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NB: Traduction libre réalisée par FORTUNE.
La Rédaction porte à la connaissance de ses lecteurs cette thèse méconnue à titre informatif.
A chacun de se forger sa propre opinion quant aux propos et conclusions de l’auteur.
Le terme Holodomor (“extermination par famine”) est d’ordinaire employé pour la Grande Famine d’Ukraine, des années 1930, qui reste une des plus terribles périodes du stalinisme, avec un bilan qui se compte en millions de morts.
Un chercheur et historien russe, également économiste et démographe, Boris Borisov, développa en 2008 une thèse, traçant un parallèle entre cet événement tragique de la Grande Famine d’Ukraine et celui de la Grande Dépression aux USA, du point de vue des pertes humaines attribuées aux pressions de la situation économique (il recense 7,5 millions de morts aux USA, entre 1932 et 1937, qu’il attribue à la crise économique).
Les États-Unis d’Amérique aiment à donner des leçons à la Russie au sujet de l’Holomodor ukrainien.
Pourtant l’Histoire de l’Amérique est entachée d’un crime grave contre son propre peuple : le grand Holomodor de 1932/33, qui coûta la vie à des millions de ses citoyens.
Une commission spéciale, crée par le Congrès des États-Unis en 1988, arriva à la conclusion que durant l’Holomodor, 25% de la population ukrainienne, soit des millions de gens, furent exterminés par le gouvernement soviétique de manière intentionnelle, davantage victime d’un génocide que des conséquences de la famine.
Le 20 octobre 2003, la chambre des représentants du Congrès américain adopta une résolution relative à l’Holomodor ukrainien de 1932/33, établissant qu’il s’agissait d’un acte de terreur et d’un meurtre de masse visant la population ukrainienne.
En novembre 2005, la chambre des représentants du Congrès américain adopta une résolution permettant aux autorités ukrainiennes de reconnaître l’Holodomor et de lui consacrer un monument dédié aux victimes. Aujourd’hui en 2008, le Congrès américain pourrait adopter une nouvelle résolution sur l’Holomodor ukrainien de 1932/33.
Ces nouvelles font les gros titres. Elles sont martelées par la presse avant d’être véhiculées par les télévisions et les institutions. Elles sont ainsi imposées à des millions de personnes à travers toute la planète.
A l’écoute de telles nouvelles, une question vient à l’esprit. Pourquoi le Congrès américain accorde-t-il autant d’attention à ce qui s’est passé il y a 75 ans dans un pays lointain ?
Pourquoi ne dit-il rien des protestations américaines de l’époque ?
Est-ce par simple intérêt politique pour l’influence de la Russie sur les territoires de l’ère post-soviétique, ou pour tenter de diviser pour toujours Russes et Ukrainiens que les Américains ressassent à l’envi la propagande fasciste du Dr Goebbels des années 30 affirmant que : “des millions d’Ukrainiens ont été intentionnellement exterminés par le gouvernement soviétique” ?
La compassion et la justice ultime ressenties par les membres du Congrès américain est à peine croyable. Essayez juste de trouver une résolution du Congrès (une, pas trois), où le génocide des Amérindiens serait honnêtement nommé comme tel ou du moins reconnu comme un « meurtre de masse ». Et ce, même si la plupart des peuples qui habitaient le territoire des États-Unis ont été totalement anéantis et leur nombre total radicalement réduit.
L’Histoire américaine comporte un autre crime contre son propre peuple – Le grand Holodomor américain, également en 1932/33. Lorsque les États-Unis ont perdu des millions de citoyens.
Vous ne trouverez aucune résolution critique là-dessus, exactement comme vous ne trouverez rien sur le génocide des peuples indigènes. Les hommes politiques américains ne font pas de passionnant discours sur ce sujet, aucun mémorial n’est construit pour marquer l’anniversaire d’un meurtre de masse.
Cette mémoire là est cachée dans des rapports statistiques falsifiés, des archives, débarrassées de toutes les preuves du crime imputé à « la main invisible des marchés », passée sous silence par des chants de louange au génie du président Roosevelt et la joie du travail communautaire, organisé par lui, et pas vraiment différent du goulag ou de la construction du canal de la mer Baltique.
Bien sûr, selon la version américaine de l’Histoire, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants devinrent les victimes du cruel et criminel régime totalitaire de l’Union Soviétique. L’histoire américaine ne saurait être décrite en ces termes.
Réfutons ce mythe, en utilisant les sources américaines.
Une tentative pour accéder à des statistiques démographiques est immédiatement suivie par de nombreuses surprises. Les statistiques de 1932 ont été détruites ou sont très bien cachées. Elles n’existent tout simplement pas. Aucune explication n’est donnée. En fait elles apparaissent plus tard dans les rapports statistiques sous la forme de tableaux rétrospectifs.
Tout d’abord, si vous en croyez les statistiques américaines, dans les 10 années comprises entre 1931 et 1940, 8.553.000 personnes ont disparu. Et ce qui est intéressant, c’est que la croissance de la population varie par deux fois d’un point, exactement entre 1930 et 1931. elle chute et stagne au même niveau pendant 10 ans. Et tout aussi soudainement, une décennie plus tard, elle remonte.
Le rapport détaillé du « relevé des statistiques des États-Unis » du Département du commerce n’apporte aucune explication à cette observation. Alors même qu’il regorge de nombreux commentaires sur d’autres faits de moindre importance.`
Le sujet est simplement évité. Il n’en est pas question.
Tout démographe digne de ce nom et indépendant du Département d’État américain et du Mossad vous dira qu’un double changement aussi rapide dans la dynamique d’une population d’un pays de cents millions d’habitants n’est possible que dans le cas d’une mortalité massive.
Il est possible que les gens se soient déplacés, qu’ils aient émigré, qu’ils aient échappé aux horribles conditions de la Grande Dépression.
Utilisons les données précises et détaillées relatives à la population des migrants et à l’immigration aux États-Unis – qui pourront être aisément vérifiées par comparaison croisée avec celles des autres pays, et voyons si elles sont dignes de confiance. Malheureusement, les statistiques migratoires ne peuvent étayer cette version. Au plus fort de la Grande Dépression, le nombre de ceux qui ont quitté le pays est plus grand que celui de ceux qui y sont entrés, probablement pour la première fois dans l’Histoire des États-Unis.
Dans les années 30, le solde migratoire entre les entrants et les sortants est négatif de 93 309 ; pendant que sur la décennie précédente, ce même solde est positif de 2 960 782. Après correction, la perte démographique des États-Unis durant les années 30 s’élève à 3 054 000 personnes.
Quoiqu’il en soit, si l’on considère toutes les raisons, y compris la migration, il faut encore ajouter 11,3% à la baisse de la population dans les années 30 en raison de la croissance de la base démographique et de l’augmentation de la population dans les années 20.
D’après les calculs, et au regard de la tendance démographique précédente, la population américaine aurait dû totaliser au moins 141 856 0000 habitants dans les années 40. Mais en réalité, en 1940, la population était de 131 409 000, la différence de 3 054 000 pouvant être expliquée par un changement dans la dynamique migratoire.
Ainsi, il manque en fait 7 394 000 personnes pour l’année 1940. Il n’y a aucune explication officielle à ce fait. Et je suppose qu’il n’en sera jamais donné. Quand bien même, la destruction des données statistiques pour 1932 et les traces visibles de falsification des rapports les plus récents pour cette période interdisent tout commentaire relatif à cette question auprès du gouvernement des États-Unis.
Quoiqu’il en soit, les Américains ne sont pas les seuls à vouloir détruire de manière systématique les informations compromettantes et dissimuler les pertes humaines résultant de famines. C’est là une caractéristique héréditaire de la politique anglo-saxonne procédant de l’empire britannique. En 1943, le gouvernement britannique n’empêcha pas la famine au Bengale, avec pour résultat plus de 3,5 millions de morts, comme il l’avait précédemment opéré en Irlande avec un certain succès.
L’organisation d’une famine de masse en Inde fut la réponse du gouvernement britannique aux émeutes de 1942 et du soutien de la population à l’Armée Nationale d’Inde. Mais vous ne trouverez pas une telle information dans les sources anglaises de ces années. Ce n’est qu’après que l’Inde a obtenu son indépendance qu’il a été possible de recueillir et de publier ces documents.
Sans quoi le monstrueux Holomodor britannique de 1943 n’aurait jamais été mis en évidence. L’ensemble des faits et des preuves auraient été cachés ou détruits comme cela s’est produit pour les documents relatifs aux victimes de la Grande Dépression. En fait, les placards des pouvoirs coloniaux renferment tous les mêmes cadavres.
Ce n’est que lorsque les États-Unis s’effondreront que nous serons en mesure d’apprendre des faits intéressants sur les crimes du gouvernement américain sur sa propre population, y compris le génocide des populations primo-occupantes locales. Et il est possible que le lecteur averti sera surpris de voir comment le sage Roosevelt est comparable au maléfique Staline – tout comme nous sommes aujourd’hui surpris de savoir comment un gouverneur d’une époque ancienne et cruelle est loué au détriment d’un autre, alors que nous savons que tous avaient du sang sur les mains.
Mais nous vivons aujourd’hui, où le monstrueux Staline, affameur de toutes les nations, fait face à un glorieux et resplendissant ange du bien estampillé “Made in the USA” , criant de désespoir à propos des millions de gens délibérément affamés en Ukraine. Comment le Congrès compte-t-il le nombre des victimes de l’Holomodor ? Ce n’est pas une mince affaire.
Les chercheurs de l’Holomodor se plaignent souvent des carences des données statistiques, du fait qu’elles sont incomplètes et que le nombre des affamés doit être calculé en utilisant le système que nous avons ici appliqué. Sur la base de ces calculs, le congrès américain et ses adeptes adoptent régulièrement de nouvelles résolutions blâmant l’URSS, la Russie et le communisme d’être à l’origine de millions de victimes.
De tels calculs constituent un défi pour les États-Unis, celui d’appliquer les mêmes principes à sa propre histoire. Et la citadelle de la démocratie et de droits de l’homme ne parvient pas à le relever.
Aussi, mesdames et messieurs : Où sont les 7 394 000 personnes disparues des rapports statistiques des années 30 ? De toutes façons, nous connaissons la réponse.
Le contexte du grand Holomodor.
Le début des années 30 fut une vraie catastrophe humanitaire pour les États-Unis. En 1932, le nombre de chômeurs atteignit les 12,5 millions. La population totale des États-Unis, incluant les enfants et les personnes âgées était de 125 millions. Le pic de chômage survint en 1933 quand le nombre de sans emploi atteignit les 17 millions; lorsque vous additionnez ce chiffre à celui du nombre de familles dont les membres sont sans emploi, il représente les chiffres du chômage de la France et de la Grande Bretagne réunis !
Quand, dans les années 30, une compagnie soviétique « Amtorg » publia une annonce de postes vacants en URSS avec un petit salaire soviétique, plus de 100.000 demandes furent reçues en provenance d’Amérique. Il semblerait qu’un Américain sur deux (parmi ceux qui lisaient la revue Amtorg) ait soumis une demande.
Au plus fort de la crise économique, une personne sur trois a été licenciée. Le chômage partiel devint une véritable catastrophe. Selon la fédération américaine du travail, en 1932 seulement 10 % des travailleurs connaissaient le plein emploi. La loi sur l’assurance-vieillesse et le chômage n’a été acceptée qu’en 1935, cinq ans après le début de la crise, lorsque la majeure partie de ceux qui ne cadraient pas avec le marché étaient déjà morts de faim.
Quoiqu’il en soit, l’assurance ne protégea pas les intérêts des fermiers et d’autres catégories de travailleurs.
En regardant en arrière, au plus fort de la crise, le pays était dépourvu de tout système – ce qui signifie que les gens ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. L’aide aux chômeurs n’a commencé qu’au milieu de l’année 1933. L’administration fédérale n’avait développé aucun programme contre le chômage et les problèmes à résoudre furent laissés aux autorités des États des municipalités. Mais presque toutes les villes étaient alors en faillite.
Les clochards, les pauvres, y compris les enfants sans-abri, sont devenus les symboles de cette période. Les villes fantômes firent leur apparition à mesure que les gens les quittaient à la recherche de nourriture et de travail. Environ 2,5 millions de personnes perdirent leurs maisons et furent jetés à la rue.
La famine commença dans les villes. Même à New-York, l’endroit le plus riche et le plus prospère du pays, il y avait une famine de masse. Les autorités de la ville commencèrent à distribuer des soupes aux sans abris.
« Nous troquâmes notre alimentation habituelle pour une plus disponible… Au lieu du chou, nous utilisions des feuilles de buissons, nous mangions des grenouilles… En l’espace d’un mois, ma mère et ma sœur aînée moururent ». (Jack Griffin).
Mais tous les États ne pouvaient pas se permettre une distribution de soupe gratuite pour tout le monde.
C’est une chose étrange que de voir les photographies de ces longues files devant ces cuisines de campagne : visages respectables, vêtements décents, encore en bon état, typique de la classe moyenne. Ils semblent avoir perdu leur emploi et avoir été mis à la rue la veille. Je n’ai rien trouvé de comparable à cela, excepté peut être les photos de Berlin libérée par l’Armée Rouge, où l’occupant russe nourrissait les citoyens pacifiques qui avaient survécu. Mais les regards sur ces images sont différents : Dans ceux-là il y a de l’espoir car le pire est derrière eux. « Allemagne ravagée » – c’est quelque chose.
La construction du mensonge.
Au sein des pertes démographiques, la mortalité infantile se distingue plus particulièrement. En l’absence de système de passeport interne ou d’enregistrement résidentiel, il était facile de dissimuler le taux de mortalité infantile (par exemple, il est supérieur à Cuba), et en 1960 année prospère, 26 bébés sur 1000 meurent au cours de leur première année. En outre, le taux de mortalité des enfants afro-américains a atteint 60 pour 1000.
Il est intéressant de constater que les données statistiques officielles américaines (celles a posteriori) ne montrent pas une augmentation mais une diminution de population entre 1932 et 1933.
Cela est clair dans un contexte de plus de 5 millions de réfugiés, 2,5 millions de sans-abris et 17 millions de chômeurs – ce qui prouve définitivement le caractère factice des statistiques officielles américaines pour la période. Ceux qui ont falsifié les statistiques américaines dans cette période ont tellement exagéré qu’au plus fort de la crise, en 1932-1933, ils ont produit un taux de mortalité inférieur à celui de l’année 1928 qui était prospère.
Les registres de la mortalité des États est plus impressionnant. En 1932, Washington DC affiche un taux de 51,1 morts pour 1000, confirmant la hausse de cette dernière. Le calcul a été fait pour la capitale et c’est pourquoi il semble authentique. Mais la mortalité du Dakota du Nord pour l’année 1932 est prétendument de 7,5 pour 1000 – deux fois moins élevée que dans la capitale et moins importante que dans ce même Dakota du nord pour l’année 1925, année prospère.
La Caroline du sud est indubitablement la championne du mensonge : Pour les 3 années de 1929 à 1932, les chiffres du taux de mortalité ont été ramené de 14,1 à 11,1 morts pour 1000 habitants.
Selon le rapport, la situation de la mortalité infantile dans le pays au plus fort de la dépression s’est amélioré en comparaison avec celle des années prospères. Ces rapports nous donnent l’impression que le taux de mortalité infantile en 1932-1933 s’est avéré être le plus bas de toute l’histoire statistique des États-Unis entre 1880 et 1934.
Pouvez-vous encore croire de tels chiffres ?
Combien d’enfants sont morts ?
Où sont les 5.570.000 personnes ?
Les statistiques américaines pour l’année 1940 contiennent des données sur la répartition selon l’âge des enfants survivants. Et, si en 1940, le nombre de personnes nées en 1920 était de 24.080.000, la même tendance démographique aurait dû se poursuivre dans les années 30 et atteindre au moins 26.800 000 enfants. Mais dans les années 30, il y a un manque flagrant de 5.573.000, pas moins !
Peut-être y a t-il eu une baisse dans le taux de natalité. Mais même dans les années 40, durant la seconde guerre mondiale, en dépit des pertes et des millions de naufragés, le taux de natalité retrouva presque le même niveau. Les énormes pertes de population des années 30 ne peuvent pas être expliquées par une baisse du taux de natalité. Elles ont été le résultat de l’addition de beaucoup de morts, les cicatrices laissées par des millions de vies perdues, la marque noire de la Grande Dépression.
Nous pouvons aussi utiliser ces chiffres pour estimer l’effet global de la famine sur la population américaine, constituant la différence entre la diminution du nombre de gens nés dans les années 30 et la réduction de la population globale. La population adulte ne pouvait simplement échouer à se reproduire ! Nous pouvons définitivement affirmer qu’il y eut au moins 2 millions de morts sur une période de 10 ans et que la moitié des 2,5 millions d’enfants décédés relève pour une partie de la mortalité, pour une autre partie de la baisse du taux de natalité.
Ainsi, nous pouvons dire que l’Holomodor des États-Unis a fait environ 5 millions de victimes en 1932/1933.
Un taux de mortalité extrêmement élevé a été enregistré parmi les minorités ethniques des États-Unis. Ils n’ont jamais reçu beaucoup d’aide de la part des États, mais qu’en advint-il durant la Grande Dépression qui confine au génocide ? Après le premier génocide de la population indigène, qui avait duré presque jusqu’au début du 20e siècle, la population des minorités ethniques et des autochtones a augmenté de 40 % dans les années 20.
Elle a ensuite chuté de façon drastique à partir des années 30 à 40. Cela ne peut signifier qu’une seule chose : dans les années 1930 les minorités ethniques ont perdu une part considérable de leur population d’origine.
Si ce n’est pas un génocide, qu’est-ce que c’est ?
La spoliation, façon américaine : Des « Kulaks » aux griffes du Beriya américain
Grâce à TV Anchor et au commentateur politique Nicolay Svanidze, tout le monde en Russie connait l’histoire des 2 millions de « kulaks », ces riches fermiers dépossédés et déportés par les communistes (qui les appelaient « migrants spéciaux »). En fait, les kulaks obtinrent soit des terres, soit du travail dans les endroits où il furent envoyés. Mais peu de gens savent que près de 5 millions de fermiers américains (soit environ 1 million de familles) furent à la même époque expropriés de leur terre par les banques réclamant leurs créances. Ils n’obtinrent rien de la part du gouvernement américain. Pas de terre, pas de travail, pas d’aide sociale, pas de pension, rien.
C’est la spoliation à la manière américaine – même si justifiée par la nécessité de renforcer l’agriculture – et elle peut vraiment être comparée aux déportations qui survirent en URSS exactement à la même époque, à la même échelle, dans la perspective de relever le même défi économique, celui de la nécessité de développer et de mécaniser l’agriculture et d’augmenter sa productivité à la veille de la guerre.
Un fermier américain sur six devint une victime de l’Holomodor. Les gens erraient, leur terre, leur argent, leur maison et leur propriété, spoliées. Ils étaient en proie à l’incertitude, le chômage de masse, la faim et le crime.
Cette vaste population devint le catalyseur de la politique de « New deal » de Roosevelt. De 1933 à 1939, de manière permanente, plus de 3,3 millions de personnes participèrent aux travaux publiques, tels que la construction de canaux, de routes, de ponts dans des zones inhabitées et marécageuses. Ils furent encadrés par l’administration des travaux publiques et celle du génie civil. En tout, plus de 8,5 millions de personnes, hormis les condamnés, prirent part au Goulag américain.
Les conditions de travail et la mortalité font encore l’objet d’études attentives.
Louer la sagesse de monsieur Roosevelt engageant sa politique de grands travaux, c’est à peu près la même chose que louer celle de monsieur Staline, lançant la construction du canal de Moscou et autres grands projets de l’aire communiste. En fait, la similitude systématique entre les deux dirigeants avait été notée par le camp républicain dans les années 40 : Ils critiquaient alors Roosevelt pour son approche « communiste ».
Il y a une autre chose qui explique la ressemblance quasi démoniaque entre le PWA et le GULAG. L’administration était dirigée par le Béria américain en personne, secrétaire des affaires intérieures, Harold Ickes, qui, dès 1932, envoya plus de 2 millions de personnes dans des camps de jeunes chômeurs ! Leur salaire mensuel était de 30 $ , somme sur laquelle ils étaient obligés de payer 25 $ à l’État.
Cinq dollars pour un mois de travail éreintant dans un camp infesté par la malaria. Une digne récompense pour les citoyens libres d’un pays libre.
Destruction alimentaire de l’État : avantages pour le marché, plus de main-d’œuvre esclave de la faim.
Le gouvernement américain fut également accusé d’avoir systématiquement détruit une large partie des réserves de nourriture de l’État pour satisfaire aux intérêts du lobby des entreprises agricoles et de tout ce qui se produisait en rapport avec la famine et les décès d’une population excessive. Bien sûr, le gouvernement n’employait que les méthodes du marché.
La nourriture était détruite de nombreuses manières à grande échelle : le grain était brûlé et déversé dans l’océan. 6,5 millions de porcs furent par exemple détruits et 10 millions d’hectares de récoltes mûres furent labourées. L’objectif n’était pas un secret. Il s’agissait, dans l’intérêt du grand capital agricole, de doubler les prix de la nourriture.
Bien sûr, c’était pleinement conforme aux intérêts des grands capitalistes de l’agriculture et des détenteurs de stocks, mais ce n’était pas très populaire parmi les masses affamées. Les « marches de la faim », même dans les grandes villes, devinrent une partie de la vie quotidienne pendant le mandat d’Hoover. Mais tout ce qu’apporta le New deal de Roosevelt fut plus de profit pour les capitalistes et le Gulag des travaux publiques pour les affamés. A chacun le sien.
Encore, le gouvernement américain ne se soucia-t-il jamais réellement de sa population mourant de faim. Contrairement aux victimes des autres Holomodors, ou des famines, qui avaient pu être employés pour atteindre un objectif politique.
“Je n’ai pas peur pour l’avenir de notre pays. Il est lumineux d’espérance“. Dit le président Hoover à la veille de la grande dépression. Et nous n’avons aucune peur pour le passé des États-Unis – “pour la version Made in USA” – tout comme la femme de César, il est toujours au-dessus de tout soupçon.
Il est important de noter que jusqu’en 1988, lorsque un comité d’étude de l’Holomodor ukrainien fut créé par le congrès américain, l’Amérique n’essaya pas de faire trop de publicité autour de cette question, pas plus qu’autour des autres faits de la collection d’or de Goebbels tel que “Katyn” ou “l’Allemagne ravagée par la guerre“. Les États savaient qu’ils avaient leur propre cadavre mort d’inanition dans le placard et que la contre-offensive idéologique soviétique serait rapide et précise et que ce serait une bataille que l’Amérique ne remporterait pas.
La profondeur de la chute de la démographie des années 30 en URSS et aux États-Unis était parfaitement comparable. Leur silence mutuel sur cette question glissante constituait un aspect tacite de la guerre froide. Ce n’est qu’à partir de 1988 que Washington commença à faire de l’Holomodor ukrainien une histoire publique, après avoir obtenu d’un groupe d’agents de haut rang du Kremlin, conduit par Mikhaïl Gorbatchev, avec un Yakovlev à esprit libéral en remplacement de Souslov, « l’homme de fer” comme garant idéologique, l’assurance que les soviétiques ne répliqueraient pas. C’était une parfaite synchronisation.
Ne nous attendons pas à ce que les États-Unis révèlent tous les faits relatifs à leur propre Holodomor et publient des documents d’archives et des confessions, comme ceux initiés – et probablement fabriqués- dans les années 80 par l’équipe de Gorbatchev au prétexte de « rétablir la vérité historique ». Il n’y a aucun espoir que la justice soit rétablie avant que l’empire maléfique de l’Ouest ne s’effondre.
La dissimulation de la vérité au sujet de l’Holomodor de la Grande Dépression est une volonté de l’élite politique américaine dans son ensemble, à la fois Démocrates et Républicains. Les administrations Hoover et Roosevelt partagent une responsabilité égale dans les décès de masse des années 30. Chacune est responsable, au regard de leur politique sans pitié, de la mort de millions de personnes. C’est la raison pour laquelle le système politique américain fait bloc dans le déni de l’Holomodor américain et de ses millions de morts.
La cinquième colonne des activistes des Droits de l’Homme le dément aussi avec la même force, des activistes, partie intégrante du système, appointés par le département d’État Américain. Mais la vérité historique surgira, tôt ou tard.
En fait, au lieu d’aboyer après la Russie comme ils ont coutume de le faire, les États-Unis devraient se renifler le cul.
Notes
Le titre du texte de Borisov, “Golodomor ad usum externum”, signifie : Holodomor, applied externally, – “‘Extermination par famine’ pour application extérieure”.)
Il faut également préciser que la thèse de Borisov est apparue alors que la polémique centrale à propos de la Grande Famine d’Ukraine était née et faisait rage. Cette polémique porte moins sur le crime lui-même que sur la cause et l’objet du crime. L’Ukraine estime que la Grande Famine, événement favorisé et même organisé par l’OGPU (ex-Tchéka), était destinée à détruire la nation ukrainienne, tandis que le courant général officiel en Russie est de nier cette dimension génocidaire spécifique.
Selon ce second point de vue, la Grande Famine d’Ukraine s’inscrit dans le vaste mouvement de “dékoulakisation”, ou “industrialisation forcée”, entrepris par Staline à la fin des années vingt, et qui conduisit effectivement à des victimes par millions, dont ceux de la Grande Famine. (Voir, par exemple, Russia Today du 12 décembre 2008, sur ce sujet de la polémique. Sur le sujet de la “dékoulakisation” incluant la Grande Famine d’Ukraine selon la thèse russe, avec un total de pertes humaines de 8,5 millions pour l’ensemble, voir l’analyse de l’historien Krill Alexandrov, le 22 novembre 2008.)
Cette polémique n’est certes pas le centre de notre propos, mais elle confirme combien ces famines “artificielles” ont en grande partie à voir avec une conception et une doctrine économique, ce qui rend encore plus pertinente l’initiative de Borisov de faire un parallèle avec la Grande Dépression. Il est évident qu’il y avait, du côté des forces capitalistes et idéologiques US, une attaque contre la population déshéritée et pauvre, notamment au nom de conceptions suprématistes et social-darwinistes, qui a largement alimenté les terribles conditions faites à cette population, et les pertes humaines allant avec.
Le climat à cet égard était très extrémiste dans les années 1920 et 1930 aux USA. L’intérêt du propos est bien entendu que l’on retrouve aujourd’hui cette même tendance, dans les mêmes USA (avec extension dans le monde, comme cadeau pour la modernité), avec l’opposition fameuse des “1% versus les 99%”.
Dans cette perspective, il nous paraît intéressant de mettre en ligne ce qui semble être le texte original de Boris Borisov, en date du 4 avril 2008. Il s’agit ici de l’édition par Russia Today, le 15 octobre 2012. Les détails donnés par Borisov, notamment les efforts faits par les autorités diverses aux USA pour masquer les disparités importantes dans les décès, – tout cela rappelle les élections démocratiques aux USA, – contribuent à renforcer l’idée qu’on doit avoir de la complète virtualisation, ou “potemkinisation” des USA, pour cette période comme pour toutes les autres. Les USA ne sont pas pour rien l’“empire de la communication”.
Le texte de Borisov, qui est présenté par Russia Today sous la seule responsabilité de l’auteur, permet, à notre sens, d’explorer plusieurs domaines à la fois historiques, sinon métahistoriques, et à la fois d’une complète actualité, – simplement en considérant le fait, selon nous tout à fait acceptable, de la validité de la thèse présentée.
- La puissance que peut éventuellement prendre l’entreprise faussaire générale des USA, et, d’une façon plus générale, de la modernité& et du Système. A partir de là, on doit pouvoir mesurer l’extraordinaire puissance éventuelle, et même assurée à notre sens, des falsifications de l’histoire courante, notamment et essentiellement sous l’empire du Système, c’est-à-dire depuis le phénomène du “déchaînement de la Matière.”
- La capacité de destruction, de déstructuration et de dissolution, qui caractérisent les doctrines économiques et, d’une façon plus générale, ce qu’on pourrait nommer l’“économisme”, en tant que tendance à tout considérer d’un point de vue économique et à tout faire évoluer selon le point de vue économique.
Dans le cas envisagé, nous sommes avec deux doctrines économiques qui se font face, qui sont toutes les deux quasiment d’essence religieuse, ou plutôt de pseudo-essence religieuse, avec tous les vices possibles des religions (passion, aveuglement, intolérance, etc.), mais bien sûr sans leurs vertus fondamentales. Et voilà que ces deux doctrines se retrouveraient à agir exactement de même, dans la façon de faire évoluer les choses par l’élimination et l’extermination. Effectivement, le cas historique devient très actuel…
Fortune / http://www.nouvelordremondial.cc/2012/12/10/holomodor-le-genocide-par-famine-de-millions-damericains/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+LeNouvelOrdreMondial+%28Le+Nouvel+Ordre+Mondial%29