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" FORSANE ALIZZA " LE RETOUR ?

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Par arrêté paru hier au « Journal officiel », les avoirs d’Emilie K., qualifiée de soutien actif à l’organisation islamiste radicale Forsane Alizza, ont été gelés.


Une décision qui irrite les magistrats.

Le ministère de l’Economie et des Finances a gelé les avoirs d’une jeune Française de 27 ans, habitant à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), présentée comme « un soutien actif de Forsane Alizza ». 

Le ministère de l’Economie et des Finances a gelé les avoirs d’une jeune Française de 27 ans, habitant à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), présentée comme « un soutien actif de Forsane Alizza ».  | LP

L’arrêté, émanant du ministère de l’Economie et des Finances, a été publié hier matin au « Journal officiel ». Il a pour effet de geler les avoirs d’Emilie K., une jeune femme de 27 ans de nationalité française, née dans le Morbihan, habitant à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

La formulation du texte est sans appel. Présentée comme « un soutien actif de Forsane Alizza », Emilie K. « envisage de se rendre prochainement dans une zone de combat à l’étranger afin d’y mener le jihad armé », indique l’arrêté.


Sont désormais interdits « les mouvements ou transferts de fonds, instruments financiers et ressources économiques au bénéfice d’Emilie K. ».

Dans la torpeur du 14 Juillet, l’arrêté de Bercy aurait pu passer inaperçu.

Depuis la dissolution du groupuscule Forsane Alizza en février dernier (voir encadré), les mesures administratives, prises sans concertation avec les magistrats sont nombreuses dans ce dossier.

Ainsi, alors qu’une trentaine de personnes ont vu leurs avoirs gelés, les juges n’ont procédé qu’à treize mises en examen. « Parmi les personnes dont les avoirs ont été gelés, certaines n’ont rien à voir, judiciairement, avec le dossier », indique une source judiciaire.

Des recours administratifs existent. Mais la mesure, elle, est immédiatement exécutoire.

L’absence de concertation entre justice et administration confine à l’absurde. « A chaque fois qu’un arrêté est publié au JO, le nom de la cible est rendu public. L’intéressé sait donc, avant même d’être convoqué par un magistrat, qu’il est dans le collimateur de la justice », déplore un juge du pôle antiterroriste. Pour les magistrats joints au téléphone, la décision de Bercy d’hier, c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « C’est aberrant, fulmine un juge du pôle antiterroriste. On voudrait torpiller une enquête que l’on ne s’y prendrait pas autrement. »

Sur fond de menace terroriste, les tensions se ravivent entre services administratifs et juges du siège. « Dès lors qu’une enquête judiciaire est ouverte, ce qui est le cas, c’est au juge de décider de l’opportunité et de la date d’un éventuel gel des avoirs.

L’administration doit rester à sa place », estime Marie-Antoinette Houyvet, déléguée régionale de l’Union syndicale des magistrats et ancienne juge antiterroriste.

A Boulogne-Billancourt, l’appartement d’Emilie K., également connue sous le nom de Samra, semble désert.

Sa boîte aux lettres déborde.

Sa ligne téléphonique est aux abonnés absents.

La jeune femme est-elle en fuite ? En vacances ? A-t-elle déjà gagné la « zone de combat » évoquée par l’arrêté de Bercy ?

Hier, le ministère des Finances n’a pas souhaité répondre à nos questions.


SOURCE:

Elisabeth FLeury et Timothée Boutry
http://www.leparisien.fr


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