TRIBUNE LIBRE
Pourquoi il fallait crucifier Depardieu
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Lucien Samir Arezki Oulahbib, chercheur au Centre Lyonnais d’Etudes de Sécurité Internationale et de Défense (CLESID), à l’Université Jean Moulin de Lyon 3, écrit, sur Résilience TV (extraits adaptés ; cf. lien vers source en bas de page) : Pourquoi il fallait crucifier Depardieu.
Déjà parce qu’il a la prétention d’y être arrivé tout seul, non pas en Belgique mais dans la vie, de prétendre donc d’avoir du talent (mot en effet banni comme le « don ») alors que Depardieu ne serait que le produit de la République en général, de l’exception culturelle française en particulier, mais oui, vous avez bien lu (il en est de même pour l’Allemagne qui, la « minable », a fait ses réformes toute seule et en a donc bénéficié – l’ingrate ! – quand la bise fut venue).
Sauf que l’on ne comprend pas très bien pourquoi il n’existe pas, dans ce cas, des milliers de Depardieu, pourquoi le cinéma français va en fait bien mal malgré l’énorme subvention, pourquoi les grandes chaînes de salles font le chiffre d’affaires en majorité sur les friandises et boissons.
Lucien Oulahbib : Mais peu importe pour les excommunicateurs qui voulaient déchoir Depardieu avant qu’il ne le fasse lui-même et qu’il rende aussi sa carte vitale, ce que peu de médias ont relaté craignant que cela sache : mais quoi ?
Qu’il est possible de choisir la sécurité sociale de son choix en Europe, mais la France refuse d’appliquer cette directive européenne, ce que démentiraient cependant et la France et la Commission européenne bien sûr.
En tout cas, cette chasse au Depardieu dévoile mieux que mille livres, qui existent cependant, son pesant de faux sterlings tirés sur la planche à billets idéologiques émis par la banque centrale de l’égalitarisme français, planche actionnée, comble de l’absurde, par les plus élitistes d’entre nous, enfants à la meilleure école, l’Alsacienne, puis Henri IV ou Louis le Grand, l’ENA, Polytechnique, Science po bien sûr.
Lucien Oulahbib : Hormis ceux qui, tel « Depardiou » (cela se dit ainsi aux USA), sont issus du peuple. Alors qu’il s’agit de répandre l’idée qu’il y a des riches, uniquement parce qu’il y a des pauvres, comme le dit cette « pauvre » Clémentine Hautain (e). En fait, cela n’a rien à voir et cela peut s’inverser : il y a beaucoup de pauvres parce qu’il y a peu de riches.
Mais l’Idéologie reste droite dans ses bottes en avançant que ceux qui sont des « produits » – acteurs, médecins (le mois dernier) – doivent payer, expier, le fait d’avoir du talent (bientôt les grands et les belles devront payer une taxe comme l’avait proposé sans succès un Japonais).
Lucien Oulahbib : C’est cela qui se joue : faire payer celui qui a réussi parce qu’il y est arrivé par « inégalité », volontaire ou involontaire, peu importe, puisque la volonté dans ce schéma-là n’existe plus
. Il n’y a donc pas qu’en économie et en démocratie que la France a des années de retard (élections au sein de l’UMP) ; en sciences humaines et sociales aussi. Elle est même – de plus en plus – la risée du monde. Mais, chut !
Ne dites pas aux Français qu’ils ont du retard car leur papa-maman (et leur maman-papa) leur ont dit que ce n’était « même pas vrai ».
Du tout, conclut Lucien S. A. Oulahbib. (Fin des extraits adaptés de l’article de Lucien S. A. Oulahbib ; cf. ci-dessous lien vers source).
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