Mais l’avantage du buzz (et de la télé, mea culpa…) c’est de relayer rapidement une info essentielle. Et c’est ainsi que j’ai su que le 8 mars c’était la journée internationale de la femme et qu’accessoirement doncMarie-Claire avait décidé d’illustrer le combat féministe en faisant porter des talons aiguilles à… 8 représentants de la gent masculine. Et de sacrés représentants je l’avoue.
Suivez le lien: Marie-Claire
Mais t’es qui toi ?
Je sens bien que vous allez m’arrêter là, chères lectrices.
Qu’est-ce qu’un homme peut comprendre au féminisme et comment ose-t-il en parler sur Belle et Rebelle ?
Tout d’abord parce que je ne pense pas que le féminisme soit un monopole des femmes, mais surtout parce que cet article de Marie-Claire et ces huit photos m’obligent, moi un homme, à chercher mon féminisme.
Et là, patatras, si tant est que je sois féministe, ce n’est pas comme l’entend Marie-Claire. En effet, j’avoue être plus que perplexe que de voir réduire la question féminine à des talons aiguilles rouges portés par des « gloires » masculines.
Sans oublier le « léger » dégoût d’y voir Cohn-Bendit.
L’homme qui aime bien les caresses d’enfants…
A croire que les rédactrices de Marie-Claire acceptent de réduire les femmes à de simples objets… Mais n’est-ce pas contre cela que le « féminisme » s’insurge ? De plus, cette espèce de constructivisme de bazar semble être un marronnier du festivisme cher à Philippe Murray. De beaux portraits de moutons de Panurge. Impression accentuée par l’édito de ce numéro deMarie-Claire qui nous sort tous les poncifs habituels sur les hommes ne faisant pas le ménage…
Etude réac s’il en est, on ne parle que des couples d’hétéros !
Sans ressortir l’étude (scientifique, attention…) qui établit qu’il n’est pas bon pour la sexualité des couples que l’homme fasse trop le ménage, je reste dubitatif quant à cette dénonciation de l’absence des hommes dans l’exécution des tâches ménagères par les rédactrices et les lectrices de Marie-Claire.
En effet, je les imagine plutôt faisant appel à quelques Philippines, certainement clandestines, pour effectuer tous ces travaux, afin d’avoir le temps de deviser dans des colloques progressistes sur ce mal odieux : le mâle blanc !
Ce qui me fait également rire (jaune) c’est de voir l’absence totale de réflexion quant à ce qui me semble être de vrais problèmes pour moi et que rencontrent les femmes : violence physique (surtout dans un département comme la Seine-Saint-Denis, va savoir pourquoi…), violence symbolique (notamment dans le port des vêtements, où tout se résume à cette sale alternative string/burqa), justification de comportements abjects à l’égard des femmes sous couvert de l’argument de la réputation (mentalité totalement étrangère à notre civilisation qui a plutôt tendance faire des femmes nos muses…).
Bah j’oubliais, ça ne colle pas avec le vivre ensemble…
Pire encore, cet article de Marie-Claire nous ressort l’ineptie de l’égalité, qui n’existe pas dans la vraie vie et qui ne peut s’obtenir que par l’indifférenciation – c’est-à-dire en faisant gagner la culture la nature -, alors que c’est la complémentarité qui importe. A savoir, le respect de la différence de nature entre hommes et femmes.
C’est peut-être là que l’on pourrait trouver des hommes « féministes », si tant est que ce terme soit adapté…
De la maman putain au porno soft
Autre absence de taille dans cet article consacré aux hommes « féministes » rêvés par Marie-Claire, c’est l’absence totale de critique du néo-féminisme petit-bourgeois qui a conduit à réifier les femmes, à savoir passer de la maman à la putain…
Sous couvert de libéralisation des mœurs, on n’a jamais autant eu d’imagerie sexiste voire bêtement pornographique, et nullement érotique, quant aux femmes.
Ou quand le MLF sert à justifier, 40 ans après, le fait de monter des femmes nues pour vendre des yaourts (même sous le couvert fallacieux du porno-soft). De même, lorsque ces femmes ont obtenu moult responsabilités dans les entreprises, elles nous ont sorti qu’elles allaient adoucir les relations hiérarchiques.
Petit hic, elles ne font que singer les hommes. Mais comme cela ne correspond à la nature des femmes de singer les hommes, et inversement, cela a créé un situation invivable voire monstrueuse.
Dont les premières victimes sont les femmes…
De même, c’est bien gentil les hommes faisant le ménage, mais si c’est pour justifier le travail précaire pour les femmes (y compris de nuit).
Moi, tout homme que je suis, je dis non ! Or cette question est complètement éludée par Marie-Claire. Etonnant, non…
Ma quête de l’homme féministe ne va pas aller en s’arrangeant vu que l’alternative que l’on nous propose de plus en plus est une alternative dans laquelle peu d’hommes et de femmes peuvent se reconnaître.
Osez le clito !
D’un côté nous avons un paquet d’hystériques qui veulent aller plus loin encore dans le folies du néo-féminisme petit-bourgeois.
C’est le cas de Caroline De Haas – conseillère de Najat Vallaud-Belkacem – et d’Osez le féminisme avec cette campagne « Osez le clito » que n’aurait pas reniée Marc Dorcel…
Pas sûr que les hommes s’imaginent que la cause des femmes puisse s’associer à un mauvais porno.
Et de l’autre, nous avons en réaction, tout aussi hystérique, la clique soralo-zemmourienne nous sortant les pires poncifs quant aux hommes victimes des femmes, mais surtout une vision des rapports entre hommes et femmes se résumant à un petit caillassage de fin de discussion…
Bref, c’est pas gagné pour trouver, à mes heures perdues, le féministe qui sommeille en moi.
Bon, il faudrait peut-être quitter les médias pour la vie…
Monsieur A.
Crédit image : DR.
Source : le webzine féminin Belle et Rebelle.
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