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LA FRANCE ET SON ARMÉE QUI VA MAL !!!

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L’armée française va mal

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Médias-Presse-Info évoquait il y a peu la loi de programmation militaire aux conséquences désastreuses pour l’armée française. Il faut rappeler qu’en interne, la grogne à ce sujet atteint l’état-major. Si l’armée a la réputation d’être « la grande muette », ce mutisme tend à disparaître devant la gravité de la situation.

Le 30 septembre dernier, un cercle composé de généraux et d’officiers supérieurs – les Sentinelles de l’Agora – a publié un « Manifeste pour la sauvegarde de nos armées » (lire ci-dessous), document de deux pages mettant en cause la loi de programmation militaire et les réductions d’effectifs et de matériels qu’elle entraîne.

Ce manifeste ne manque pas de pointer du doigt « la soumission transatlantique délétère », le « démantèlement de l’institution militaire » et le fait de réduire l’armée française à « l’état d’échantillon ».

Le Général (2s) Jean-Claude Thomann, ancien patron de l’armée de terre, s’était assuré que ce manifeste soit porté à la connaissance des médias, accordant quelques entretiens au cours desquels il avait dénoncé la « dégradation continue et irresponsable de nos capacités d’action militaire dans un monde incertain ».

Quelques jours auparavant, l’Amiral Edouard Guillaud, Chef d’Etat-Major des Armées, avait exprimé son amertume devant 150 officiers supérieurs réunis à l’Ecole de guerre, soulignant que la France n’est désormais plus capable d’agir seul dans le domaine militaire, ce qui signifie la perte de sa souveraineté.

La dépendance de l’armée française à l’égard des Etats-Unis s’est démontrée avec l’opération militaire au Mali. Le simple transport des troupes françaises ne fut rendu possible que grâce à l’armée américaine…

Il faut encore ajouter que dans le cadre des restrictions budgétaires imposées à l’armée française, l’opération au Mali va accaparer une part gigantesque des moyens. La présence d’un contingent militaire français au Mali coûte 1,9 million d’euros par jour selon les estimations de l’état-major des armées fourni à la commission sénatoriale de la Défense.

 

MANIFESTE POUR LA SAUVEGARDE DE NOS ARMEES

Le démantèlement de l’institution militaire arrive à son terme. Infiniment plus que l’actuelle disette budgétaire, la fin de la guerre froide, les impératifs de l’Etat-providence et la volonté des « post modernes » d’en finir avec le « fracas des armes » ont été les abrasifs les plus puissants pour réduire, en moins d’un demi-siècle, l’armée française à l’état d’échantillon. La force militaire est passée, dans le silence et la dénégation, du statut d’institution régalienne majeure à celui d’une société de services que l’on rétribue à la tâche.

Le couronnement de cette efficace entreprise de démolition a été de placer la haute hiérarchie aux ordres d’une administration civile de défense qui prospère sans frein, au prétexte de recentrer les militaires sur leur cœur de métier. Le soldat, « ravalé à la fonction d’homme de peine de la République », est prié de verser son sang dans le silence et l’indifférence en se soumettant aux règles strictes d’un devoir d’Etat pourtant largement déserté par ceux censés le faire mettre en œuvre et le faire respecter.

Ce désastre consommé ne peut plus être confiné sous l’éteignoir d’un « devoir de réserve de la grande muette », caution hypocrite et confortable à la disposition de tous les habiles pour esquiver dans le confort de la chose publique leurs responsabilités envers la Nation.

Des fautes multiples : 
C’est en effet une grande faute que de sacrifier le bras armé de la France au gré des idéologies de rencontre et de quelques embarras financiers.

C’est une faute en regard du monde tel qu’il s’organise et dont chacun sait qu’il réservera de fâcheuses surprises. L’absence actuelle de menace militaire majeure n’est qu’un simple moment de l’Histoire. Son calme apparent ne doit pas masquer les reconfigurations géopolitiques qui marginaliseront, pire élimineront sans pitié les nations au moral défaillant.

C’est une faute vis-à-vis de la sécurité des Français de faire ainsi disparaître un pilier majeur de la capacité de résilience du pays face à une éventuelle situation de chaos, dont nul ne peut préjuger le lieu, l’heure et la nature. Pour y faire face, seule une force armée peut et doit offrir les moyens suffisants, servis par des hommes et des femmes structurés par les valeurs puissantes du devoir et de l’obligation morale.

C’est une faute d’éliminer l’une des institutions « fabriques de liens » dont la France a un urgent besoin face à l’action déterminée de forces centrifuges, dont elle est coutumière, et mises généralement au service d’intérêts particuliers et communautaristes.

Il est donc plus que temps de rétablir la puissance et l’efficacité d’une institution d’Etat « pour le dedans comme pour le dehors » et de permettre à la France de se remettre à penser en termes de risques et de puissance stratégique. Elle en a les moyens. Elle doit le faire sans l’attendre d’une Europe, puissance inexistante, ou d’une soumission transatlantique délétère voire de plus en plus illusoire.

Que rétablir et comment ? 
Les voies et moyens pour rétablir une institution, désormais comateuse, sont nombreux et divers. Ils n’attendent qu’une impulsion réparatrice, après des décennies de mesures irresponsables. Ils ne pourront, cependant, faire l’économie d’un certain nombre de dispositions, dont l’abandon ou le travestissement ne sont plus acceptables.

D’abord, un budget décent qui permette à nos soldats de disposer de l’entraînement et des équipements nécessaires, et au politique de s’engager sans le soutien déterminant des Etats-Unis, tout en évitant le stupide tout ou rien nucléaire.

Ensuite, des hommes et des femmes en nombre suffisant. Rien d’efficace et de durable ne peut se faire sans des effectifs capables de marquer dans la durée, sur et hors du territoire national, la volonté et la détermination de la Nation.

Avec, bien entendu, une organisation des forces parfaitement univoque, tout en faisant la répartition qui convient entre des professionnels en nombre suffisant et les citoyens en armes qui doivent impérativement revenir au centre de notre dispositif sécuritaire et identitaire.

Enfin, une répartition équilibrée, entre l’exécutif et le Parlement, des responsabilités qu’autorise la Constitution, laissant au militaire le devoir d’exercer librement son conseil, tout en administrant et mettant en œuvre les forces autrement que par le canal malsain d’une administration de défense d’autant plus intrusive qu’elle se sait irresponsable.

Autant de mesures indispensables qui seront déclinées, point par point, dans des documents à venir et dont les signataires du présent document demanderont, avec détermination et constance, la réalisation pour le bien public.

Il est grand temps de rénover et de renouveler le contrat de confiance de la République avec ses soldats. S’il n’est pas trop tard, il devient urgent de lui redonner la vigueur indispensable sans qu’il soit besoin de recourir à des formes de représentation qui, bien qu’étrangères à notre culture militaire, pourraient s’avérer, un jour peut-être proche, le seul moyen pour nos soldats de se faire entendre.

Le 30 septembre 2013 Les sentinelles de l’agora

 

La France n’est plus une puissance militaire, la loi de programmation militaire le confirme…

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La loi de programmation militaire va faire grincer des dents. Toutes les ambitions militaires internationales de la France devront encore être revues à la baisse et tout son prestige se délite.

Les forces conventionnelles aptes au combat de haute intensité sont limitées à 15.000 hommes et 45 avions. Sans l’aide des Etats-Unis en matière de transport aérien et de ravitaillement en vol, mais aussi de renseignement et de support de drones, l’opération Serval au Mali aurait été tout simplement impossible, démontrant ainsi que l’armée française n’est déjà plus autonome ! L’armée est un élément de la souveraineté et voilà la France forcée de reconnaître sa dépendance extérieure, tel un vassal des Etats-Unis.

Au terme de la loi de programmation précédente, le report de charges budgétaires atteignait 3 milliards d’euros. Pour l’exercice 2013, il se limite à 760 millions d’euros. La Délégation générale pour l’armement sera bientôt en cessation de paiements. Même chose pour la gendarmerie qui ne peut plus renouveler ni véhicules ni ordinateurs et se trouve à court de carburant.

Les investissements prévus pour le renseignement, la cyber-défense, les drones et le domaine spatial sont remis sine die.

Dans les unités qui ne sont pas en opération, la disponibilité des équipements et le temps d’entraînement sont drastiquement diminués.

Le taux de disponibilité pour les matériels terrestres est réduit à 49 % contre 69 % en programmation. Et il en va de même pour tout le matériel militaire : 45 % de disponibilité pour les hélicoptères de manœuvre, 50 % pour les Rafale Marine,  56 % pour les frégates, 30 % pour le porte-avions et 60 % pour les avions de l’armée de l’air. Le déficit de maintenance du parc aérien est évalué à un milliard par an !

Le temps d’entraînement des pilotes est limité à 150 heures de vol alors que la norme minimale OTAN est fixée à 180 heures. A peine 83 jours d’activités opérationnelles d’entraînement dans l’armée de terre et 88 jours de mer pour les bâtiments de la marine.

L’essentiel du potentiel actuel d’intervention militaire de la France va être mobilisé durant au moins la prochaine décennie par la tentative de stabilisation du Sahel.

Plus la peine d’envisager autre chose que des rodomontades, François Hollande est désormais un chef des armées particulièrement dépourvu.

 

Quand un Amiral prend l’avion…

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L’anecdote qui concerne l’Amiral Guillaud, chef d’état-major des armées, date d’il y a quelques semaines mais se propage au cours des dîners entre officiers et ne manquera pas d’atteindre bientôt la troupe.

Le 20 novembre dernier, le cabinet de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, reçoit une requête écrite de l’Amiral Guillaud. L’objet de cette missive est d’obtenir le « surclassement » de ses billets d’avion pour une mission à Pékin. Les billets – pour son épouse et lui – avaient été réservés en « business ». Une catégorie qui offre sur les vols d’Air France un confort appréciable avec fauteuil se transformant en vrai lit et plein d’autres avantages.

Or, l’Amiral entendait obtenir du cabinet de son ministre un vol en classe « first ». Ce qui aurait tout de même coûté la bagatelle de plus de 24.000 euros pour un aller-retour Paris-Pékin pour l’Amiral et Madame. Soit environ 8.000 euros de plus que le coût de ses billets en « business ». Et ce alors que le ministère de la Défense a publié une circulaire mettant fin à tout déplacement en classe « first ».

Bien sûr, on nous dira que 8.000 euros, ce n’est pas grand-chose sur le budget de la Défense. Mais cela se passe au moment même où les militaires sont priés d’appliquer un plan de restriction sans précédent. Alors que cela grogne dans les casernes à force de manquer de tout faute de budget suffisant, voilà une anecdote qui fait grincer des dents.

 

Source et publication: http://medias-presse.info/larmee-francaise-va-mal/2457

 

 


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