Trois policiers lyonnais qui avaient masqué des radars sur les routes de l’Ain ont été identifiés et entendus par l’IGPN, la police des polices.

Filmés à l'automne dernier par les caméras de l'émission Automoto sur les routes de l’Ain, les fonctionnaires, non reconnaissables, scotchaient des sacs poubelle sur deux radars afin de lesneutraliser et d’éviter aux automobilistes d’être flashés.

 

Une manière pour ces fonctionnaires de protester contre la politique du chiffre des radars automatiques, qu’ils ont comparés à despercepteurs pour le compte du Trésor Public.

Une enquête du parquet de Bourg-en-Bresse est en cours. Les contrevenants risquent jusqu'à 5 ans de prison et la révocation pure et simple de la police nationale.

Une enquête de grande ampleur

Dans le reportage de TF1, ces policiers avaient pourtant pris toutes leurs précautions : une voiture de location, des uniformes sans insignes et des radars à neutraliser situés en dehors des grandes agglomérations.

Pour retrouver les protestataires, l'IGPN a donc employé des méthodes digne d'une enquête de grande ampleur. Selon les informations recueillies par RMC, la police des polices a d'abord interrogé un syndicaliste qui témoigne dans le reportage à visage découvert, et ainsi retrouvé deux motards d'une compagnie de CRS du Rhône.

Puis elle a envoyé les photos de deux radars à toutes les préfectures, pour finalement les situer sur des routes départementales de l'Ain, entre Lyon et Bourg-en-Bresse.

La police des polices a enfin comparé les relevés des relais de téléphonie mobile des lieux avec les numéros de ces deux agents.

« L’expression d’un vrai malaise »

Nicolas Comte est secrétaire général adjoint d’Unité SGP-FO, le principal syndicat de police.

S’il « [comprend] l’exaspération de [ses] collègues », il « n’encourage ni ne cautionne » cet acte ».

Il explique : « des fonctionnaires ont l’habitude de travailler quelquefois sur la prévention routière et mettre des radars à la place fait partie d’une logique purement comptable, liée à la politique du chiffre », avant de nuancer : « de là à coller un sac plastique sur un radar, il y a un pas que je ne franchirai pas.

 

Je pense qu’il y avait l’expression d’un vrai malaise derrière.

Ce n’est pas pour autant quelque chose que je recommande, bien évidemment ».

SOURCE : RMC (CLIQUEZ ICI )