BRUXELLES (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) - Le bureau du Parlement européen (ci-dessus) a décidé qu’il allait former du personnel sur Internet en vue des élections européennes de 2014. Le personnel pourra ainsi aller sur les différents réseaux sociaux afin de « corriger », entre guillemets, c’est le mot qui a été choisi, toute méprise pouvant exister au sujet de l’Union européenne (UE).
Le budget sera compris entre deux et trois millions d’euros. Au‑delà d’une utilisation des fonds plus que contestable, cette mesure en dit long sur la soi‑disant neutralité politique de l’Union européenne. Nigel Farage, député du Royaume-Uni au Parlement européen, n’hésite plus à comparer l’UE à une république bananière.
Sur Internet, ce type de comportement est fréquent, ces intervenants ont été surnommés des Trolls, sûrement une référence à des êtres mythologiques peu doués pour la réflexion et l’autocritique.
Crédit photo : ama via Wikipédia (cc).
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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le salaire des eurocrates sans jamais oser le demander
Après la polémique qu’a suscité mon article sur les fonctionnaires européens dans le landerneau bruxellois, voici les salaires et avantages divers dont jouissent les fonctionnaires, agents temporaires et contractuels européens. Puisque seule cette partie de mon article a paru intéresser une partie des eurocrates (pas tous, heureusement), chacun pourra ainsi apprécier exactement de quoi il retourne.
Il y a 16 grades, 1 pour le plus bas, 16 pour le plus haut. Chaque grade est divisé en cinq échelons.
La fonction et le grade étant disjoints, les administrateurs (AD) commencent au niveau 5, les assistants (AST) sont en dessous (il s’agit de la grille fixée par le règlement du 20 décembre 2010, sans tenir compte des indexations intervenues depuis et qui se montent à un peu plus de 4 %).
Les salaires vont, pour le grade 1, de 2654 à 3003 €,
pour le grade 2, de 3003 à 3398 €,
pour le grade 3, de 3398 à 3844 €,
pour le grade 4, de 3844 à 4350 €,
pour le grade 5, de 4350 à 4921 €,
pour le grade 6, de 4921 à 5568 €,
pour le grade 7, de 5568 à 6300 €,
pour le grade 8, de 6300 à 7128 €,
pour le grade 9, de 7128 à 8065 €,
pour le grade 10, de 8065 à 9125 €,
pour le grade 11, de 9125 à 10.324 €,
pour le grade 12, de 10.324 à 11.681 €,
pour le grade 13, de 11.681 à 13.216 €,
pour le grade 14, de 13.216 à 14.954 €,
pour le grade 15, de 14.954 à 16.919 €,
pour le grade 16, de 16.919 à 18.371 €.
Ces salaires sont versés sur 12 mois.
Cette grille ne s’applique que pour ceux qui sont entrés après 2004. Ceux qui sont entrés avant cette date continuent à bénéficier de l’ancienne grille salariale (salaires plus élevés d’environ 30 % pour les AD, +20 % pour les assistants: les grades 5 et 6 n'existaient pas, on intégrait directement au grade 7).
Par exemple, le premier salaire pour un administrateur avant la réforme de 2004 était de 4861 € bruts.
Évidemment, les anciens sont plus nombreux que les nouveaux, et les nouveaux (7500 embauches depuis 2004) sont, dans leur très grande majorité, issus des pays d’Europe de l’Est et ne sont pas tous embauchés au grade 5 et 6…
La Commission, seule, compte 23.600 fonctionnaires. Les administrateurs (AD) sont 12.877 et les assistants (AST) 10.723. On compte 1678 AD5, 1294 AD6, 1212 AD7, 1061 AD8, 811 AD9, 1209 AD10, 662 AD11, 2261 AD12, 1989 AD13, 480 AD14, 186 AD15 et 34 AD16.
Ce qui donne une idée de la répartition salariale.
Il faut ajouter les agents dits « temporaires » qui bénéficient des mêmes avantages que les fonctionnaires (sauf la stabilité de l’emploi) : environ 550 de grade administrateur et 725 de grade AST.
Au salaire brut, il faut ajouter une indemnité d'expatriation de 16 % du salaire (pour les non-Belges ou ceux qui n’avaient pas antérieurement à leur recrutement leur domicile en Belgique) ou de dépaysement (4 %).
Outre la gratuité de l’école européenne (les non-fonctionnaires y ont exceptionnellement accès, mais doivent payer entre 5000 et 10.000 € par année scolaire), les fonctionnaires ont droit à de généreuses allocations familiales (373 € par enfant et par mois jusqu’à 26 ans), à une allocation de naissance (198 € à chaque enfant), à une allocation de foyer (170 € par mois majorés de 2 % du traitement de base), une allocation scolaire (253 € par enfant et par mois), à une allocation d’installation (839 € pour une famille, 497 € pour un célibataire, versés lors de l’installation).
En outre, les eurocrates ont droit à un aller-retour par an dans leur pays d’origine (et des jours de congé supplémentaires selon la distance : 6 jours au-delà de 2000 km, un calcul qui a dû être fait avant l’invention de l’avion).
Les femmes ont droit à 20 semaines de congé maternité, les congés payés sont compris entre 24 et 30 jours ouvrables et la retraite représente 70 % du montant du dernier salaire.
Dernier point: en vertu de l'accord de siège conclu entre l'Union et la Belgique, les fonctionnaires sont dispensés de payer la TVA lors de la première année d'installation.
A cela s'ajoute, pour les voitures, une "remise diplomatique"à vie accordée par les constructeurs qui va de 7 à 20 % (une berline allemande à 60% de son prix, ça ne vous tente pas?).
Donc un fonctionnaire marié, deux enfants, de grade 8 quatrième échelon (7030 € par mois), non belge, émargera à 9716 bruts tous avantages confondus.
Les fonctionnaires européens payent des cotisations salariales et des impôts, contrairement à une légende tenace : ce sont les employés du FMI, de l’OCDE, de l’ONU ou de l’OTAN qui sont exemptés de taxe.
L’impôt est cependant très favorable puisqu’il est calculé sur 90 % du salaire de base (hors 16 % et allocations diverses).
Pour les cotisations sociales : 11,3 % pour la retraite, 1,70 % pour la santé, 0,10 % pour les accidents du travail et, pour les contractuels et temporaires, 0,81 % pour l’assurance chômage. Toujours pour poursuivre notre exemple de notre fonctionnaire, son salaire net est donc d’environ 8781 €.
L’impôt est calculé sur le salaire de base, sans aucun abattement et sans quotient familial. On compte 14 tranches qui vont de 0 % à 45 % (cette dernière tranche touche la partie du salaire supérieure à 6807,80 € ; jusqu’à 6425 €, l’impôt total dû prélevé à la source est de 1268 € par mois).
Toujours dans le cas de notre eurocrate AD8, son impôt s’élève à 1115 € par mois. Soit un net de 7666 €.
À cet impôt s’ajoute une « cotisation de crise » calculée sur le salaire de base qui dépasse la rémunération minimale de 2654 € de 5,5 %.
Soit un super net de 7421 € pour un brut de 9716.
Enfin, pour être complet, il faut citer le statut des contractuels (6000 au sein de la Commission, soit 18 % du personnel) qui, selon le statut des fonctionnaires, sont chargés de « tâches manuelles et d'appui administratif effectuées sous le contrôle de fonctionnaires ou d'agents temporaires ».
Leur grille salariale est beaucoup moins favorable : 18 grades, chacun divisé en 7 échelons, et des salaires qui vont de 1848 à 6600 € bruts (mais soumis à l’impôt européen).
La réforme présentée en décembre 2011 par la Commission – et que les États membres doivent encore adopter — va réduire le train de vie des fonctionnaires : réduction du nombre de fonctionnaires d’au minimum 5 % sur la période 2013-2017, augmentation de la durée hebdomadaire du travail de 37h30 à 40 h, âge légal de départ à la retraite retardé de 63 à 65 ans (avec extension possible à 67 ans), durcissement des conditions de préretraites (de 55 à 58 ans), réduction des salaires des secrétaires de 18 %, indexation des salaires durcie, réduction des délais de route, etc.
Depuis 2004, le coût de la fonction publique a été réduit de 4 milliards. D’ici 2020, 6,5 milliards supplémentaires d’économies supplémentaires seront réalisés, soit 10,5 milliards d’euros.
Les eurocrates comparent souvent leur situation à celles des diplomates nationaux en poste à Bruxelles qui sont parfois bien mieux lotis qu'eux.
C'est tout à fait exact.
La différence est qu'ils doivent tourner tous les 3-4 ans et se retrouvent souvent dans leur pays d'origine avec leur salaire de base, sans aucune indemnité.
Ce qui explique que, souvent, ces diplomates passent ensuite dans le privé...
N.B.: Des statistiques supplémentaires sont ici.
Merci !
Oui c'est beaucoup, mais si on compare ça aux salaires et avantages d'autres organismes internationaux ou de nombreuses entreprises privées telles que les banques, ça semble dans la norme. Donc quel est le problème : que ces salaires élévés soient payés avec l'argent public ? Ou le fait que ce soit des salaires simplement trop élevés ? Pour moi c'est plutôt pour cette dernière raison que cela me dérange. Mais alors dans ce cas il ne faut pas viser une administration en particulier mais s'attaquer à l'échelle des salaires de manière générale.
(Je précise que je ne suis pas fonctionnaire)