Le Point.fr - Publié le 15/02/2013 à 16:52 - Modifié le 16/02/2013 à 11:20
L'ancienne femme de Johnny, blessée par des passages de son autobiographie "Dans mes yeux", répond à l'auteur, Amanda Sthers.
Dignement, mais sans détour.
Les femmes humiliées ne pardonnent jamais.
En lisant la biographie de Johnny Hallyday, son ex-mari, Adeline Blondieau est tombée de l'armoire ! Se faire traiter de "Marie couche-toi" devant toute laFrance, c'est un peu fort. Surtout quand la femme bafouée mène désormais une vie paisible et "bourgeoise" loin du star-système et de ses feux de paille. Respectueusement, sans rancune ni violence, Adeline expose à Amanda Sthers sa vérité, ses doutes et ses certitudes. Ses doutes quant à la paternité des propos qui sont prêtés à Johnny Hallyday, comme Le Point.fr s'en était enquis le jour de la sortie de Dans mes yeux. Ses certitudes, car, malgré deux mariages et deux divorces, l'histoire que le couple Adeline-Johnny a vécue est belle, pure et limpide. Qu'il est inutile de la dénaturer, de la caricaturer, de la dévoyer, de la ridiculiser vingt ans plus tard. Sa vérité dont il faut faire autant de cas que celle des auteurs du livre incriminé...
Cette lettre est celle qu'une mère de famille adresse à une autre mère de famille... C'est une belle missive raisonnable et bien écrite. Elle mérite attention et considération. Toutes les (demi-)vérités sont-elles bonnes à dire ou à écrire ? Pas sûr...
Chère Madame,
Jamais je n'aurais cru devoir un jour vous écrire publiquement pour parler littérature. Mais les circonstances en ont décidé autrement. Vous vous faites, aujourd'hui, d'une plume assez gracieuse d'ailleurs, la porte-parole des "souvenirs" de Johnny. Vous me donnez dans cet ouvrage une place particulière, tant par la violence des passages qui me sont consacrés que par l'espace que j'y occupe, presque deux pages édifiantes. Quant à ma place dans vos bonnes feuilles, j'y fais à mes yeux figure d'intrus parmi de grandes personnalités... C'est beaucoup d'importance, finalement. Mais ces mots, "ses mots" sont-ils la vérité ? Vous n'en avez manifestement cure. "Qu'importe", écrivez-vous d'ailleurs dans la préface de cet ouvrage. Qu'importe ? Avez-vous mesuré, Madame, en écrivant, la violence de la description que vous vous permettez de faire de moi ? Avez-vous réfléchi au mal qu'ils pouvaient nous faire, à mes enfants, à ma famille et à moi-même ?
Je reprends vos mots : "Elle débarquait chaque nuit pour jouer avec le feu que j'étais." Savez-vous, Madame, que vous évoquez ici une adolescente de 14 ans, qui naïvement avait pris pour un amour fou, un amour extraordinaire, le jeu d'un adulte de 43 ans. Vous êtes-vous demandé, qui de lui ou de moi rejoignait l'autre dans sa chambre, dans le silence de la nuit, quand l'alcool avait fait son effet ? Ce n'était pas moi. À 14 ans encore vierge, je ne représentais à mon avis pas un grand danger pour un homme ayant vécu sa vie. Dès cette époque, il me parlait de notre amour fou, et c'est parce qu'il ne pouvait en être autrement que quelques années plus tard, l'été de mes 18 ans, j'ai accepté sa demande en mariage. J'ai aimé cet homme plus que tout, au point de croire que je le sortirais du démon de la boisson. Naïve, oui vraiment ! Qui des deux, entre une star du rock telle que lui et une jeune bachelière qui se préparait à entrer à la Sorbonne devrait-on prendre pour le plus manipulateur ? C'est à la fois prêter une bien grande maturité à la jeune fille amoureuse que j'étais et un talent pour la manipulation que je ne pense pas avoir confirmé par la suite.
Pourtant, je reste persuadée encore aujourd'hui qu'il y a eu un amour réciproque, même si, hors norme, certainement. On n'épouse pas deux fois un serpent... Depuis mon second divorce d'avec Johnny, je me suis reconstruite. J'ai cicatrisé. J'ai mené une vie qui n'a pas fait trop de vagues. Je ne suis pas une habituée des scandales et préfère la discrétion. Je crois n'avoir jamais manqué de respect à mon ex-mari, ces histoires-là, à mon goût ne regardaient que nous.
Je sais, Madame, que vous écrivez aussi pour les enfants, vous leur avez consacré quelques ouvrages, traitant notamment des peines et douleurs comme la séparation des parents. Je sais, pour les avoir lus, que vous avez écrit ces textes en pensant à vos propres enfants. En écrirez-vous un, Madame, pour consoler les miens du mal que peut leur faire une telle salissure ? C'est donc à l'auteure, à la femme et à la mère de famille que je m'adresse ici.
À l'auteure, parce que, à l'inverse du roman, les mémoires ne peuvent se permettre la désinvolture et l'approximation, surtout quand il s'agit de choses aussi graves. À la femme, car je crois savoir que l'adultère et la perversion ne sont pas des sujets qui vous font rire et qu'entre femmes, ou ex-femmes de personnes publiques, nous pouvions nous attendre à un peu plus de solidarité. À la mère enfin, car je ne peux croire qu'une mère ne soit pas sensible à la peine d'un enfant. Sachez, Madame, que les miens auront toujours du mal à subir un tel acharnement. Si comme le mien, vos fils rentraient un jour de l'école en vous disant qu'on les a traités de fils de pute, qu'on les a menacés et qu'ils ont peur d'y retourner, comment le vivriez-vous ? Pour ma part, je le vis mal. Comment expliquer à mon fils qu'il faut serrer les dents et attendre que cela passe ? Et que dirai-je à ma petite fille quand elle sera en âge de comprendre ? Qu'on a finalement le droit de bafouer l'honneur d'une mère sans se soucier des répercussions que cela aura sur ses enfants ?
Alors je leur dirai qu'il y a des rencontres merveilleuses et d'autres qui vous laissent un goût amer pour la vie. Je leur dirai encore qu'il faut se méfier des gens et que certaines malveillances sont tenaces et destructrices. Je leur dirai enfin que parfois les gens se réinventent leur histoire pour avoir le bon rôle. La notoriété donne un immense pouvoir (de nuisance en l'occurrence). Elle donne aussi des responsabilités. On ne peut impunément ignorer l'impact de tels propos (les insultes des fans qui prennent tous ses mots pour parole d'évangile, le regard de tous ces Français dont il est à jamais l'idole) et laisser ensuite les gens se débrouiller avec les conséquences de sa propre inconséquence.
Adeline Blondieau
ET AUSSI
Le Point.fr - Publié le12/02/2013 à 10:02
Face à la tempête médiatique, le rocker multiplie les interviews pour atténuer les attaques lancées dans son autobiographie. Pas sûr qu'il évite les procès.
Après avoir allumé le feu dans sa nouvelle autobiographie, Johnny Hallyday change de registre et joue désormais la modération en avançant deux types d'arguments classiques : tout cela n'est pas bien méchant, dit-il en substance et, surtout, ce sont les perfides journalistes qui attisent la polémique...
Première salve jeudi 7 février : le jour de la sortie de Dans mes yeux, le rocker donne une interview au Parisien/Aujourd'hui en France où il tente de s'expliquer et de désamorcer les critiques sur les proches et les ex-copains, relayées dans la presse depuis 24 heures. "C'est des réflexions sur des choses que je pense, des clins d'oeil, précise-t-il. C'est pas méchant."
Henri Salvador qualifié de "vieux con" ? "Vous imaginez ce que peut ressentir un môme de 16 ans sur scène pour la première fois qui se fait insulter par une star comme Henri Salvador dans la salle ? J'étais en pleurs à la sortie. Vous croyez que c'est gentil, ça ?
C'est quelque chose que je ne ferai pas à des jeunes d'aujourd'hui."
Michel Sardou traité de "vieux con réac" ? "Ce qu'il a dit sur ma fille ne m'a pas plu. Il ne faut surtout pas attaquer mes enfants." Quand on lui fait remarquer qu'il n'est pas vraiment tendre avec son propre fils, David, il précise que cela ne remet pas en cause son talent : "Il n'en a pas bavé, insiste-t-il.
Quand j'ai commencé, on dormait à cinq dans une chambre de 10 m2..." Des regrets ? "Non, parce que ce sont des choses que je pense", reconnaît-il.
Et tant pis s'il se fâche avec des proches : "S'ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre, c'est que cela ne valait pas le coup d'être amis..."
"J'ai voulu être méchant avec personne "
Deuxième couche au journal de 20 heures sur France 2, samedi dernier. Le rocker prend tout cela avec recul, parfois à la rigolade. "Je ne suis pas méchant avec Cloclo, on était rivaux, mais au fond on s'aimait bien.
Il me piquait mes gonzesses, mais à 25 ans, qui n'a jamais piqué la gonzesse d'un copain ? C'est comme avec Eddy Mitchell, je lui ai piqué des vinyles à une surprise party, et c'est comme ça qu'on est devenus amis, tous les deux..." Rabaisser le livre à un simple règlement de comptes serait à ses yeux une erreur : "J'ai voulu être méchant avec personne. J'ai simplement fait le constat de certaines choses qui me sont arrivées, comme je les ai ressenties à l'époque." Et de fustiger les journalistes qui sortent les citations de leur contexte pour entretenir la polémique : "C'est facile, ils ne marquent que des petites phrases prises à droite et à gauche, mais ils ne vont pas sur toute la continuité de ce que je dis.
Ce n'est pas exactement la même chose..."
Les médias ont bon dos, mais les mots sont bien là, parfois blessants, écrits noir sur blanc, notamment sur Adeline Blondieau, son ex-épouse décrite, comme "un serpent" ou une "hystérique" pour ne citer que les critiques les plus soft.
Sur le sujet, motus. La star ne veut pas polémiquer ou en rajouter. "Il y a des gens qui m'ont fait du mal, d'autres du bien, j'avais cela au fond de moi et c'était important de le dire... C'est tombé comme ça." L'affaire est désormais aux mains des avocats de son ex qui devraient poursuivre le rocker en diffamation.
Adeline Blondieau, furieuse, a même écrit à Amanda Sthers, la co-auteur du livre, pour lui faire connaître ses sentiments dans une lettre qui pourrait être publiée prochainement... La jeune romancière, elle, reconnaît traverser en ce moment une véritable tempête médiatique dont elle n'aurait pas soupçonné la puissance, mais n'en continue pas moins à défendre le livre. "Si règlement de comptes il y a, c'est au bout d'une vie où il a été beaucoup trahi", remarque-t-elle dans Le Parisien.
De son côté, Johnny a préféré prendre le large en s'envolant pour Los Angeles en famille ce dimanche, avec le sentiment d'une promo accomplie.
La dernière couche sera donnée le 17 février prochain, lors d'un Vivement dimanche déjà enregistré.
Pour le reste, le rocker sait bien qu'une pointe de scandale n'a jamais nui aux ventes, bien au contraire...
Source et publication: http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/dans-mes-yeux-comment-johnny-tente-de-calmer-le-jeu-12-02-2013-1626576_264.php