François Hollande nique sa race !
Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne surfrancephi.com.
Il y a des promesses de campagne plus faciles à tenir que d’autres. Ainsi François Hollande devrait-il tenir celle consistant à supprimer le mot « race » de l’article premier de notre Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »
Cet engagement date de mars 2012, à l’occasion d’un meeting parisien consacré à l’Outre-mer :« Il n’y a pas de place dans la République pour la race », ajoutait-il…
Et pour la religion ? Le mot est-il en sursis ? Pour combien de temps ?
D’ici là, nous sommes en pleine pensée magique, en pleine irrationalité, comble pour un président issu d’un Parti socialiste peu connu pour hanter les églises : supprimer le mot équivaudrait donc à éradiquer la chose. Plus de « race » dans la Constitution, donc plus de racisme. Voilà qui n’est pas idiot et ouvre des perspectives. Biffons le mot « chômage » et hop ! Plus de chômeurs… On ajoutera, d’un point de vue sémantique, que les lobbies« antiracistes » poussant à la roue sont les mêmes à faire l’apologie du métissage. Or, pour que métissage il y ait, il faut bien que les races soient au rendez-vous.
D’un point de vue plus politique, il est également licite de s’étonner de voir le premier des socialistes donner dans le registre de la chaisière antiraciste, certains ancêtres du Parti faisant un peu désordre dans le décor. Le comte Georges Vacher de la Pouge, par exemple. Athée militant, laïcard de choc, candidat socialiste à de multiples reprises, ce proche de Jules Guesde est accessoirement l’un des premiers théoriciens de l’eugénisme et du racisme scientifique. Ce n’est donc pas un hasard si un certain Adolf Hitler, qui n’avait de leçons de racisme à recevoir de personne, puisa largement dans ses travaux pour asseoir la doctrine nationale-socialiste en la matière.
À l’époque, on se rappellera qu’un Charles Maurras, pourtant aujourd’hui voué aux gémonies, mais dont l’œuvre ne doit guère avoir de secrets pour le père François Hollande, tenait le racisme pour « sottise absolue ».
Ce faisant, la gauche au pouvoir, plus que de stigmatiser la droite avec ses discours de morale, ne serait-elle pas en train de blanchir son propre passé, plus que douteux en la matière ? On ne saurait donc trop lui conseiller prudence en ce genre d’exercice, elle si souvent fâchée avec l’histoire, la sienne en particulier. Si l’on était cruel, on lui ferait se souvenir de l’essai définitif de Simon Epstein, Un Paradoxe français, antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance (Albin Michel). Et si François Hollande peine à comprendre ce dont on lui cause, il pourra toujours demander à Lionel Jospin ce qu’il en pense, son défunt père ayant dû beaucoup lui en raconter sur le sujet…