Le gaz de schiste, l’exploiter ou casquer !
Mathieu Aymar | déc 18, 2012 |
Le 29 novembre 2012 débutait le débat national sur la transition énergétique devant aboutir à une loi de programmation, courant septembre 2013. Nucléaire, sobriété énergétique …
Autant de sujets sensibles seront traités durant ces concertations, mais l’un d’eux devrait supplanter tous les autres : le gaz de schiste et l’épineuse question de son exploitation, la fracturation hydraulique.
Fracture hydraulique : le mot est lâché. Il voue aux gémonies ceux qui souhaitent perfectionner cette pratique pour la rendre moins nuisible mais aussi ceux qui désirent continuer la recherche pour trouver une autre technique d’extraction.
Rappelez-vous d’ailleurs en 2010, l’État avait pourtant délivré des permis de recherche. Mais la pression, exercée par certains élus locaux et personnalités « écologistes » d’Europe Écologie les Verts, amena à l’adoption d’une loi, le 13 juillet 2011, interdisant la fracturation hydraulique et permettant l’abrogation des permis de ceux qui s’y adonnaient.
Ce sacro-saint « principe de précaution », poussé à son paroxysme, est insupportable dans notre pays.
Mais parlons technique quelques instants avant de continuer. Qu’est-ce que la fracturation hydraulique ? Explication.
Dès lors que la foreuse a pénétré la roche, il faut établir une jonction entre les pores de la roche, espaces microscopiques remplis de méthane.
La technique consiste donc à injecter, à l’horizontal, des milliers de litres d’eau sous haute-pression pour fracturer la roche ; eau qui est additionnée à du sable et à des produits chimiques permettant aux plaques de schiste de rester ébréchées et, par la suite, de pomper l’eau pour laisser la voie libre au gaz qui remonte par un tube de forage jusqu’à la surface.
Il est vrai que cette manière de faire peut amener certains problèmes, comme par exemple de légères secousses sismiques constatées en Grande-Bretagne, ou encore une possible pollution de la nappe phréatique due aux produits chimiques utilisés.
Mais la période de crise que nous vivons aujourd’hui permet-elle de se passer de la manne du gaz de schiste, que la France l’exploite ou non via cette technique controversée ?
Pour ma part, la réponse est non.
Aujourd’hui, près de 98% de la demande française de gaz naturel est satisfaite grâce aux importations. De plus, comme le prix du gaz est lié à celui du pétrole – ce qui est une aberration soit dit en passant – celui-ci augmente donc considérablement.
Selon Arnaud Montebourg, la France posséderait environ une centaine d’années de consommation actuelle de gaz dans son sous-sol, et les capacités de production électrique de la France offriraient des avantages compétitifs évidents. C’est donc une folie de ne pas se pencher sur le sujet d’une manière approfondie.
Enfin, la société américaine « Chimera Energy Corp » a mis au point une technologie qui pourrait débloquer les choses en matière d’exploitation des gaz de schiste.
En effet, cette technique, appelée Extraction Exothermique Non hydraulique, permettrait d’extraire le gaz sans utiliser la fracturation, c’est à dire sans user de produits chimiques ajoutés à l’eau.
La perforation serait pneumatique et recourrait à des gaz chauds plutôt que du liquide. Le gaz en question serait l’hélium.
Ce dernier serait dans la capacité d’augmenter 700 fois son volume quand il passe du stade liquide au stade gazeux, ce qui donnerait à l’extraction exothermique toute sa puissance. L’hélium est donc injecté dans le puits sous forme liquide pour ensuite être réchauffé naturellement par la chaleur du sous-sol, le transformant en gaz capable de fracturer la roche mère.
Nous avons donc en main quelques éléments pour alimenter un débat qui serait salutaire pour la France et les français.
Encore faut-il que nos politiques aient le courage de s’emparer du sujet et de l’imposer, comme le Général de Gaulle l’avait fait pour le nucléaire en son temps !
Source et publication :Mathieu Aymar
http://www.lebreviairedespatriotes.fr/2012/12/18/le-gaz-de-schiste-lexploiter-ou-casquer/