Le point de bascule ?
Non à la guerre en Syrie !
La France comme servante de puissances étrangères : pouvons-nous accepter de voir non seulement l’indépendance, mais aussi les intérêts de la France ainsi foulés au pied ?
Pouvons-nous accepter que la France, pays quinze fois séculaire, l’une des plus anciennes nations du monde, qui fut souvent un pivot et un exemple dans l’Histoire de l’Occident, soit ainsi traitée comme la chienne de compagnie des États-Unis et des pétromonarchies ?
Il est en effet bien douteux que Bashar al-Assad, qui n’est certes pas un humaniste, ait fait usage d’armes chimiques contre son propre peuple.
L’usage d’armes chimiques le 21 août a sans doute eu lieu, mais il est probable qu’il soit le fait des rebelles, plus exactement la Brigade de l’Islam, qui occupe la région de Douma.
En effet, selon des images satellites communiquées par les Russes, des tirs d’obus auraient eu lieu depuis Douma à 1h35 du matin, dans la zone rebelle concernée par l’attaque chimique.
Cette attaque aurait pu permettre à ces rebelles non seulement d’éliminer leurs ennemis au sein même de la rébellion, mais aussi de précipiter une intervention des forces occidentales (qui ne demandaient que ça).
Ce scénario concorde avec d’autres informations : Carla Del Ponte, membre de la commission d’enquête en Syrie, a ainsi affirmé sur les islamistes possèdent des armes chimiques, ce qui concorde avec l’arrestation en Turquie de douze membres du front islamique Al-Nosra le 29 mai dernier, en possession de gaz sarin.
On sait enfin que les rebelles ont les moyens de faire usage d’armes chimiques, puisqu’ils s’en s’ont publiquement vantés en décembre 2012, et ont menacé d’en faire usage sur la communauté alaouite de Syrie, communauté dont fait partie Bashar al-assad.
La couleuvre est donc bien grosse.
Mais de cela, les Etats-Unis et leurs valets européens n’ont cure : le rapport de l’inspection des Nations Unies n’a déjà plus d’importance, le verdict est énoncé, la décision est prise.
Or, une intervention militaire en Syrie pourrait accroître considérablement les tensions internationales.
La Chine appelle à la retenue ; la Russie ne pourra laisser faire, après sa prise de position ferme au Conseil de Sécurité, sans faire une croix sur ses ambitions géopolitiques internationales ; l’Iran, vraie puissance militaire et pétrolière régionale, est un allié indéfectible de la Syrie (son chef d’état-major adjoint, Massoud Jazayeri, a fait savoir qu’une attaque militaire contre la Syrie serait pour l’Iran une « ligne rouge » à ne pas franchir), comme au Liban le Hezbollah d’Hassan Nasrallah ou les chrétiens du général Aoun.
Alors, après avoir montré leurs muscles, la France, la Grande-Bretagne ou les États-Unis peuvent-ils reculer ? Il n’est pas question ici de droits de l’Homme, pour nos « élites » qui ont bien peu à dire sur le despotisme arabique ou l’usage du phosphore blanc sur les populations civiles palestiniennes.
Il s’agit d’usage mensonger, appuyé par une presse aux ordres, en particulier Le Monde et Isabelle Lasserre du Figaro, des malheurs d’un peuple frappé par les forces mêmes que nous soutenons.
L’embrasement général de la région pourrait entraîner, avec le verrouillage du détroit d’Ormuz ou l’attaque par l’Iran ou d’autres alliés de la Syrie dans la région de ressources pétrolières sensible, une flambée du prix du pétrole, et, selon la décision de la Russie, un arrêt d’approvisionnement en gaz russe pour l’Europe.
Qu’il s’agisse d’établir une zone d’interdiction de survol, de bombardements stratégiques ou d’invasion terrestres, les opérations à venir peuvent donc provoquer un désordre non seulement régional, mais mondial.
Est-ce là la grande diplomatie dont notre pays a besoin ? Est-ce là le rôle auquel il est appelé ?
La France, par sa présence historique en Syrie et au Liban, a une lourde responsabilité dans la région.
Ne laissons pas les incapables ou, peut-être pire encore, les gens au service de puissances étrangères qui nous gouvernent saborder les intérêts de la France.
Il en va de la place de notre pays dans le monde ; c’est là le devoir du peuple français.
Source et publication: http://www.ndf.fr/poing-de-vue/07-09-2013/point-bascule-guerre-en-syrie