Pierres, parpaings...ou bûche. L’accueil parfois réservé à la police, en particulier dans certains quartiers sensibles, est bien peu enviable.
A l’image de cet énorme rondin de bois qui avait explosé le pare-brise d’un véhicule sérigraphié, le 11 septembre dernier à Nice, dans le quartier de l’Ariane.
Le geste aurait pu virer au drame, et ne restera peut-être pas impuni : un suspect a été interpellé hier matin.
Il aura fallu plus de six mois d’une patiente et minutieuse enquête. Mais les policiers de la brigade des atteintes aux personnes (BAP) de la sûreté départementale pensent être remontés jusqu’à l’individu qui a jeté cette bûche, du haut d’un immeuble, boulevard de l’Ariane.
Une bûche d’une quarantaine de centimètres, pesant sa vingtaine de kilos.
Pluie de projectiles
À vrai dire, c’est une pluie de projectiles qui s’est abattue ce jour-là sur deux fonctionnaires de la brigade spéciale de terrain (BST).
Sans toutefois les blesser, même si des éclats de verre ont atteint l’un d’eux.Reste que ce rondin de bois est passé à quelques dizaines de centimètres de lui.
Les policiers venaient de quitter l’habitacle, lancés à la recherche d’un individu qui se livrait à un rodéo motorisé. Étaient-ils attendus à cet endroit ?
Difficile à établir. Comme souvent en pareil cas, malgré l’arrivée de renforts, aucun suspect n’avait pu être identifié.
C’était sans compter sur la ténacité des enquêteurs. En conjuguant auditions, enquête de voisinage, bonne connaissance du secteur et travail de police technique et scientifique, les policiers ont fini par identifier un habitant de l’Ariane âgé de 25 ans.
Un « client » bien connu de leurs services pour des vols, violences ou outrages. La BAP est allée le cueillir au petit matin, avec l’appui du GIPN, dans un appartement de la rue Amédée-VII.
« Acte criminel »
Conduit à la caserne Auvare, le suspect a nié toute implication dans cette affaire.
Le parquet de Nice devait prolonger sa garde à vue hier soir.
À ce stade, il est poursuivi pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique avec arme par destination, et pour dégradations sur un véhicule administratif.
La sûreté poursuit son enquête, en s’intéressant aux autres protagonistes de la scène du 11 septembre dernier.
Dès à présent, Fred Guérin, du syndicat Unité-SGPpolice (majoritaire), salue « un travail de longue haleine, une enquête exemplaire ».
Et de réclamer « la plus grande sévérité de la justice » pour cet « acte à nos yeux criminel. »