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L'ÉDUCATION NATIONALE ET L' ÉGALITÉ DES CHANCES ???

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Vendredi 26 juillet 2013

http://cdn.bvoltaire.fr/media/2012/04/francois-hollande-banlieue-565x252.jpgCeci n’est pas une blague de mauvais goût, ni un article du Gorafi.

 

Nulle entourloupe dans cette information dévoilée par L’Express : 4/20 sera désormais la note suffisante pour être admissible au concours de professeur des écoles de l’académie de Créteil.

 

 

Pour d’autres académies, c’est à peine mieux : 4,5/20 à Versailles, 5/20 à Paris, 7/20 à Strasbourg.

 

Cette aberration à peine croyable est la conséquence évidente d’une réforme d’apparence bienveillante et utile : le recrutement de 60.000 professeurs supplémentaires durant le quinquennat de François Hollande.

 

En effet, seuls quelques centaines de professeurs auraient pu être embauchés si les exigences n’avaient pas été vues au rabais.

 

Egalité-des-chances-à-lécoleIl est vrai que l’Éducation nationale manquait de personnel. Bien des jeunes de mon âge ont fait l’expérience, au début agréable, puis vite inquiétante, du professeur longuement absent.

 

La situation s’éternise parfois et il n’est pas rare que des élèves se retrouvent sans professeur et sans moyenne un trimestre durant, ou affligé d’un remplaçant peu qualifié.

 

Mais entre l’embauche nulle et le déploiement de 60.000 enseignants, il y a bien quelques alternatives. Par quoi justifier tel chiffre ?

 

Les classes, nous dit-on, sont surchargées. Les professeurs ne peuvent faire face à cet essaim d’élèves souvent peu attentifs.

 

 

Il faudra dire cela aux aînés qui ont connu des salles de cours à la densité sensiblement plus élevée, où l’on entendait pourtant le vol des mouches et le moindre souffle de son voisin.

 

Très récemment, ma mère me racontait comme son professeur de musique, une femme frêle qui parlait comme l’on murmure, n’avait aucun mal à se faire respecter d’un bataillon d’adolescents dans la force de l’âge. 

 

Aujourd’hui, l’on entend davantage les élèves que le professeur, et il faut parfois quinze minutes et une escorte de surveillants pour mettre dehors un perturbateur.

 

prof gauchisteLes élèves, nous dit-on, ont besoin d’un suivi plus personnalisé.

 

Qu’attend-on alors pour instaurer des niveaux scolaires et comportementaux ?

Le bon élève doit-il subir les lacunes du cancre ? Le cancre doit-il subir l’excellence du bon élève ?

De même, faut-il laisser les cas les plus turbulents saper la scolarité de ceux qui savent se tenir ?

 

Au nom de l’égalitarisme le plus aveugle, on se prive d’un progrès qui aurait profité à tous.

 

Associée à une économie prospère et une volonté sincère de restaurer l’autorité et la qualité de l’enseignement, cette mesure aurait été des plus bienvenues.

 

 

Ce qui est blâmable, ce n’est pas tant l’embauche de 60.000 enseignants en temps de crise et de médiocrité enseignante que la démagogie de cette réforme : il s’agit de proposer une solution facile qui passera pour providentielle et ne démontrera ses limites que dans quelques années, de manière si occulte que personne ne réalisera l’ampleur de la tromperie.

 

De la même façon que lorsque François Mitterrand ordonnait « 80 % de bacheliers », il ne s’agissait pas d’une généreuse intention de faire monter le niveau des élèves mais bien de faire baisser celui du baccalauréat pour le rendre plus accessible, puis se gargariser de la « hausse des admis » ainsi obtenue.

 

Il est bien plus aisé de proposer des solutions artificielles que de réformer un système dont les ruines attestent de l’état d’agonie avancée.

 

http://photo.europe1.fr/divertissement/tele/coluche-dans-le-maitre-d-ecole-630x420-252284/3417461-1-fre-FR/Coluche-dans-Le-Maitre-d-ecole-630x420_scalewidth_300.jpgLa première arnaque fut de remplacer le terme d’« Instruction publique » par celui d’« Éducation nationale » en 1932.

 

Condorcet avait de son temps refusé cette substitution des termes qu’il jugeait propice à l’endoctrinement.

En effet, s’il y a autant d’éducations que de familles, qu’advient-il si l’éducation est laissée aux mains d’une seule et même République ?

 

 

Derrière cette imposture langagière se dissimulait la volonté de faire croire aux gens que l’école avait vocation à se substituer aux parents et à éduquer les enfants plutôt que de les instruire.

 

L’on peut penser que cette escroquerie sémantique a enfanté une génération de parents démissionnaires et d’enfants sautillant sur les cadavres de l’autorité abattue. Mais l’on peut aussi penser que ce changement d’apparence anodine préparait l’arrivée de plus en plus massive des femmes sur le marché du travail. Maintenant que la mère s’apprêtait à devenir absente par la force des choses, il fallait bien lui trouver quelques remplaçants.

 

cancreSi, au moins, l’« Éducation nationale » était de qualité, on aurait pu y trouver un modeste contentement.

Celle-ci étant plus médiocre que jamais, les enfants subissent un double déclin : celui des parents et celui de l’école.

 

Les temps ont bien changé.

Avec un 4/20, il y a quelques années, on avait un blâme.

Aujourd’hui, on obtient des honneurs.

 

Quitte à faire des réformes aussi inutiles qu’absurdes, Monsieur Peillon, vous auriez au moins pu le faire plus tôt : le cancre que j’étais à 15 ans aurait pu s’éviter quelques gifles à la réception du bulletin trimestriel et expliquer à ses parents inquiets qu’il ne finira pas sous un pont mais choyé par la République.

 

Source http://www.thomasjoly.fr/article-quand-l-education-nationale-se-fournit-chez-les-cancres-par-altana-otovic-119256460.html


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