Un tanker français capturé près de la Côte d'Ivoire
Par Thierry PortesMis à jour le 04/02/2013 à 21:09 | publié le 04/02/2013 à 17:29
Le tanker, début janvier. Crédits photo : SEA TANKER SHIPPING/AP
La Côte d'Ivoire est touchée à son tour par les actes de piraterie qui se multiplient dans le golfe de Guinée : 58 navires ont été attaqués sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest en 2012.
Un pétrolier français, battant pavillon luxembourgeois, a été détourné au large de la Côte d'Ivoire, dans les eaux du golfe de Guinée où les actes de pirateries sont en progression.
Selon le gouvernement français, l'équipage du navire-citerneGascogne est constitué de 19 Togolais.
Le Bureau maritime international (BMI) avait signalé ce week-end la disparition de ce tanker.
Les services du port d'Abidjan ont confirmé lundi cette information, mais ont pris soin de préciser que cet acte de piraterie est survenu dans les eaux internationales. «Quand un bateau est détourné à plus de 300 km des côtes ivoiriennes, ça ne peut pas être dans nos eaux», a insisté auprès de l'AFP Alexis Guié, responsable de la communication du port d'Abidjan.
Le 16 janvier dernier, un pétrolier battant pavillon panaméen avait été victime d'une attaque de pirates à son ancrage à Abidjan, la capitale économique de Côte d'Ivoire. Les 16 membres de l'équipage avaient été séquestrés et tout le chargement débarqué.
Début octobre 2012, un tanker grec avait subi une attaque semblable au même endroit. Les pirates s'étaient enfuis après avoir emporté leur butin, dont la nature n'avait pas été précisée.
Jusque-là, la Côte d'Ivoire avait été préservée de la piraterie en mer qui se développe dans le golfe de Guinée.
Quasiment tous les 58 «incidents» recensés par le BMI sur la côte ouest de l'Afrique en 2012, qui se sont soldés par la prise en otages de 207 membres d'équipage, se sont produits dans cette zone.
Le phénomène inquiète l'Union européenne, dont 13 % des importations de pétrole et 6 % des importations de gaz proviennent de cette région.
Programme européen
En janvier dernier, l'UE a mis en place le programme Crimgo (Routes maritimes critiques du golfe de Guinée), qui vise à renforcer la formation des garde-côtes et l'échange des informations sur les actes de piraterie dans sept pays du golfe de Guinée: le Gabon, les îles de Sao Tomé-et-Principe, la Guinée équatoriale, le Cameroun, le Nigeria, le Bénin et le Togo.
Premier producteur de pétrole d'Afrique, le Nigeria est depuis longtemps le pays le plus affecté par la piraterie sur les côtes ouest de l'Afrique.
Entre 2008 et 2012, le BMI y a recensé 98 actes de piraterie, de vols à main armée commis en mer et de pollution maritime. En 2012, la moitié des actes de piraterie dans le golfe de Guinée concernait encore le Nigeria.
Mais la piraterie est en hausse au Togo, où les attaques sont passées de 5 en 2011, à 15 en 2012. Et la Côte d'Ivoire, qui n'est pas partie prenante du programme Crimgo, n'est désormais plus épargnée par les pirates.
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