Manif pour Tous ou Manif pour Frigide Barjot ?
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Michel Garroté, réd en chef – J’ai toujours soutenu la Manif pour Tous (Allez tous à la Manif pour Tous ! – Par Michel Garroté | Dreuz.info).
Cela ne m’a pas empêché d’égratigner Frigide Barjot (Frigide Barjot – Perversion narcissique ? | Dreuz.info).
Dans ce cadre, le but du présent article est d’informer. Celles et ceux qui en seraient outrés n’ont qu’à s’adresser directement à la Manif pour Tous (contact@lamanifpourtous.fr) et à Frigide Barjot (frigide.barjot@jalons.fr).
Pierre Van Ommeslaeghe, Professeur de philosophie, sur Boulevard Voltaire, écrit à Frigide Barjot (lien en bas de page) : Ma chère Frigide, Vous avez de nouveau réussi, avec et grâce à d’autres, une mobilisation exceptionnelle ce dimanche. Mais cette puissance, vous la rendez impuissante et inutile par votre comportement et vos propos.
Je vous ai entendue renier et traiter de fascistes ceux qui se sont confrontés à la police en haut des Champs-Élysées. J’étais parmi ces fascistes. Certes, j’y ai bien vu une vingtaine de militants du GUD.
Mais surtout plusieurs centaines, quelques milliers, de jeunes Français, de moins jeunes aussi, sans doute un peu plus exaspérés par le mépris gouvernemental, peut-être un peu plus courageux et plus déterminés à ne pas voir disparaître l’antique civilisation française qui leur a tant donné que ceux, plus sages, de l’autre côté de l’Arc de triomphe. Mais pas différents.
Pierre Van Ommeslaeghe : Vous avez permis à la contestation populaire à la loi Taubira de se manifester. Mais une puissance dont on refuse de se servir, qu’on n’actualise jamais, ne sert à rien. On vous a frappée sur la joue droite en vous recevant en catimini suite au 13 janvier : vous avez tendu la joue gauche.
On vous a frappée sur la joue gauche en jetant au panier 700.000 pétitions : vous avez tendu la joue droite. On vous a frappée la joue droite en vous refusant les Champs-Élysées : vous tendez la joue gauche.
Pierre Van Ommeslaeghe : Il vous suffisait pourtant d’un mot pour que la puissance du 24 mars devienne une force balayant le mépris d’un pouvoir arrogant. Vous aviez les troupes prêtes à se sacrifier pour ouvrir la brèche ; vous les avez insultées. Vous aviez la masse pour la maintenir ouverte ; vous l’avez maintenue dans une immobilité décourageante.
Vous voulez une mobilisation pacifique et vous avez raison. Mais même Gandhi n’hésitait pas à guider le peuple hors de la légalité lorsque c’était légitime, conclut Pierre Van Ommeslaeghe (lien en bas de page).
De son côté, Denis Cheyrouze écrit lui aussi, sur Boulevard Voltaire, à Brigide Barjot (lien en bas de page) : Il peut arriver à tout un chacun de se retrouver sans boulot. En ces temps de vaches maigres, il est donc normal de faire son possible pour démontrer son savoir-faire et tenter d’impressionner d’éventuels employeurs. Frigide Barjot est probablement en train de chercher un job dans l’organisation d’événements festifs. Elle maîtrise le sujet de bout en bout, et si j’étais n’importe quel promoteur de festival musical (de préférence techno), je l’engagerais immédiatement : son talent n’est plus à prouver.
Denis Cheyrouze : Seulement, tel n’était pas le contrat entre le peuple et vous, Frigide. Le contrat entre la Barjot et les centaines de milliers de familles qui dépensent sans compter – temps et argent – ce n’est pas de remplir Paris de ballons roses.
Le contrat, c’est – a minima – de faire reculer le gouvernement sur la loi Taubira, et au mieux de faire tomber Hollande et sa clique. Et ça, chère Virginie, ça ne se fait pas « en respectant la légalité ». J’aurais aimé vous voir, madame Merle, résistante en 1940… tout en respectant la légalité. Ils auraient été dans de beaux draps, les réseaux, en respectant la légalité.
Denis Cheyrouze : Passons sur l’épisode des 700.000 pétitions. Tout le monde au sein de votre organisation savait quel allait être le résultat.
Tout le monde le disait. Alors… pourquoi ? Pourquoi avoir fait rêver ? Aujourd’hui, vous avez gâché votre dernière cartouche. Vous avez gâché le Peuple de France, qui a essayé de croire en vous. Vous avez rassemblé quelques centaines de milliers de Français à Paris… pour… pour… pour les renvoyer chez eux ?
Honte à vous ! Honte à vous pour l’espoir que vous titillez en ne les laissant pas aller jusqu’au bout de leurs rêves. Honte à vous car vous confondez communication et réalité. Honte à vous car vous ne chatouillez même pas les orteils du pingouin blotti avec sa concubine dans son appartement du XVe. Honte à vous car vous avez fait se lever une France qui a d’autres chats à fouetter que d’alimenter votre C.-V., une France que vous ligotez in fine autant que le font ses dirigeants iniques.
Denis Cheyrouze : Beaucoup parmi les organisateurs autour de vous sont prêts au sacrifice. Beaucoup sont prêts à donner de leur personne, à se faire arrêter, à se retrouver en correctionnelle, pour faire vraiment reculer le gouvernement.
Et vous ? Vous préférez chanter « Rien de rien ». Quel gouvernement au monde, excepté chez les Bisounours, a jamais reculé devant une chanson, Madame Barjot ?
Denis Cheyrouze : Frigide, il est temps de passer la main. Il est temps de laisser cette colère s’exprimer. Il est temps de laisser les Français reprendre la France, et la France s’écrit en bleu, blanc, rouge, mais jamais en rose, Madame.
Le peuple vous a beaucoup donné, mais vous avez failli. Frigide, vous êtes un coitus interruptus, conclut Denis Cheyrouze (lien en bas de page).
De son côté, Béatrice Bourges, limogée de la Manif pour Tous, écrit à Frigide Barjot (lien en bas de page) : J’ai préféré laisser 24 heures avant d’écrire ce mail afin que les esprits s’apaisent un peu. J’ai constaté hier que je n’étais plus porte-parole.
Ce n’est pas grave, juste un peu surprenant de l’avoir appris par l’extérieur sans avoir été contactée par quiconque, mais je suis maintenant habituée.
Béatrice Bourges : Je vais vous raconter ce dont j’ai été témoin : compte tenu du nombre colossal de personnes venues manifester, en partie contre le déni de démocratie que nous subissons tous depuis des mois, l’avenue de la Grande Armée était tellement comble, que les forces de l’ordre ont ouvert des passages ce qui a permis à de nombreuses familles de se diriger tranquillement vers les Champs Elysées.
Concernant l’avenue de la Grande Armée, le passage a également été ouvert, ce qui a permis en particulier à Henri Guaino de pouvoir passer. Je l’ai fait d’ailleurs avec lui. J’ai vu alors une foule colossale se diriger vers les Champs Elysées heureuse et arborant leurs drapeaux La manif pour tous. J’ai vu aussi les forces de l’ordre de plus en plus menaçantes et j’ai compris qu’un piège avait été tendu.
Béatrice Bourges : Je suis alors retournée vers la Grande Armée et c’est là que j’ai vu que les passages s’étaient refermés. Je suis d’abord restée sur la place Charles de Gaulle.
J’ai vu les forces de l’ordre commencer à gazer, en particulier des enfants, dont un qui hurlait de douleur.
Je suis ensuite allée aux Champs Elysées par des rues adjacentes encore ouvertes, car sentant venir ce qui aurait pu tourner au drame, je ne me sentais pas le cœur à chanter Edith Piaf. Lorsque je suis arrivée, j’ai vu que des dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées, beaucoup de religieux, d’enfants etc.
De très nombreuses personnes m’ont remerciée d’être là, en me disant « Vous êtes la seule à être au milieu de nous ». J’ai vu le piège se refermer. Les forces de l’ordre ont été impressionnantes de violence. Une femme a été littéralement renversée par un camion de CRS alors qu’elle cherchait à récupérer son enfant. Inutile d’aller plus loin.
Vous avez vu les images, y compris celle de Christine Boutin.
Béatrice Bourges : Lorsque j’ai continué à descendre les Champs Elysées et lorsque je suis arrivée presque au rond-point, j’ai été accueillie par des acclamations. Les gens se sentaient complètement abandonnés et ils comptaient manifestement sur un porte-parole de la manif pour tous pour les réconforter, ce que j’ai fait, au moyen d’un mégaphone. J’ai alors appelé à une résistance pacifique, en insistant bien sur ce dernier mot.
Je peux vous assurer qu’ils attendaient quelque chose de fort. Ils étaient scandalisés par l’attitude des forces de police. Il a fallu maîtriser leur colère, ça n’a pas été facile, croyez moi et ils n’étaient pas près de quitter les lieux. J’ai vraiment été très inquiète. Je voyais les forces de police vouloir s’attaquer à ce dernier bastion.
La tension était à son comble. Je suis allée auprès des CRS pour négocier et leur demander qu’ils ne chargent pas en leur promettant que j’allais faire le maximum pour les faire dégager. J’ai repris le mégaphone et ai appelé à la dispersion.
Certains voulaient rester. On allait à la catastrophe. J’ai été poussée à partir mais je ne l’ai pas fait car je voulais continuer à convaincre de partir.
Je suis passée dans la foule en continuant les appels. Les gens ont fini par me faire confiance et seuls quelques irréductibles, probablement extrémistes sont restés. Ils étaient si peu nombreux qu’ils ont fini par partir eux aussi. Nous sommes passés à deux doigts d’un vrai drame.
Béatrice Bourges : J’aurais certes pu me dégager rapidement. Ça aurait sûrement été meilleur pour mon image, mais je me fiche de mon image. J’étais plus angoissée par ces jeunes pacifiques qui ne réalisaient pas ce qui était en train de se jouer. Je suis admirative de tous ces gens que j’ai vus. Incroyablement courageux et pacifiques.
Oui, le Printemps français est bien né et je suis fière d’avoir été là. Il y a eu deux manifestations ce jour-là. Ça n’était prévu, mais c’est ainsi.
Béatrice Bourges : Concernant mon rôle dans cette affaire, j’ai appelé à manifester sur le parcours officiel dès qu’il a été connu, comme l’attestent les tweets que j’ai envoyés.
J’ai fait réunion sur réunion dans toute le France. Je suis allée au contact des gens, y compris dans des campagnes, pour des réunions qui ne rassemblaient pas forcément des milliers de personnes, mais je voulais sentir le pouls de la France profonde et j’ai pu constater que les gens avaient soif de quelque chose de fort. C’est pourquoi lorsque l’initiative du Printemps français est née, j’ai été particulièrement à l’écoute.
Cette initiative, qui émanait de personnes de la Manif pour tous des régions, rejoignait ce que j’entendais sur le terrain. J’ai pris la décision de les soutenir. J’ai compris qu’il fallait les accompagner et non pas les contraindre si l’on ne voulait pas une véritable scission.
C’est ce que j’ai tenté de faire, ce qui m’a valu d’être « déchue » une première fois, sans en être avertie. Beaucoup de gens s’en sont émus. C’est pourquoi j’ai été réintégrée.
Béatrice Bourges : De très nombreuses personnes ne se sentent pas entendues. J’ai tenté de le dire. Je n’ai pas été écoutée. Il est arrivé ce qui devait arriver, c’est à dire une 2è manifestation, à côté de la première.
Les réactions à chaud, sans aucun recul (mais il est vrai qu’un micro qui se tend, c’est tellement tentant) condamnant les « fachos » « skin head » et autres « débordements » m’ont fait comprendre combien il y avait eu déconnexion entre le terrain et les instances centralisatrices.
Les véritables victimes, une fois de plus étaient méprisées et accusées.
Le politiquement correct avait repris le dessus. Je suis à nouveau « déchue ». Je l’ai appris par des amis. Ce n’est pas grave. Je suis heureuse d’avoir été gazée, comme les autres.
C’est vrai, je n’ai pas chanté la chanson d’Edith Piaf, conclut Béatrice Bourges (lien en bas de page).
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