« CORRUPTION » : ET SI ON RÉTABLISSAIT LA GUILLOTINE
Le totalitarisme de la vertu débouche souvent sur la terreur
Raoul Fougax
le 12/04/2013
La gauche ne s’est jamais vraiment repentie des dérives des pères fondateurs de la république.
La révolution est certes très discutée par les historiens mais politiquement elle reste un dogme, même à droite
.
Il y a, en France, une culture du « ça ira » qui enverrait volontiers les autres à « la lanterne ».
C’est pourquoi la république idéologique et surtout la gauche républicaine qui font commencer l’histoire de France en 1789 ne se sont jamais repenties politiquement de la terreur.
On a là une illustration très française des dérives de la vertu, qu’il conviendrait de méditer.
L’incorruptible Robespierre, un homme vertueux s’il en fut, est également un coupeur de tête fanatique avant que la sienne ne tombe à son tour.
Il est un bel exemple des horreurs de la vertu quand, devenant une idéologie politique, elle débouche sur un régime de terreur. On est toujours l’aristo de quelqu’un.
Des ambitions de Fouquier-Tinville ou de Robespierre
La chasse actuelle aux riches, ceux qui ont réussi et qui veulent profiter de leur argent plutôt que de le donner à l’Etat, quitte à contourner la loi, est compréhensible, justifiable certes, mais dangereuse. La fin des inégalités, on sait ce que cela a donné en Union soviétique où noblesse puis bourgeoisie ont été éradiquées au nom du bonheur égalitaire.
L’actuel mouvement de moralisation fait naitre des ambitions de Fouquier-Tinville de la politique et de la presse.
Même ceux qui n’ont rien à se reprocher ont peur car bien sûr, on a toujours quelque chose à se reprocher.
Faut-il rétablir la guillotine?
Heureusement les temps ont changé, mais il est encore fécond le ventre français d’où sont sorties les tricoteuses et les tourmenteurs de ceux qui étaient mieux nés ou plus riches.
La corruption est inadmissible.
Mais l’amalgame politique et la stratégie de la diversion sont dangereux dans un état faible. Un président acculé peut avoir des réactions disproportionnées.
On est dans ce scénario même si certains, notamment à droite, ne veulent pas que l’on sache ce qu’ils possèdent, c’est évident.
Un président acculé ?
L’indignation est également suspecte. Certains ne veulent pas payer pour Cahuzac. Cahuzac lui-même parait ne pas vouloir payer pour Cahuzac.
Il aurait des choses à dire sur les raisons de son mensonge. On aura du mal à le faire taire.
On serait à sa place qu’on ne serait pas tranquille même sans le rétablissement, par la république des purs, de la guillotine pour les mauvais citoyens.
Source et publication: http://metamag.fr/metamag-1274-«-Corruption-»---et-si-on-retablissait-la-guillotine-Le-totalitarisme-de-la-vertu-debouche-souvent-sur-la-terreur.html
et aussi
RÉPUBLIQUE DES JOURNALISTES : DANGER!
De l’investigation à l’inquisition
Raoul Fougax
le 09/04/2013
Sommes-nous trop critiques vis-à-vis de la presse et des médias ?
Crachons-nous abusivement dans la soupe d’un contre-pouvoir ?
La question mérite d’être posée et ne peut être éludée, en tout cas depuis l’affaire Cahuzac, au nom de l’esprit critique, position favorable qui était celle de la presse américaine lors du Watergate.
Dans une république corrompue, il serait sain que les journalistes soulèvent des affaires et que les juges instruisent en toute indépendance.
La république des journalistes et des juges, qui est quasiment indissociable, serait donc bien meilleure pour le peuple que celle des politiques.
Cette idée vient de progresser fortement. Les politiques en sont les premiers responsables. Si on ne leur passe rien c’est qu’ils échouent sur tout. Notre gouvernance est en crise et si cela continue il y aura une crise de régime.
Cela étant, il faut se méfier et ne pas tomber de Charybde en Scylla. En effet, on sait que le Watergate a été découvert puis instrumentalisé par des journalistes bien informés et par des gens qui voulaient, pour des raisons politiques, détruire Nixon. Ils y sont parvenus… en raison des mensonges de ce dernier.
Le problème de la presse comme celui de la magistrature est celui de l’impartialité politique. Le pouvoir judicaire comme le contre-pouvoir de la presse sont des pouvoirs dominés par des militants idéologiques. On ne peut donc leur faire confiance.
Certes, Mediapart à gauche s’en prend à un ministre de gauche.
Mais en fait Mediapart est constitué de bons journalistes, plutôt trotskystes qui haïssent plus que la droite les sociaux démocrates, les sociaux traitres pour eux.
Mediapart, c’est au départ un pari, celui du « pure player » : ces médias comme Metamag qui n’existent que sur internet. Il n’a pas été le premier dans le genre mais s‘est inscrit dans la même logique que Rue89 ou Le Post.
L’objectif affiché de ces nouveaux médias est clairement la liberté de ton, d’écriture et d’information.
Devenir un véritable contre-pouvoir, c’est la mission que se sont donnée les quatre fondateurs de Mediapart. Ces journalistes sont chevronnés, reconnus puisque Gérard Desportes, Laurent Mauduit, Edwy Plenel et François Bonnet ont d’abord travaillé pour Le Monde ou Libération.
Pour y arriver, ils misent sur le journalisme d’investigation, estimant que ce genre n’est plus viable dans la presse traditionnelle.
Pour cela, Mediapart repose sur une importante rédaction car, dès la première année, près de 24 journalistes sont embauchés. Le site en ligne compte actuellement près de 45 collaborateurs. Ce journalisme de gauche pour ne pas dire gauchiste est un journalisme d’investigation, mais c’est surtout un journalisme politisé.
Plenel est un journaliste viré du journal Le Monde, aujourd'hui en quête de revanche ,de reconnaissance et de notoriété.
Il recherche l’influence et le pouvoir pour les mettre au service de sa conception de la presse ,dépendante de ses idées.
Le journalisme d’investigation exige l’impartialité. On sera bientôt, si on n’y prend garde, dans un journalisme d’inquisition qui se croira tout permis. Il faut être informé sur ceux qui non seulement prétendent nous informer mais en plus veulent interférer dans la vie politique pour notre bien et la morale.
Une république des journalistes ne pourrait que prendre, au regard des sensibilités politiques des journalistes le visage d’un soviet s’accordant des droits de policiers, de juges et de censeurs…au nom bien sur de la démocratie : danger!
http://metamag.fr/metamag-1268-Republique-des-journalistes---Danger--De-l’investigation-a-l’inquisition.html