Le Point.fr - Publié le 01/03/2013 à 11:29 - Modifié le 01/03/2013 à 13:30
Alors que les spéculations se poursuivent sur le sort d'Abou Zeid, un chef d'Aqmi, une vaste opération est en cours dans le massif de l'Adrar de Tigharghar.
Abou Zeid, le chef d'Aqmi, ici en 2009. © Sipa
Vendredi matin, le ministère de la Défense français ne disposait toujours pas d'informations sur la mort, ou pas, d'Abdelhamid Abou Zeed, l'un des chefs d'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique).
Cette rumeur, qui aurait commencé à circuler le 26 février, ne serait pas davantage confirmée par les autorités militaires algériennes interrogées par Paris ni par aucune autre autorité officielle africaine.
La première source présentant ce décès comme une certitude est la chaîne de télévision privée algérienne Ennahar TV, reprise le 28 février par le site de Paris Match.
Le site de l'hebdomadaire précise : "Une source proche du renseignement français a confirmé jeudi soir le décès du chef terroriste, indiquant qu'au moins 43 autres personnes étaient mortes avec lui lors des frappes aériennes françaises appuyées par des drones américains et suivies par un raid des forces spéciales françaises avec des éléments touareg."
À l'état-major des armées à Paris, on disait dans la soirée du 28 "ne pas avoir d'éléments" qui permettraient de confirmer ou d'infirmer l'information.
Le Monde a envoyé jeudi soir une alerte à ses abonnés, qui levait toute ambiguïté : "Abou Zeid a été tué au Mali."
Le journal citait "une bonne source proche des opérations militaires en cours dans le nord du Mali", sans autre précision.
Au ministère de la Défense, on reste prudent, en indiquant que l'absence d'éléments ne signifie pas qu'il ne s'est rien passé : "Des vérifications sont en cours !"
Très grosse opération en cours
Ce qui est certain, c'est qu'une très grosse opération se déroule depuis une semaine dans une zone montagneuse de plus de 600 kilomètres carrés, dans l'Adrar de Tigharghar, à l'est des localités de Tessalit et Aguelhok, dans le nord-est du Mali.
Une source bien informée nous confie : "Nos troupes font face à une incroyable résistance, les défenseurs sont acharnés et ne cherchent nullement à s'échapper.
Nous ne savons pas à ce stade ce qu'ils protègent, si c'est leurs chefs ou des otages, mais ils ne lâchent rien !" Le bilan est extrêmement lourd, puisque, selon Paris, 40 djihadistes auraient été tués par les Français, et 90 autres par les Tchadiens, qui auraient eux-mêmes subi de lourdes pertes : 25 tués dans leurs rangs.
La progression des troupes françaises et tchadiennes est appuyée par des avions, des hélicoptères de combat, des mortiers et des canons d'artillerie de 155 mm Caesar.
Mais l'avancée reste lente, dans un terrain où il est très difficile de se cacher.
Deux camps de combattants djihadistes récemment évacués ont été repris.
Ils avaient été nettoyés, et l'un d'entre eux avait abrité des otages.
Depuis quand sont-ils partis ? C'est toute la question.
Des informations recueillies par Le Point font état de la dispersion de nombreux combattants, dont les pick-up difficilement identifiables circulent désormais isolément.
L'hypothèse du départ des sept otages français vers un ou plusieurs autres pays, éventuellement la Libye, n'est plus totalement exclue par les services de renseignements français.
Discrétion
À ce stade, les moyens engagés demeurent très importants. 1 200 soldats français appartenant au 3e groupement tactique interarmes (GTIA 3) et au groupement tactique interarmes aéroporté (GTIA TAP) sont présents autour du massif.
Selon l'état-major des armées, près d'une quinzaine d'ateliers et de caches d'armes ont été découverts depuis le début de ces opérations, qui ont permis la récupération de quatre mortiers de 82 mm, environ 70 roquettes de 122 mm, neuf sacs de 50 kg de produit explosif et trois bonbonnes d'explosif artisanal.
Une dizaine de sites logistiques auraient été détruits, de même qu'une quinzaine de pick-up et un blindé BRDM2 qui avait été naguère volé à l'armée malienne.
Les Français sont d'une exemplaire discrétion sur les troupes maliennes qui les accompagneraient, évoquant "la présence d'un élément malien".
Source et publication: http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/mali-violents-combats-en-cours-dans-le-nord-est-01-03-2013-1634705_53.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20130301
ET AUSSI
Mali : Les forces françaises et tchadiennes ont tapé fort dans l’Adrar des Ifoghas1 mars 2013 – 10:59
Au cours des trois derniers jours, les forces françaises engagées dans l’opération Serval et leurs homologues tchadiennes ont intensifié leurs actions dans l’Adrar des Ifoghas, où se sont repliés les groupes jihadistes qui avaient pris le contrôle du Nord-Mali en 2012.
Et comme l’a récemment dit le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, “on est en train de toucher au dur”, étant donné que les combattants islamistes retirés dans ce vaste secteur montagneux sont les plus motivés.
“Nous sommes confrontés à des terroristes extrêmement déterminés qui s’appuient sur une zone qu’ils connaissent très bien, où ils ont établi des positions défensives”, comme des postes de combat ou des positions enterrées, a expliqué le colonel Thierry Burkhard, le porte-parole de l’Etat-major des armées, le 28 février.
Les jihadistes mènent “des actions jusqu’au-boutistes”, et leur “action n’est pas construite pour permettre un éventuel désengagement.
Manifestement, il n’y a pas dans leur plan de volonté de tenter de s’exfiltrer”, a-t-il ajouté. Et de préciser : C’est “un combat de défense, sans esprit de recul, mais qui est aussi extrêmement consommateur en vies humaines.”
D’où la violence des combats qui ont actuellement lieu.
En témoigne l’intense activité de l’aviation française qui, en 72 heures, a effectué 100 sorties aériennes, dont 60% ont été dédiées à des frappes aériennes.
Au total, en une semaine, ce sont plus de 200 missions qui ont été réalisées, dont plus d’un centaine a vocation offensive
Au sol, ce sont 1.200 militaires français, principalement répartis au sein du Groupement tactique interarmes (GTIA) n°3, du GTIA TAP (troupes aéroportées) et du Groupe aéromobile (GAM) qui sont engagés dans cette région. Ils sont accompagnés par 800 soldats tchadiens.
Leur action a permis de détruire plus d’une dizaine de caches d’armes, un quinzaine de véhicules, dont une automitrailleuse BRDM2 et de démanteler un atelier de fabrication d’engins explosifs improvisés (IED).
En outre, des postes de combats et des campements ennemis ont été neutralisés grâce aux appuis aériens.
En tout, plus d’une quarantaine de jihadistes ont été tués au cours de ces combats.
Selon certains médias, l’un des responsables d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abou Zeid, aurait été tué avec 43 de ses hommes.
A priori, il aurait été la cible de frappes aérienns dans la région d’Etagho, à une dizaine de kilomètres d’Aguelhoc, au nord de Kidal. Il s’agit d’un des secteurs les plus difficiles de l’Adrar des Ifoghas.
Cependant, les autorités françaises n’ont pas officiellement confirmé cette information.
Pour rappel, ce chef jihadiste est à l’origine de l’enlèvement de plusieurs ressortissants occidentaux et détient encore 4 Français, kidnappés à Arlit, au Niger, en septembre 2010.
Par ailleurs, et en collaboration avec les troupes africaines, notamment maliennes et nigériennes, le GTIA 2 (92ème Régiment d’Infanterie) poursuit ses actions dans la région de Gao, ancien fief du Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), lequel a revendiqué plusieurs attaques ces derniers jours.
Ainsi, les missions de reconnaissance menées dans le secteur ont permis de découvirer une quinzaine d’ateliers et de caches d’armes et de mettre ainsi la main sur 4 mortiers de 82 mm, 70 roquettes de 122 mm, 450 kg d’explosifs et 3 IED.
Enfin, le 28 février, toujours dans les environs de Gao, une opération a été lancée sur l’île de Kadji, sur le fleuve Niger, afin d’en déloger les jihadistes qui y ont trouvé refuge.
Près de 6.000 personnes habitent ce secteur, dont plusieurs centaines d’adeptes du mouvement islamiste Ansar Sunna (Les fidèles de la parole de Dieu).
Mali : Trois militaires français gravement blessés
28 février 2013 – 22:06
Une mine a explosé à proximité d’un véhicule blindé léger (VBL) du Groupement tactique interarmes GTIA n°3 , le 27 février, dans le secteur d’In Taghlit, dans l’Adrar des Ifoghas, au Nord-Mali.
Deux militaires français ont éte blessés, dont l’un assez gravement pour que son état nécessite son rapatriement en France pour y être soigné. Son camarade, qui a visiblement eu plus de chance, a pu retrouver son unité.
Par ailleurs, et à une date non précisée par l’Etat-major des armées, une grenade a accidentellement explosé à l’intérieur d’un autre VBL, lors d’une mission de reconnaissance menée dans le secteur de Tombouctou par l’escadron d’aide à l’engagement (EAE) du 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa).
Trois militaires ont été blessés, dont deux grièvement. Ces derniers ont également été rapatriés en France pour y être hospitalisés. La cause de l’explosion de cette grenade reste encore indéterminée.
Source: http://www.opex360.com/