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LA CHRONIQUE D' IVAN RIOUFOL

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Mali : pourquoi Hollande n'ose parler de "terrorisme islamiste"

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Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, ce mercredi matin sur RTL : il rappelle que la France est entrée en guerre contre "des groupes terroristes" qui veulent constituer "un Etat terroriste" au Nord du Mali. Sur Europe 1, le Chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, explique que les forces françaises, dépêchées au sol depuis quelques heures, ont pour mission de "stopper l’offensive des groupes terroristes". Le chef de l’Etat lui-même dit faire la guerre à "des terroristes". Mais pourquoi n’être pas plus précis dans la désignation de l’adversaire? Lundi, leConseil français du culte musulman (CFCM) a "salué", dans un communiqué, la "précaution utile et nécessaire" de François Hollande qui n’a pas qualifié "d’islamistes les éléments terroristes visés". Pour l’organisation, cette précaution "écarte tout amalgame et toute confusion entre islam et terrorisme". Elle déplore que "ce principe de précaution ne soit pas toujours respecté par certains hommes politiques et médias de notre pays". Elle rappelle que l’islam est une religion "qui sacralise la vie" et que "90% des victimes du terrorisme international sont de confession musulmane". La République n’ose donc pas dire clairement qu’elle fait la guerre à des terroristes islamistes, de crainte de froisser la susceptibilité de musulmans français et notamment d’un Conseil qui s’aveugle volontairement sur le profil des jihadistes du Mali. Cette réticence de l’Etat à appeler par son nom un ennemi identifié laisse voir un pouvoir intellectuellement prisonnier du politiquement correct et de ses accusations en islamophobie. L’islam radical en est le scandaleux bénéficiaire.

Le rôle du CFCM devrait être de s’élever contre les dérives islamistes qui insultent l’islam. Or sa position de censeur revient à cautionner l’indéfendable. Car voilà ce que dit, par exemple, Oumar Ould Hamaba, au nom du mouvement islamiste du Nord-Mali, Ansar el-Dine : "Notre but est de propager le message d’Allah à n’importe quel prix et continuer le combat. Nous avons la charia au bout de chacun de nos canons, chacun de nos sabres".  Abou Dardar, un des responsables du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), annonce pour sa part : "La France a attaqué l’islam. Nous allons frapper le cœur de la France. Au nom d’Allah, nous allons frapper le cœur de la France." Dans les faits, Hollande a bel et bien déclaré la guerre à l’islam politique, à l’islam fanatique, à cette idéologie régressive qui tue, viole, coupe des mains, fouette des couples non mariés, lapide des femmes adultères, détruit des mausolées, interdit de fumer, de danser, de dessiner, etc. Or cet acte de courage du président de la République n’est pas même assumé. Il est vrai que la France persiste à sous-évaluer (c’était aussi le cas avecNicolas Sarkozy) la menace islamiste, qui déteste l’Occident et sa démocratie. Les connivences du pouvoir avec les "islamistes modérés", les Frères musulmans, le Qatar sont autant d'erreurs de jugement. Les démocrates et les laïcs du monde musulman (dont les touaregs) sont, eux, le plus souvent ignorés. La "guerre contre le terrorisme" menée par Hollande l’invite à une cohérence politique. Elle est à portée de main. Osera-t-il ?
 

 


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