En fait, dans les villes russes proprement dites, l’islam existait seulement comme diaspora. Pour le XX siècle sans religion, au milieu des peuples historiquement chrétiens s’intégrait seulement la population historiquement musulmane des Tatars.
Et maintenant, encore une fois – une spirale religieuse retourne le monde. Avec quelle extrême prudence est-il nécessaire d’aborder la question de tous les processus migratoires, à la fois internes et externes!
Mais si le processus de migration interne est un problème complexe, dépassant l’objet du présent article, pour l’extérieur, au contraire, tout est simple. L’Asie centrale, semble-t-il, est libérée du joug néfaste de notre occupation ? Je suis content pour elle, d’une telle liberté.
Mais pour ce qui est des politiques d’immigration, de laisser entrer des millions de citoyens étrangers non désirés par nous, quelqu’un doit réserver la réponse pour nous à l’avenir.
Les mosquées dans le pays sont suffisantes pour les besoins religieux des citoyens russes qui professent la foi musulmane.
De nouvelles constructions par des ressortissants d’Asie centrale, en nombre constamment croissant, non seulement abaissent les conditions de sécurité et sanitaires dans les villes, mais menacent dans une brève perspective l’équilibre historique dans le pays.
Et c’est ce même jour, qu’arriva un autre, un fabuleux un événement: la plus grande autorité sunnite, le Cheikh Yusuf Qaradawi a inversé les chiffres, pas en changeant spécialement la somme pour les terroristes, mais en revanche, en dépit de l’arithmétique, en changeant considérablement la donne pour nous.
En tant que « Grand Satan » le monde islamique a toujours vénéré les Etats-Unis, nous comptons seulement comme petit Satan.
Mais dorénavant, le «grand Satan» va être la Russie (2). Avec Qaradawi, qui en son genre, à propos, n’est pas moins fan d’Adolf Hitler que certains de nos fanatiques combattants l’islam à Moscou, nous avons rattrapé et dépassé l’Amérique en un éternuement.
Et quelqu’un sait-il, ce que cela signifie pour nous? La Terreur, mon cher.
La vague de protestations contre l’islamisation – est un processus européen. Des résidents du quartier de Mitino (3) qui protestaient contre la construction de mosquées à Moscou, sont préoccupés par les mêmes choses que les Français à Poitiers.
Heureusement, les habitants de Mitino ont été entendus. Les résistants à Poitiers ont recours à une forme démonstrative de protestation uniquement à défaut d’espoir d’un dialogue constructif.
Ainsi, les trois enfants ont été placés en détention.
Comme les astres se meuvent, voici que mes lignes ne seront pas seulement lues par les nôtres, mais aussi par les lecteurs français.
Malgré les lois du genre, il est maintenant impossible de ne pas dire: tenez les garçons ! Tenez bon, petits-fils de Charles Martel!
Source: Elena Tchoudinova / RL
Traduction Elisseievna
Notes de la traduction :
(1) La bataille de Koulikovo le 21 septembre 1380, menée par Dimitri IV Donskoï, a été le début de la libération de la Russie du joug de la Horde d’or, c’est-à-dire des mongols musulmans qui envahirent en 1238-1240 toute la Russie sauf Pskov et Nijni-novgorod. Moscou ne sera libérée qu’en 1480 par Ivan III.
(2) http://www.israel-flash.com/2012/10/video-qaradawi-les-russes-et-les-iraniens-sont-nos-ennemis/#axzz2AD8GtuGK « Les Russes sont les ennemis de l’Islam, et des musulmans, Les Iraniens, parce qu’ils veulent rétablir leur empire perse, sont les ennemis des musulmans sunnites. »
(3) Un millier d’habitants de Mitino, au nord ouest de Moscou, ont manifesté contre la construction d’une mosquée : elle a été annulée en septembre 2012.