Pourquoi honorer les guerriers morts au combat ?
Certains de mes amis ne comprennent pas pourquoi je trouve important d’honorer les soldats tombés au combat.
Certains ne comprennent pas pourquoi je prends parti ainsi.
Ils pensent que je cautionne tout. Ils pensent que je ne pense rien. Et ça m’attriste un peu.
Je n’aime pas la violence. Je n’aime pas la guerre. Je suis un pacifiste convaincu.
Et j’ai déjà maintes fois choisi de laisser mon égo être sali plutôt que de devoir le laver par le sang… non pas par peur, non pas par manque de moyens, mais bien par choix. Parce que je juge que les effets de ces actes que je poserais ne seraient pas positifs, je passe mon chemin, je laisse parler, je laisse vivre…
Mais.
Je viens aussi d’une culture où la mort et la guerre ont encore une petite place. Où on comprend encore que la force, la violence et le combat peuvent être des activités nobles, si on les utilise bien.
Pour une cause juste. Je viens d’un pays où on a encore le droit d’appeler son ennemi un ennemi. Et où, quand il essaie de nous tuer, quand il cherche à kidnapper nos enfants, quand il veut violer et tuer nos femmes, on a encore le droit de se lever sans complexes, et de lui démonter sa gueule de merde.
Par tous les moyens nécessaires.
Les guerriers en tous genres, à commencer par nos soldats, outre tous les aspects politiques et économiques qu’on peut aussi opposer, font précisément cela.
Et ils sont prêts à risquer leur vie pour ça. Même s’ils préfèrent vivre vieux, et surtout revenir avec tous leurs morceaux, ces gens vont voir la mort de très près. Ils vont la donner. Ils risquent de la recevoir. Ils la connaissent personnellement. Et ils la regardent dans les yeux pour que ceux restés au pays n’aient pas à le faire.
Et ils sont prêt à donner leur vie pour ça… Leur vie, oui, mais pas leur honneur.
Et je crois que la moindre des choses, lorsqu’un guerrier meurt, est et sera toujours de lui permettre d’être mort avec honneur. Et donc de l’honorer.
Quand j’honore un guerrier tombé au combat, je n’honore pas ses chefs. Je n’honore pas les politiques qui ont décidé où il devrait aller se battre. Je n’honore pas tous les mécanismes géopolitiques complexes qui ont fait que ce guerrier s’est retrouvé là où il a reçu cette balle, pris cet éclat d’IED, marché sur cette mine… non.
Je l’honore lui, parce qu’en échange de sa vie, la moindre des choses est de lui donner une chose dont la valeur se perd, de nos jours : de l’honneur. De la fierté. De la gratitude. Et peut-être même ce petit pincement de culpabilité de profiter de la liberté dont on jouit tranquillement grâce, entre autres, à lui.
Cette culpabilité là nous poussera à bien l’utiliser, cette liberté.
A notre manière, comme on le veut. Librement. Mais pleinement.
source et publication: http://www.davidmanise.com/pourquoi-honorer-les-guerriers-morts-au-combat/