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SYRIE : LE NOÊL SERA CHAUD .......PAR MICHEL LHOMME

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Syrie - Noël sera chaud …

SYRIE


Noël sera chaud …



Michel Lhomme 
le 21/12/2012 
Ils refont, en somme, le même coup qu’en 2003 puisqu’il avait si bien marché ! Le compte Twitter del’Eucom (le média des forces américaines en Europe) s’est fait l’écho, ce week-end, d’informations sur les armes chimiques de Damas, véhiculées par Fox News, la machine de propagande américaine conservatrice reconnue pour ses positions bellicistes, qui avaient participé à la diffusion des mensonges du gouvernement Bush pour justifier la seconde guerre d’Irak. 
 
Ainsi, le service de communication de l’Eucom nous est-il apparu, cette fin de semaine, comme une annexe surprenante de Fox News et Fox News, à son tour, le relais médiatique des faucons du Pentagone.
 
En tout cas, tout cela paraît bien délibéré et surtout calculé. L’arrivée du porte-avions américain Eisenhower en Méditerranée laisse supposer, de plus en plus clairement, que les Etats-Unis préparent une intervention armée en Syrie.
 
Une perspective accréditée, la semaine dernière, par la guerre psychologique insistante de l’administration américaine à propos de prétendus préparatifs de l’armée syrienne quant à l’utilisation éventuelle d’armes chimiques.
 

porte-avions américain Eisenhower en Méditerranée
 
Plusieurs sources concordantes, rapportent que l’USS Eisenhower qui compte, à son bord, 70 chasseurs-bombardiers et 8 000 marines et membres d’équipage, aurait rejoint le porte-hélicoptères américain Iwo Jima, qui patrouillait déjà le long des côtes syriennes avec 2 500 marines à bord.
 
Ce mouvement de la flotte militaire étasunienne intervient alors que la chaîne NBC, citant « des responsables américains » s’exprimant sous couvert d’anonymat, indique que l’armée syrienne aurait chargé avec du gaz sarin des bombes destinées à être larguées par avion. Cette information a été qualifiée de « mensongère » par le gouvernement syrien.
 
 
Il n’est pas impossible et même fort probable qu’une manipulation soit orchestrée par l’administration américaine afin de permettre une opération militaire en Syrie sans avoir à passer par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
 
Reste à savoir quelle sera alors la réaction russe (et chinoise), la Russie ne pouvant se permettre un tel affront.
 
La Syrie sera-t-elle, finalement, «notre» prochaine guerre, et peut-être la guerre de trop? 
 
 
 
Les Français comme force d’appoint
 
Du côté français, tout est prêt, en tout cas, pour que nos forces spéciales mènent des opérations ciblées afin de se saisir des stocks chimiques.
 
Discrètement, les Français se prépareraient à intervenir militairement en Syrie. Selon Jean Guisnel (spécialiste défense du Point), seules les forces spéciales sont concernées à ce stade.
 
Le schéma qui prévaut actuellement consisterait en une intervention française, relativement modeste, (faute de réels moyens ?), intégrée à celle d'une coalition multinationale. Laquelle ? Celle qui est mise en place sur le porte-avion Eisenhower.
Les Français seraient donc encore sous commandement  américain. 
 
La nouvelle coalition occidentale compterait au moins les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, entre autres membres de l'Otan, dont la Turquie sans doute, auxquels seraient associés la Jordanie et peut-être d'autres pays arabes (on imagine les pays sunnites, Qatar et Arabie saoudite).
 
Les troupes présentes maintenant sur les navires américains et stationnées dans la région permettent maintenant un vrai débarquement terrestre au cas où.
Mais on peut douter que les Américains, en réalité, en prennent le risque. 
 
Y-a-t-il vraiment des armes chimiques en Syrie ?
 
En fait, dans les Etats-majors occidentaux pour l’instant, il ne serait pas question d'une intervention terrestre ou aérienne massive ou durable, mais plutôt d'une série de coups de main solidement appuyés par des avions et des hélicoptères, destinés à mettre la main sur le stock d'armes chimiques.
Bien sûr, on peut se demander si ce stock existe vraiment dans les proportions indiquées. 
 

nous restons très vigilants
 
Ces dernières heures, les propos du Ministère français des Affaires étrangères ont été de plus en plus explicites. Selon son porte-parole adjoint, Vincent Floreani, "Tout emploi des armes chimiques par Bachar el-Assad serait inacceptable".
 
Et d'ajouter : "Les dirigeants de Damas doivent savoir que la communauté internationale les observe et ne restera pas sans réaction s'ils venaient à utiliser ces armes." C'est aussi ce qu'a dit, lundi dernier, le président américain Barack Obama en déclarant : "Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable."
 
Ces propos millimétrés, de part et d’autre, illustrent les conditions qui déclencheraient une intervention militaire, au cas où le régime se servirait de son arsenal toxique.
 
L’intervention occidentale prendrait la forme de frappes sur des cibles "L" (pour Leadership) par des missiles de croisière, concomitantes à une prise de contrôle des stocks chimiques, avant leur sécurisation puis leur transfert.
 
C’est sans doute dans ce type d’opération de contrôle et de sécurisation que nos excellents commandos de marine pourraient intervenir. 
 
Pourquoi l’intervention paraît-elle imminente ? 
 
En fait, les Occidentaux ne seraient plus dupes non plus des opposants au régime et de leur volonté « démocratique » et, ces derniers jours, il y a eu, dans certaines chancelleries européennes, la hantise d’un ethnocide à venir, d’un génocide programmé des minorités syriennes dans le style du Rwanda.
 
Finalement, les dirigeants occidentaux ne craignent peut-être pas l'utilisation improbable des armes toxiques par le régime mais en réalité, même si médiatiquement, ils le cachent et le taisent, ils ne veulent surtout pas que les opposants syriens, notamment djihadistes, puissent mettre la main dessus et s'en servir. 
 
D'où cette petite phrase du porte-parole français, une petite phrase qui ne doit pas être prise à la légère, quand il évoque la volonté internationale de "prévenir toute utilisation de ces armes si la tentation en venait soit au régime, soit à d'autres" (c’est nous qui soulignons).
 
On note que le Quai d'Orsay ne parle plus là d'utilisation, mais bien de "tentation". Cela change beaucoup de choses. Cela indique bien, en tout cas, que l’on a confiance en aucune des deux parties ! 
 
Pourtant, cela n’empêche pas certains philosophes français confortablement installés dans leurs chaires américaines - nous pensons à Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et à son article « Il faut armer les rebelles syriens », publié dans Le Monde  du 8 décembre - d’en appeler, au nom de l’humanitarisme kantien , à fournir, sans vergogne, des armes à la rébellion !  
 
Du côté de Bachar El Assad, les propos publics de Washington indiqueraient que les dirigeants américains auraient pris connaissance par leurs moyens de renseignement - ou ceux de leurs alliés - de la mise en œuvre de mesures préparatoires à l'utilisation de ces armes en cas de dernier recours (face à un génocide alaouite, ce serait hautement probable par exemple).
 
Et, Paris qui est loin d’être, en retard dans cette affaire et connaît bien les Syriens, l'aurait confirmé aux Américains qui auraient ainsi, en quelque sorte, lancé un ultime avertissement à Bachar el-Assad. 
 
Les conditions politiques d'une intervention de nos forces spéciales, sont à la seule appréciation de François Hollande, chef des armées.
 
Or, déjà, lors de la conférence des Ambassadeurs, le 27 août dernier, François Hollande avait clairement indiqué que la France réagirait militairement si le régime de Bachar el-Assad utilisait les armes chimiques : "Je le dis avec la solennité qui convient : nous restons très vigilants avec nos alliés pour prévenir l'emploi d'armes chimiques par le régime, qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d'intervention directe".
 
Quelques jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius enfonçait le clou. 
 
Nous ne dirons rien sur les réactions probables dans le cas d’une intervention occidentale militaire en Syrie mais  les ripostes chinoises ou russes peuvent ne pas forcément être militaires.
 
Elles seront plutôt économiques ou cybernétiques et faire ainsi subrepticement beaucoup plus de dégâts en Occident. Comment expliquer, en effet, le regain d’attaques cybernétiques, ces dernières semaines, dans certaines grandes entreprises y compris françaises, voire sur certains marchés comme celui de l’or et de l’argent (la journée curieuse du 28 novembre) ?
 
 
Source et publication :     http://www.metamag.fr/metamag-1094-Syrie-Noël-sera-chaud-….html

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