Mafia « PS / Marseille » :
les curieux privilèges de la famille de Samia Ghali :
C’est justement ce circuit qui apparait à la lecture de l’article de Médiapart et du livre « Marseille, ma ville » du journaliste Xavier Monnier. L’enquête révèle que Samia Ghali a déversé 960 000 euros de subventions entre 2004 et 2010 dans les caisses de l’association Omnisport Hermitage Campagne Levêque (15e) présidée par son cousin Abdelhafid Bahou. La même association ne recevait qu’un maximum 4 000 euros par an les années précédentes, précise le livre.
Frères et cousins employés dans les collectivités
Outre Abdelhafid Bahou, l’ascension de Samia Ghali semble aussi avoir profité à d’autres proches. Son demi-frère Karim Tabti a été embauché en 1999 en contrat emploi solidarité (CES) au conseil général, alors que Samia Ghali y travaillait, au service emploi. Sa femme Fouzia Tabti est gardienne dans un espace senior du 15e arrondissement dépendant du conseil général. Le couple s’y est vu attribuer un logement de fonction en novembre 2010. (…)
Zohra Bahou et Azzedine Bahou, deux cousins, sont également employés par les collectivités : la première comme chargée de mission à la région PACA, et le second en tant que chef de projets relation Euro Méditerranée à Marseille Provence métropole. (…)
L’association de Azzedine Bahou, Algérie innovation, a bénéficié de subventions régionales (82 000 euros dès l’année de sa création en 2007, dont 26 000 euros de subvention d’investissement) et vient d’être épinglée par le rapport de CRC sur la région PACA. (…)
Le mari : entrepreneur et influent directeur de cabinet
Le mari de Samia Ghali, qui a été directeur de cabinet du président PS du conseil régional Michel Vauzelle, puis du président de Communauté urbaine de Marseille Eugène Caselli, apparait également dans l’enquête. Depuis sa nomination à ce dernier poste – d’où il sera remercié en décembre 2010 –, « Samia Ghali a fait rentrer du monde, principalement des 15e et 16e arrondissements, au service nettoiement à MPM », affirme Roger Aymard, secrétaire général adjoint de la SDU 13-FSU à l’occasion d’une enquête sur FO. En outre, l’entreprise de conseil aux collectivités locales de Franck Dumontel a remporté un marché public lancé par la communauté d’agglomération d’Aubagne et du pays de l’Étoile, auquel il était le seul soumissionnaire.
Coïncidence ou retour d’ascenseur : six mois plus tard, Daniel Fontaine, le maire communiste d’Aubagne et vice-président de ladite communauté d’agglomération, annonce que la sénatrice s’apprête à puiser 20 000 euros dans sa réserve parlementaire pour la future pelouse synthétique du stade de la ville. Depuis, l’élu a dû démissionner après sa mise en examen pour « détournements de fonds publics » en janvier 2011 dans l’affaire Guérini.
Après les affaires de Jean-Noël Guérini, de Michel Vauzelle, de Sylvie Andrieux, de Patrick Mennucci, de KarimZeribi, voici celles de la sénatrice PS des quartiers Nord de Marseille, Samia Ghali.
Cette dernière vient d’être exposé par l’arrestation de l’un de ses cousins impliqué dans une affaire de trafic d’armes et de cocaïne.
[...] parmi les dix interpellés du jour, figurerait Afid B., le cousin germain de la sénatrice PS Samia Ghali qui avait appelée l’armée en renfort pour mettre fin au trafic dans les quartiers nord. Afid, originaire de la cité Campagne-Levesque est officiellement le président du club de foot du quartier.
A noter que Afid Bahou est président du club; et le trésorier du club est son frère Mohamed Bahou
, donc lui aussi cousin de la sénatrice et que l’on retrouve à la présidence de l’association Algérie innovationayant reçu de larges subventions de la région.
C’est d’ailleurs ce circuit parallèle de subvention mis en place au sein des pouvoirs loacaux tenus par le PS que vient de dénoncer la chambre régionale des comptes de Provence Alpes Côte d’Azur. Des dépenses publiques qui auraient été largement à l’avantage d’ associations proches des élus de gauche et à la famille de Samia Ghali dont de nombreux membres sont employés par le conseil régional.
(…)La chambre met par ailleurs en évidence un circuit parallèle de distribution de ces subventions, via un fonds spécial d’intervention à la discrétion du président Guérini et de son cabinet. Elle épingle l’intervention d’un conseiller «sans statut officiel», en l’occurrence Clément Yana, ancien président du Crif, qui est intervenu dans la procédure d’instruction des subventions, dont certaines à une association présidée par sa femme, une situation à laquelle il a été mis fin ; ou encore les subventions versées à l’Institut méditerranéen de la mode ayant permis à son ancienne présidente, de percevoir des frais de représentation, dont plus de 52.000 euros pour l’achat de robes qui étaient ensuite rétrocédées au Musée de la mode. La pratique a cessé. De même que l’achat de places au stade Vélodrome (de 903 en 2006 à 703 en 2010) qui étaient généreusement distribuées par le président ou les élus.
Le conseil régional a aussi été l’objet des critiques de la CRC, notamment sur les subventions aux associations (190 millions en 2010). L’institution pointe «la faiblesse des dispositifs de contrôle interne», «les dérives de fonctionnement, inégalement sanctionnées», alors que l’affaire Andrieux s’est conclue par la condamnation de l’élue, alors vice-présidente de la région, pour détournement de fonds publics (elle a fait appel).
La chambre pointe les 960.000 euros perçus entre 2004 et 2010, par Omnisport Héritage, une association présidée par un cousin de Samia Ghali, sénatrice des quartiers nord qui, à l’époque, était vice-présidente de la région. Ce cousin qui est désormais employé par la communauté urbaine de Marseille va devoir rembourser une partie de cette somme. Les magistrats relèvent également que plusieurs cousins de l’élue ont été embauchés à la région ou au conseil général. «Évidemment, il y a des risques considérables» autour des subventions, a admis Vauzelle tout en soulignant qu’il y avait eu «un énorme travail accompli durant les deux dernières années».