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SYRIE: LES SOUTIENS À BACHAR EL-ASSAD .........

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Le Point.fr - Publié le 19/02/2013 à 07:09

S'il accuse l'opposition d'être manoeuvrée par l'Occident et le Golfe, le président syrien profite pour sa part de l'aide militaire de pays étrangers.

 
 

Si Bachar el-Assad accuse à souhait l'opposition syrienne de n'être composée que de groupes terroristes armés par l'Occident, ce qui, dans les faits, ne se limite pourtant qu'à des livraisons d'armes en faible quantité, son régime profite pour sa part de soutiens étrangers.

C'est ce que vient de rappeler l'annonce à l'Agence France-Presse par un responsable du Hezbollah du décès, samedi, de trois Libanais chiites dans la région syrienne de Qousseir, non loin de la frontière libanaise, dans des combats avec les rebelles. 

D'après le responsable, qui évoque un "acte d'auto-défense", 14 autres combattants chiites auraient été blessés dans les affrontements. Il refuse pourtant de préciser si les victimes sont de simples civils ou des membres du Parti de Dieu, allié du régime de Bachar el-Assad. "Il ne s'agit pas de combattants du Hezbollah", affirme au Point.fr Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants sur le terrain.

"Pas de preuve" de la présence du Hezbollah

"De tels combats ont déjà eu lieu par le passé, précise-t-il. Ils opposent des rebelles syriens à des citoyens libanais vivant en Syrie depuis des années, qui se battent pour protéger les villages à majorité chiite situés près de la frontière libanaise."Étonnamment, la nouvelle est survenue seulement quelques heures après que l'opposition syrienne a accusé le Hezbollah d'intervenir militairement en Syrie.

Les soupçons sont nés en octobre 2012, après la diffusion par la chaîne al-Manar des funérailles de plusieurs combattants du Hezbollah morts en Syrie en "accomplissant leur devoir de djihadiste", comme le rapportait à l'époque France 24.

Pour se justifier, le chef du Parti de Dieu, Hassan Nasrallah, avait à l'époque expliqué que des membres de son parti combattaient les rebelles syriens, mais uniquement à titre personnel. "En dépit de nombreuses rumeurs autour de la présence en Syrie de combattants du Hezbollah, nous n'avons recueilli pour l'heure aucune preuve tangible en deux ans de conflit", assure Rami Abdel Rahmane. 

Le rôle trouble des Gardiens de la révolution

Même son de cloche du côté du spécialiste du Liban Daniel Meier (1). "Si la possible chute du régime de Bachar el-Assad constituerait certainement un coup dur pour le Hezbollah, indique le chercheur associé au Center for Middle East Studies à Oxford, son autonomie lui permettrait de survivre, même en cas de renversement du régime syrien." C'est donc bien un agenda local qui semble avoir motivé les combattants libanais décédés samedi. "La frontière entre Syrie et Liban a été tracée arbitrairement il y a 90 ans, sans que les populations locales aient été consultées, rappelle-t-il.

Ainsi, des deux côtés, les habitants ont continué à cultiver de nombreux échanges, et certains au Nord-Liban, se considèrent aujourd'hui plus syriens que libanais."

Un autre décès survenu mercredi dernier a rappelé le rôle, si ce n'est l'ingérence, d'un autre pays étranger en Syrie. Tout d'abord décrit par l'ambassade d'Iran au Liban comme le président de la Commission iranienne de la reconstruction au Liban, le dénommé Hessam Khoshnevis, mort dans la nuit de mercredi à jeudi dans une embuscade sur la route entre Damas et Beyrouth, s'est révélé être en réalité Hassan Shateri, un des commandants au Liban des Gardiens de la révolution (pasdarans), la garde prétorienne du régime de Téhéran.

Les armes de la Russie

Ce n'est pas la première fois que l'armée idéologique de la République islamique fait parler d'elle en territoire syrien.

En septembre dernier, Mohammad Ali Jafari, plus haut gradé des pasdarans, avait admis pour la première fois que des "conseillers" iraniens se trouvaient en Syrie, tout en soulignant que cela ne signifiait pas "une présence militaire" iranienne. Cette annonce suivait l'enlèvement par les rebelles syriens, au mois d'août, de 48 "pèlerins" iraniens. 

Après leur libération le 9 janvier 2013, au moins sept d'entre eux se sont révélés être des membres des Gardiens de la révolution, comme le rapportait à l'époque le blog Nouvelles d'Iran du Monde.fr."Le régime syrien n'a pas besoin de davantage de soldats sur le terrain, concède Rami Abdel Rahmane, mais il bénéficie du soutien de l'Iran et du Hezbollah en matière d'entraînement."

Un soutien de poids au moment où la Russie annonce qu'elle continuera de livrer des armes à la Syrie, qui viennent s'ajouter aux cargaisons déjà nombreuses en provenance de Téhéran.

Le "drame" de Téhéran

"La Syrie compte un grand nombre d'Iraniens et de Libanais du Hezbollah qui fournissent leur expertise à l'armée et les services spéciaux de Bachar el-Assad", affirme Mohammad-Reza Djalili (2), professeur émérite à l'Institut de hautes études internationales et du développement. 

Pour Téhéran, tout renversement du régime alaouite (secte issue du chiisme, en vigueur à Téhéran, NDLR) à Damas serait synonyme d'un véritable drame, car il briserait l'axe stratégique Téhéran-Damas-Beyrouth, fruit de trente ans de diplomatie en direction du Levant.

"Si la République islamique est prête à tout pour sauver Bachar el-Assad, ce soutien risque de lui coûter très cher, souligne Mohammad-Reza Djalili. En soutenant jusqu'au bout Damas, Téhéran s'est mis à dos les Frères musulmans, ce qui lui sera préjudiciable pour l'avenir."

Retrouvez notre dossier La tragédie syrienne

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Par 

 

(1) Daniel Meier, auteur de Le Liban : idées reçues (éditions Cavalier bleu).

(2) Mohammad-Reza Djalili, vient de publier avec Thierry Kellner L'Iran et la Turquie face au "Printemps arabe" (éditions Grip).

 

 

Le Point.fr - Publié le 18/02/2013 à 17:05 - Modifié le 18/02/2013 à 17:26

Deux ans après le début d'un conflit qui a fait plus de 70 000 morts, la situation est toujours bloquée en Syrie.

État des lieux des forces en présence.

Des soldats de l'armée syrienne dans le quartier de Yalda, à Damas, en août dernier.

Des soldats de l'armée syrienne dans le quartier de Yalda, à Damas, en août dernier. © Tieying / Chine nouvelle / Sipa

 
     

La Syrie est engluée dans la guerre civile. Le régime bombarde systématiquement les zones prises par la rébellion. Malgré tout, les forces de l'opposition armée semblent gagner du terrain. Une avancée qui risque de ne pas être décisive avant des mois, voire des années, compte tenu des rapports de force sur le terrain.

État des lieux.

Les forces loyalistes tiennent le choc 

L'époque où les médiatiques défections laissaient entrevoir un délitement de l'armée régulière syrienne est loin.

Il y a bien eu des désertions, certains ont rejoint l'Armée syrienne libre (ASL), mais jamais le gros de troupes n'a été emporté. "À l'automne, l'armée régulière a mobilisé ses réservistes, soit la majorité des hommes entre 25 et 40 ans, dans les régions qui sont favorables au pouvoir", précise Fabrice Balanche, maître de conférences à l'université Lyon 2, et directeur du groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l'Orient.

Selon lui, "l'armée est solide et a quasiment multiplié par deux son effectif. Elle est encore cohérente et hiérarchisée.

D'autant qu'elle a le soutien des services de renseignements, les fameux moukhabarat, et des Chabiha, des milices très violentes." Des milices de village ou de quartier ont aussi été formées récemment par le pouvoir et ses affidés, afin de lutter contre la rébellion.

Le tout constituerait une force d'au moins 300 000 hommes, même si les estimations sont approximatives et difficiles.

L'opposition armée progresse mais est divisée

Elle multiplie les annonces : prise d'un village, d'une ville, d'un barrage. Pour autant, la situation de l'opposition syrienne est paradoxale.

L'ASL ne représente pas la totalité des forces engagées dans le bras de fer sanglant avec Bachar el-Assad, loin de là. "Il n'y a pas de véritable armée de l'opposition en Syrie, mais plutôt de nouvelles structures qui cherchent à englober un maximum de monde", décrypte Ignace Leverrier, ancien diplomate français en Syrie, fin connaisseur de la situation dans le pays. "Il faut aussi garder en tête qu'un haut commandement a été créé en décembre, mais qu'il n'inclut pas certains groupes ou structures proches d'al-Qaida.

Ces derniers se sont donc regroupés et font de l'ombre à l'ASL."

Les groupes djihadistes, souvent mieux armés et mieux entraînés que leurs compagnons d'armes, font également beaucoup parler d'eux. Mais tous ces acteurs poursuivent des objectifs différents.

Certains se battent pour une République laïque, d'autres pour une République islamique, voire un califat où la charia serait appliquée. Leur calendrier et leurs méthodes divergentes ne les aident pas à écraser les forces loyalistes.

Les Kurdes mènent un jeu trouble

Ils sont peu souvent évoqués dans les médias occidentaux mais pèsent un poids considérable dans l'évolution du conflit. Les Kurdes occupent une position paradoxale en Syrie, eux qui représentent 15 % de la population.

Cette minorité, qui revendique de longue date un État distinct (qui recouvrirait une partie de la Turquie, de l'Irak, de l'Iran et de la Syrie), a vu dans cette guerre une occasion de faire avancer sa lutte. 

Épargnée par le régime, qui n'a pas souhaité se battre sur tous les fronts, la branche armée du combat politique kurde s'est rangée du côté du pouvoir. Ce dernier lui offrait des concessions inédites. Jusqu'à administrer des zones entières du pays. "Ce sont des supplétifs du régime, qui contrôlent certains postes-frontières, occupent des zones laissées vides par les troupes régulières et forment des milices populaires", explique Ignace Leverrier.

Malgré tout, la population kurde est dans sa majorité favorable à un changement de régime. Contrairement aux militants du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) : c'est ce dernier qui a choisi de combattre aux côtés de Bachar el-Assad. Avec ou sans le clan au pouvoir, ces velléités autonomistes ne sont pas du goût du voisin turc, qui a fort à faire avec la répression du PKK sur son propre sol.

REGARDEZ la carte des forces en présence en Syrie :


 

 

Source et publication:    http://www.lepoint.fr/monde/syrie-ces-etrangers-qui-soutiennent-bachar-el-assad-19-02-2013-1629249_24.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20130219


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